Visite guidée au Bois-de-Saraguay (photo: courtoisie). À la une: flore sauvage diversifiée en 2018 au Bois-de-Saraguay (photo: courtoisie)

Depuis l’ouverture officielle des sentiers dans le parc-nature du Bois-de-Saraguay en juin 2016, de plus en plus de visiteurs découvrent ce site patrimonial de 93 hectares.

Mais les citoyens et organismes qui ont aidé à sauver ce boisé patrimonial veulent que la Ville informe davantage les visiteurs sur l’impact que peuvent avoir leurs comportements sur la faune et la flore. L’été étant propice aux promenades agréables et ludiques dans nos espaces verts, il faut toutefois veiller à ne pas y endommager la faune et la flore qui s’y trouvent, a fortiori celle du Bois-de-Saraguay.

« C’est un parc qui doit être protégé. Il a une valeur patrimoniale, c’est un boisé qui n’a presque jamais été altéré. Il n’y a rien en ce moment qui met en lumière le caractère particulier de la forêt. L’affichage est l’un des seuls moyens de prendre conscience de la valeur de la forêt », expliquait Pierre Lamarche, résidant d’Ahuntsic-Cartierville et fervent amoureux de la nature, en février 2017.

Près de 10 associations et regroupements, dont le Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay, ont demandé l’interdiction des vélos dans les sentiers pour protéger ce milieu naturel.

Ce sont ces mêmes groupes qui, au début des années 80, sont intervenus pour arrêter un projet de construction de tours d’habitation.

La Ville de Montréal a accepté d’implanter cette interdiction, mais voilà que les petites affiches qui avaient été installées à l’entrée du boisé, à l’époque, n’interdisaient pas les vélos et n’expliquaient pas le caractère exceptionnel du boisé, s’étonnait Jocelyne Leduc Gauvin, alors présidente du Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay.

« C’est un peu bizarre qu’on ait oublié les vélos », disait Mme Leduc Gauvin, à l’époque.

La plus ancienne forêt

Toutefois, le Service des Grands Parcs de la Ville et l’organisme GUEPE (Groupe uni des éducateurs naturalistes et professionnels en environnement) ont donné suite à cette préoccupation quelques mois plus tard.

Ainsi, selon Pascal Lynch-Caron, de GUEPE, il y a maintenant quelques affiches qui interdisent la présence du vélo dans les sentiers, notamment l’une qui a pu être observée par l’éditeur du JDV à l’une des deux entrées qui donnent sur la rue Jean-Bourdon.

Mme Leduc Gauvin rappelait en entrevue, en 2017, que l’interdiction des vélos dans le boisé était nécessaire afin de protéger la plus ancienne forêt de Montréal, qui compte plusieurs arbres, plantes et faune rares ou menacés.

Elle rappelait également que plusieurs experts et associations considèrent qu’il faut privilégier les balades à pied et ainsi permettre aux visiteurs de mieux observer la nature.

« Ces activités sont souvent incompatibles avec le passage parfois rapide de vélos. De plus, dans les sentiers étroits de cette forêt, le passage combiné de vélos et piétons serait dangereux, des collisions seraient à déplorer », avait ajouté Mme Leduc Gauvin.

Pierre Lamarche ajoutait pour sa part que les marcheurs et les skieurs de fond ne sont pas exclus de certaines règles.

« Si les piétons et les skieurs commencent à sortir des sentiers, c’est mauvais pour le boisé! »

M. Lamarche rappelait que la Ville a dû également intervenir pour appliquer les règlements dans le Bois-de-Liesse.

«Il y avait un sentier pour les cyclistes, mais ils ne restaient pas sur les sentiers. Les jeunes faisaient du vélo de montagne un peu partout», dit-il, en ajoutant que la Ville a dû augmenter la surveillance dans ce boisé.

Les cyclistes comprennent…

Pour sa part, lorsque Mme Leduc Gauvin croise des cyclistes délinquants, elle n’hésite pas à les arrêter et à leur expliquer pourquoi les vélos sont interdits.

« Je leur explique la très grande valeur écologique de cette magnifique forêt où nous sommes. Spontanément, ils sont descendus de leur vélo pour le retourner aux supports à vélo de l’entrée ou encore, pour marcher aux côtés de leur vélo. »

Les deux citoyens souhaitent donc que les nouvelles affiches de la Ville sensibilisent davantage les visiteurs.

En 2017, Roxanne Lessard, du Service des grands parcs de la Ville de Montréal, avait précisé au JDV qu’un affichage «plus clair et plus explicite» serait bientôt installé pour informer les visiteurs de la fragilité de ce lieu et des interdictions en vigueur. C’est maintenant chose faite!

Mme Lessard ajoutait que la Ville songeait également à renforcer la réglementation concernant l’accès aux sentiers.

Cet article a été publié dans le mag papier en février 2017 et a été mis à jour par Christiane Dupont en août 2018.



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