Toute une initiative en agriculture urbaine dans Ahuntsic-Cartierville! Après des années de réflexion, les organisations à but non lucratif (OBNL) tels Ville en Vert, Marché d’Ahuntsic-Cartierville (MAC) et Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Ahuntsic Bordeaux-Cartierville lancent le projet de la ferme urbaine solidaire à vocation maraîchère. Ce rêve a toutes les chances de devenir réalité, au printemps prochain, s’il remporte le vote populaire pour bénéficier du programme de financement communautaire de la Fondation Aviva. Mais faites vite! Il ne vous reste qu’une journée…
« L’idée est de récupérer des terrains vacants pour en faire des lieux de production de fruits et légumes et de les redistribuer dans la communauté directement », dit Caroline Raimbault de Ville en Vert, organisme qui mène des projets en Agriculture urbaine dans Ahuntsic-Cartierville, conjointement avec le MAC qui, de son coté, organise des marchés solidaires pour faciliter l’accès à des fruits et légumes frais d’origine locale. Ville en Vert gère notamment le programme Éco-quartier dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, qui relève de la Ville de Montréal et qui soutient financièrement des organismes communautaires œuvrant dans le domaine de l’environnement.
En fait, pour ces acteurs du développement durable et solidaire, la plus grande difficulté est de trouver des partenaires pour que leurs projets/rêves voient le jour. Concernant la ferme urbaine d’A-C, la recherche de terrain est au cœur du projet, indique Mme Raimbault, qui précise que le soutien de la communauté passe, tout d’abord, par l’appui au financement et la mise à disposition de terrains. « Par la suite, quand le projet sera réalisé, il y aura implication de la communauté aussi bien dans la production que dans la distribution », avance cette coordinatrice des MAC qui s’intéresse aux systèmes de circuit-court, par lesquels la production, la distribution et la consommation des aliments se font de manière équitable et respectueuse pour l’environnement.
Mobilisation communautaire !
« On pense beaucoup aux débouchées de ces produits, notamment à travers les banques alimentaires et les marchés communautaires », dit celle qui avait assuré la coordination d’un marché fermier à l’UQAM visant à encourager les fermes locales. Elle insiste sur l’importance de la mobilisation de la communauté à travers toutes les phases du projet.
L’objectif premier de Ville en Vert est de lutter contre l’insécurité alimentaire en produisant des fruits et légumes locaux, frais et abordables qui pourront être distribués aux organismes du quartier et vendus au MAC. « La ferme urbaine sera une vitrine d’exploration, d’innovation et de diffusion pour l’agriculture urbaine au nord de Montréal », indique cette organisation communautaire, qui épouse l’un des enjeux sociaux, des plus sensibles, dans le quartier. « La ferme urbaine aura aussi pour mission d’aider à l’insertion sur le marché du travail de jeunes du quartier en difficulté ». Plus de la moitié de la population vit dans des secteurs défavorisés socialement à Ahuntsic-Cartierville. « Le volet d’insertion socioprofessionnelle pour les jeunes adultes éloignés du marché du travail consistera à offrir à une cohorte de six jeunes par saison une première expérience de travail valorisante », précise Ville en Vert. « Un intervenant du Carrefour Jeunesse-Emploi Ahuntsic Bordeaux-Cartierville (CJE ABC) encadrera ces jeunes et des formations bonifieront leurs connaissances afin de les outiller dans leur intégration socioprofessionnelle. »
À noter, également, que la ferme sera un espace d’échange et d’apprentissage pour les camps de jour, écoles et Centres de la petite enfance (CPE) avec une offre d’ateliers éducatifs en agriculture urbaine et en saine alimentation. Elle sera ouverte aux citoyens, qui seront invités à des ateliers, des formations, pour trouver des conseils ou des produits horticoles adaptés à la culture biologique. La ferme sera aussi un lieu de célébration de l’agriculture urbaine et de la saine alimentation avec la tenue de deux grandes fêtes citoyennes chaque année.
Agriculteurs dans la cité
« En plus de faciliter l’accès aux fruits et légumes, à des produits sains et moins chers, il s’agit aussi de sensibiliser les gens à l’agriculture urbaine, leur montrer que c’est possible de cultiver par eux-mêmes dans leur propre quartier », note Caroline Raimbault, soulignant l’importance d’initier les gens, notamment les jeunes, à l’agriculture urbaine. « De par mon travail au MAC, je remarque, au quotidien, la satisfaction des gens, contents d’avoir accès à des produits abordables et de qualité, et qui sont cultivés tout près de chez eux », ajoute-elle, en souhaitant ardemment que le projet ait la chance de grandir.
Pour le moment, Ville en Vert affirme qu’un terrain municipal et une parcelle sur le terrain de l’établissement d’enseignement collégial André-Grasset, totalisant 350 m2 de surface cultivable, lui sont confirmés pour 2017. « Ce projet a une possibilité d’expansion en 2018, nous sommes actuellement en négociation avec l’arrondissement pour un terrain de plus de 600 m2 et un partenaire public qui possède un terrain cultivable de plus de 2500 m2. »
Soulignons que jusqu’au 28 octobre la ferme urbaine de Ville en Vert est soumise à un vote populaire pour bénéficier d’un programme de financement de la Fondation Aviva. Pour voter, les citoyens sont invités à s’inscrire sur le site web d’Aviva www.fondscommunautaireaviva.org afin de pouvoir voter pour le projet. Chaque personne dispose de 18 votes. Aux dernières nouvelle, le projet de la ferme urbaine semblait cumuler assez de votes pour accéder aux phases finales de cette compétition. Le 28 octobre, en matinée, le projet comptait environ 9633 votes. Sacrée course contre la montre…pour le bien-être communautaire !
LA FERME URBAINE EN CHIFFRES
Selon Ville en Vert, le projet de la ferme urbaine répond au besoin d’avoir des fruits et légumes à prix raisonnable dans un quartier où 35 à 55% des résidants vivent dans des déserts alimentaires (ce terme désigne le manque d’accès à de la nourriture saine, comme des fruits ou des légumes frais et variés, sur une distance de marche de 500 m).
Vingt-cinq pour cent des récoltes prévues seront redistribués auprès des participants impliqués et à l’organisme de dépannage alimentaire, le Service de Nutrition et d’Action Communautaire (SNAC), qui rejoint en moyenne près de 3000 citoyens par mois. Soixante-quinze pour cent des récoltes seront vendues au MAC (Marché Solidaire Ahuntsic) qui distribuera les produits de la ferme par le biais des marchés à vocation solidaire (auprès des communautés les plus mal desservies et au prix le plus bas possible).
Pour voter en faveur de la ferme urbaine, cliquez ici et inscrivez-vous!
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