
Il ne manquait que cela. L’imposante murale réalisée sur le boulevard Saint-Laurent en hommage à Robert Charlebois a été officiellement inaugurée le 3 décembre, en présence de l’artiste lui-même.
Robert Charlebois n’a pas ménagé son temps pour la modeste cérémonie de dévoilement de La belle parole. Malgré le froid mordant, il a pris soin de serrer des mains, dire quelques mots et même grimper sur la plateforme élévatrice pour apposer sa signature sur l’œuvre.
Pour ce retour exceptionnel dans le quartier de sa prime jeunesse, Robert Charlebois a ouvert sa boîte d’archives mentales. Il a rappelé que l’actuelle épicerie Maxi, en face de la murale, était autrefois le magasin Dionne. C’est à cet endroit où il a travaillé trois étés de suite comme emballeur.
«C’est là que j’ai eu mon premier contact avec la réalité et la finance. Les gens me donnaient 30 sous quand je mettais les cannes de bines en dessous des œufs, et non l’inverse», a-t-il raconté en riant.
La belle parole se trouve à moins de 400 mètres de l’ancienne maison où Charlebois a grandi et commencé à gratter la guitare, sur le boulevard Grande Allée.
La peinture achevée il y a un peu plus d’une année n’a jamais vraiment été inaugurée même si elle est visible au public.
Hommage de la communauté

Cette murale, portée de longue date par l’organisme Prévention du crime Ahuntsic-Cartierville (PCAC), a vu le jour grâce à la mobilisation et à la générosité de nombreux acteurs communautaires.
«Elle a été réalisée avec le soutien de plusieurs partenaires qui nous rappellent encore une fois qu’on peut bien vivre ensemble», a souligné Danielle Hébert, directrice générale de PCAC.
La belle parole n’a pas bénéficié du programme d’art mural de la Ville de Montréal qui vise la réalisation de murales extérieures pour embellir les quartiers, offrir un accès large à la culture et contribuer au sentiment de sécurité.
Outre PCAC, le Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA) et le Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI) ont contribué financièrement.
Car, en plus de célébrer l’artiste qui a fait rayonner le Québec et sa culture, l’œuvre d’art public rend hommage à la langue française en intégrant des extraits de textes de certaines chansons de Charlebois.
L’arrondissement a également dû mettre la main à la poche.
«Je viens en dernier et je prends tous les honneurs», a souligné quant à elle en plaisantant Maude Théroux-Séguin, mairesse de l’arrondissement. Elle n’a pas manqué de saluer le travail de sa prédécesseur, Emilie Thullier, également présente à la cérémonie.
Les muralistes Fred, alias Fuze One, Dodo Ose et Zek, du collectif Tyxna, qui ont réalisé la peinture, ont offert une partie du temps de travail à titre bénévole, a appris le Journal des voisins (JDV).
Il a aussi fallu convaincre Jean-Pierre Lefebvre, propriétaire du bâtiment, d’autoriser l’utilisation de son mur. Il reconnaît que l’idée de consacrer une œuvre à Charlebois a pesé lourd dans sa décision.
«Je suis très honoré qu’on ait choisi mon immeuble pour réaliser la murale d’un grand fils de chez nous que j’adule depuis ma tendre enfance», a-t-il dit.
Le JDV s’est entretenu avec Robert Charlebois. Un long article est à paraître dans la prochaine édition papier du journal, en février.
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