État des lieux après la coupe des arbres dans le parc Marcelin-Wilson, au sud du boulevard Henri-Bourassa (Photo: jdv P. Rachiele)

Un groupe de pression formé de résidants reviendra à la charge pour une troisième fois à la prochaine réunion du conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, le 5 juin, pour exiger des élus des comptes relativement à la coupe des frênes malades ayant rendu «non-fonctionnelles» des portions du parc Marcelin-Wilson dans le district de Saint-Sulpice. Une pétition doit être déposée aux conseillers de l’arrondissement.

On le répète souvent, Ahuntsic et Cartierville sont durement touchés par l’agrile du frêne. Ces derniers mois, une centaine d’arbres ont été abattus au parc Marcelin-Wilson, infestés par la maladie de l’agrile venant d’Asie, arrivée ici via le port de Montréal. Une grosse partie de l’arrondissement est d’ailleurs considérée comme à risque par les autorités montréalaises.

Les résidants habitant près du parc Marcelin-Wilson (entre autres dans les secteurs des rues Robert-Charbonneau et Louis-Carrier) déplorent l’éradication «complète» des arbres côté sud (et en partie du côté nord, de l’autre côté du boulevard Henri-Bourassa).

« On ne devrait que couper les arbres malades, mais on coupe aussi ceux qui ne le sont pas pour mieux faire le travail, a affirmé Mme Odete Balan Sandu. Au syndicat des propriétaires de notre immeuble, on est inquiets. Le côté sud a été rasé au complet et on a mis les pancartes sur de nombreux arbres malades du côté nord du parc pour signifier de prochaines coupes. Nous avons sensibilisé les autorités politiques et avons appelé au 311 pour faire ouvrir un dossier. On nous a dit qu’il faut parfois couper autour des arbres malades, mais c’est quand même inquiétant. De tels dommages feront aussi baisser la valeur de nos propriétés », a-t-elle affirmé au journaldesvoisins.com.

Plan canopée

L’arrondissement juge tout faire correctement dans les circonstances, face à ce problème qui cause une catastrophe ici comme ailleurs. « La division des parcs s’assure avec son personnel d’identifier et malheureusement d’abattre les frênes, mais uniquement ceux qui sont infectés par l’agrile des frênes », nous a dit Michèle Blais, chargée de communication à l’arrondissement.

Quelque 87 frênes de Pennsylvanie et un orme d’Amérique ont été abattus dans l’espace boisé du parc Marcelin-Wilson, au sud du boulevard Henri-Bourassa Ouest, a confirmé l’administration municipale dans l’arrondissement.

« Tous les frênes étaient infestés sévèrement par l’agrile du frêne (certains jusqu’à la base) et l’orme était mort de la maladie hollandaise, a confirmé Mme Blais. Plusieurs nerpruns cathartiques (majoritairement de moins de 10 cm de diamètre) ont été abattus mais n’ont pas été comptabilisés. Cette essence exotique envahissante occupait la strate inférieure de cet espace », a-t-elle noté.

Mais Mme Blais a aussi confirmé les dires de Mme Sandu au sujet de la coupe d’arbres en santé.

« Certaines autres essences d’arbres peuvent être également abattues, à cause des déficiences structurales pouvant mettre la sécurité des citoyens en jeu. De plus, lors d’intervention dans les boisés, les plantes envahissantes, tel que le nerprun, sont endiguées  », a-t-elle signalé.

Toutefois, on promet de planter de nouveaux arbres l’an prochain et au cours des prochaines années afin de corriger le tir.

Parc fonctionnel

Le groupe de pression souhaite aussi revoir le parc «entièrement fonctionnel» le plus tôt possible, estimant qu’il est en très mauvais état.

Les travaux entrepris en septembre 2016 au parc Marcelin-Wilson ont dû être interrompus pour l’hiver pour reprendre dans la semaine du 15 mai, tardivement, diront certains, mais il fallait lutter contre le mauvais temps et avoir un bon terrain pour travailler.

« La majeure partie des travaux sera terminée pour la mi-juin, a signalé Mme Blais. Nous procéderons alors à la correction des imperfections, dans les semaines qui suivent. Le parc devrait être complètement fonctionnel vers le début du mois de juillet », a-t-elle promis.

Les auteurs de la pétition estiment avoir perdu le droit de pratiquer des activités récréatives alors que les enfants ne peuvent plus profiter des espaces de jeu.

Quelque 1500 arbres de l’arrondissement ont dû être abattus depuis deux ans, dont 20% au parc situé non loin du Cégep Bois-de-Boulogne et de Place Acadie. Le responsable de la Ville dans ce dossier, Réal Ménard, a déjà affirmé plus tôt cette année qu’un peu plus de 600 arbres seront plantés au parc Marcelin-Wilson pour remplacer les arbres disparus. Mais la correction fait en sorte que les résidants devront être patients avant de jouir d’arbres matures.

Le quartier et le parc ont déjà une nouvelle apparence et, même si de nouveaux arbres seront plantés, il faut compter de 20 à 30 ans avant qu’ils deviennent matures.

Dans le libellé de sa pétition, le groupe affirme, en tant que contribuables, que la Ville et l’arrondissement doivent tout faire pour préserver ce qui reste de la forêt, du côté nord. On demande aussi de reboiser complètement le terrain de l’ancien boisé du parc Marcelin-Wilson (côté sud) et rendre le parc fonctionnel le plus tôt possible.

Pour plus d’infos sur la pétition Montréal: Protégeons le parc Marcelin-Wilson, notre oasis de détente, cliquez ici.

 



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Sylvestero Sylvester
Sylvestero Sylvester
7 Années

«Certaines autres essences d’arbres peuvent être également abattues, à cause des déficiences structurales pouvant mettre la sécurité des citoyens en jeu.»

Si on abatte des arbres en santé, on met en péril pas la sécurité mais la santé
même des citoyens, alors quoi choisir? Les arbres des grandes villes sont si
précieux qu’il faut les garder à tout prix à cause des changements climatiques
qui viennent secouer notre civilisation actuelle.

Mihaela
Mihaela
7 Années

Il était une fois, à la croisée des boulevards de l’Acadie et Henri-Bourassa, un grand espace vert, destination de tous, petits et grands. On y allait se reposer, lire, profiter de l’ombre ou du soleil, faire un pique-nique en famille, retrouver ses amis, courir ou jouer,c’était la vie du quartier.

Notre oasis de verdure fut d’abord touché par l’agrile du frêne, puis ravagé par les humains. Quelle bonne excuse pour anéantir notre boisé! Combien de temps nous reste-t-il à vivre en santé sans ce poumon, envahis par le gaz des autos?

Nos enfants devront nous pardonnner, mais est-ce qu’ils vont comprendre pourquoi nos élus ne nous entendaient pas? Il me parait évident que pour réellement vivre en ville, il faut aussi être entourés par les arbres et non que par l’asphalte et le béton.

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