De la littérature orale des Premières Nations, de l’humour sans tabous, du théâtre tragique, du folk symphonique et du street dance. Ce sont, entre autres, les principaux thèmes au menu de la saison 2024-2025 de la salle Espace le vrai monde (EVM) du collège Ahuntsic.
Avoir une pertinence contemporaine, permettre une belle ouverture à la diversité culturelle et réserver une bonne place à la relève. Tels sont les principes directeurs qui ont présidé à la conception de la programmation de l’EVM du collège Ahuntsic, comme l’indique la coordonnatrice Olivia Delachanal, en entrevue avec le JDV. Elle affirme que la direction artistique met un point d’honneur à ce que «la programmation multiforme et [à plusieurs voix] des œuvres présentées soit bien représentative de la dynamique sociale environnante avec sa grande diversité culturelle».
Rosalie en «MILF» qui s’assume
La nouvelle saison s’ouvre, le 18 octobre, avec l’humoriste Rosalie Vaillancourt et son spectacle MILF [mère de famille sexuellement attirante]. Il s’agit d’une autodérision sans filtres et sans tabous autour de la nouvelle vie de femme mature de cette artiste trentenaire devenue mère. Dans ce nouveau spectacle, en tournée un peu partout au Québec, Rosalie évoque des segments de son quotidien, sa première expérience avec la maternité, sa vie de famille en banlieue, son TDAH [trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité] et l’influence que celui-ci a sur son entourage. Elle nous promet de «rire un bon coup» tout en faisant de son mieux pour «ne pas verser dans la vulgarité».
Du 31 octobre au 2 novembre, EVM accueille l’un des premiers marionnettistes autochtones du Québec. L’écrivain, comédien et professeur de théâtre d’origine huronne-wendat, Jocelyn Sioui, revisite la légende du personnage historique Auhaïtsic, qui a donné son nom au quartier. Avec Frétillant et Agile, cet artiste d’Ahuntsic continue avec beaucoup d’inspiration le développement de ses projets artistiques mettant en lumière des personnages historiques mal ou peu connus du grand public, en alliant art de la marionnette et projection vidéo.
Le 13 novembre, EVM nous donne rendez-vous avec l’auteure et comédienne Tatiana Zinga Botao, qui présente la pièce Nzinga. Dans cette production de la compagnie Sentinelle, Tatiana mêle des éléments de l’histoire de son pays natal, le Congo, à ceux de son parcours personnel qui l’ont menée à la Belgique puis au Québec.
Plus grande place laissée à la danse
Parmi les nouveautés de cette saison, Olivia Delachanal annonce la décision d’accorder plus de place à la danse. Au menu, deux spectacles de danse en salle. Deux propositions très différentes l’une de l’autre.
Le 15 novembre, le spectacle interactif de battle [confrontation de street dance] énergique et participatif, intitulé JOAT, sera animé par un DJ et dirigé par Handy Yacinthe. Au menu, des démonstrations d’une panoplie de danses afro-américaines avec la participation des interprètes Abdel Hanine Madini, Samuel Cyr, Kosisochukwu Eze et Elie-Anne Ross.
Le 13 mars, rendez-vous avec Transelucide, un spectacle très intime signé Mecdy Jean Pierre, lauréat du Prix de la danse de Montréal. Il s’agit d’un solo de danse méditative combinant street dance, danse contemporaine et héritage africain.
Safia Nolin en mode symphonique
Au printemps prochain, la salle accueille, le 10 avril, une relecture de la célèbre pièce du dramaturge Wajdi Mouawad, Incendies, sous la direction de deux sœurs : Elkahna et Ines Talbi. Cette œuvre contemporaine, inspirée par la tragédie grecque, n’a cessé depuis sa création en 2003 de susciter un engouement à travers le monde. Son approche philosophique des thématiques des horreurs de la guerre, de la résilience humaine et du pouvoir de l’amour lui donne une portée universelle.
Annoncé comme le plus grand rendez-vous musical de la saison, le spectacle mettant en vedette l’auteure-compositrice-interprète Safia Nolin et l’Orchestre symphonique de l’école secondaire Joseph-François-Perrault se déroulera le 9 mai.
Après Flore Laurentienne, Lydia Képinski et Klô Pelgag, le succès de cette formule originale se confirme d’année en année auprès du jeune public, qui apprécie fort ces rencontres émouvantes et inspirantes entre des artistes phares de la scène québécoise et la soixantaine de jeunes musiciens de la relève.
Consulter la page de l’Espace le vrai monde.
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