L’Ahuntsicoise politicologue Monique Deslauriers a pris les devants sur l’administration municipale en déposant une demande pour que le Site des moulins du Sault-au-Récollet soit classé par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
« Il n’y a pas de site patrimonial aussi significatif à Montréal », déclare la résidante du Sault-au-Récollet Monique Deslauriers, en faisant référence au Site des moulins.
Ce lieu historique, érigé conjointement par les Sulpiciens, quelques habitants et autochtones en 1726, comprend, entre autres, le Fort défensif de la Nouvelle-Lorette, l’Église de la visitation (NDLR: l’immeuble lui-même est classé) et la Maison du meunier. Tous des monuments que Monique Deslauriers souhaite voir parmi les sites patrimoniaux classés au ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Restauration pressante
Le réaménagement du site des Moulins à la fin des années 90 par une firme d’architecture et d’urbanisme était un premier pas vers sa valorisation.
Mais la fermeture graduelle de certaines parties donnant accès aux ruines, amorcée dès 2008 en raison de la dangerosité des lieux (structures fragiles, chutes de pierres, garde-corps chambranlant, etc.), témoigne d’un besoin criant de restauration.
« C’est un moment de notre histoire, nous devons le préserver », réclame celle qui a également fait des études urbaines et d’histoire de l’art.
Une citoyenne aguerrie
Mme Deslauriers n’en est pas à ses premières démarches pour faire valoir le site.
Il y a deux ans, la résidante a présenté un dossier étayé qu’elle avait monté, bénévolement, pour que la Ville-centre et les gouvernements déposent une demande de reconnaissance du Sault-au-Récollet au patrimoine mondial de l’UNESCO, le fruit de cinq ans de dur labeur.
L’ancien maire de la Ville de Montréal, Denis Coderre, a préféré donner son appui à la candidature du site du Mont Royal. Ottawa a finalement tranché en inscrivant l’île d’Anticosti sur la liste des sites du patrimoine mondial du Canada, en vue de sa candidature à l’UNESCO.
Lors de la campagne électorale fédérale, la ministre du Patrimoine et député d’Ahuntsic-Cartierville, Mélanie Joly, a promis de faire reconnaître le Sault-au-Récollet à titre de lieu d’importance historique canadien. Un geste honorable, mais insuffisant selon Mme Deslaurier :
« On a annoncé un lieu historique, mais ça n’apporte pas de protection à long terme », déplore-t-elle.
Voilà que celle qui a également travaillé en édition historique s’est décidée à récidiver, emboîtant le pas aux instances municipales, en soumettant cette fois une demande de classement du Site des moulins au ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Pour être admissible, le site doit présenter plusieurs critères. Monique Deslauriers a misé sur les intérêts notamment archéologiques, architecturaux, emblématiques, historiques et paysagers du lieu qu’elle juge trop souvent mis de côté.
Quelle finalité ?
Le classement du Site des moulins aurait, certes, pour résultat un important investissement pour la préservation du lieu.
« C’est une collaboration avant tout. Ça assure conjointement sa transmission aux générations futures », relate-t-elle.
Luc Ferrandez, maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et responsable des grands parcs, du développement durable, des espaces verts et des grands projets, avait déclaré sur sa page Facebook en début de mandat :
« Je tenterai de faire éclore le sens et la beauté de notre ville à travers ses espaces de retrait poétique. Je ne m’endormirai jamais sans rêver d’agrandir notre accès aux berges tant sur la rivière que sur le fleuve».
Voici une occasion d’obtenir l’appui municipal pour espérer léguer aux générations futures un pan de l’histoire montréalaise par le Sault-au-Récollet.
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Bravo à Mme Deslauriers pour sa ténacité et clairvoyance. Quand c’est une citoyenne qui prend les devants, on voit bien que les gouvernements sont à la traine en matière de patrimoine.
J’espère que ce classement sera le déclencheur d’une restauration significative des moulins, du moins les plus anciennes structures. Celle située au nord que l’on voit sur la photo n’est elle pas un des premiers bâtiments érigés par les Messieurs de Saint-Sulpice?
De plus, une meilleure signalisation explicative des mécanismes encore visibles serait de mise.