La construction du pavillon d’accueil du Parcours Gouin dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville suit son cours, mais l’imposante structure métallique adjacente au Pavillon et qui a occasionné l’abattage d’une cinquantaine d’arbres suscite toutefois des questionnements auprès des citoyens. Selon les concepteurs, la structure indépendante adjacente servira d’abri multifonctionnel et intégrera les plus récentes technologies de pointe nette-zéro destinées à évoluer.
« Pourquoi construire une structure pour y installer des panneaux photovoltaïques, au lieu d’installer le tout sur le toit du bâtiment? », se questionne notamment un citoyen qui habite non loin du futur pavillon. « Pour des questions structurales, de limitation de hauteur, d’éblouissement, d’optimisation des vues, une structure indépendante a été privilégiée », répond Émilie Miskdjian, chargée des communications à l’arrondissement.
Mme Miskdjian affirme que la structure ne sera pas inutile – elle pourra, par exemple, héberger les cyclistes et piétons en cas de pluie et accueillera des marchés locaux. « L’hiver, un système d’ancrage nous permettra également de poser des toiles pour faire une cabane à patin, par exemple », ajoute Mme Miskidjian.
De son côté, BBBL architectes, responsables de la conception, soulignent ce qui suit : « La conception du pavillon à énergie nette-zéro prend le parti de distinguer les éléments « low-tech » des éléments «high-tech ». Pour cette raison, le pavillon expose des stratégies passives reliées davantage aux bâtiments, tels l’isolation supérieure, le vitrage performant, la géothermie, alors que les éléments relevant des plus récentes technologies de pointe, qui sont appelées à évoluer, s’implantent plutôt à proximité du pavillon dans le parcours du parc. L’intégration des équipements technologiques, des panneaux solaires, se fait en harmonie avec l’environnement du parc. Les panneaux solaires sont intégrés sur une structure indépendante du pavillon et permettent de créer un abri multifonctionnel adjacent au pavillon. »
Des arbres mal en point
Plusieurs dizaines d’arbres ont été abattus pour installer la nouvelle structure, dont des frênes, des ormes et des érables. « La plupart des arbres dans l’empreinte de cette structure étaient malades et voués à l’abattage», justifie Mme Miskidjian. L’agrile du frêne avait notamment fait des ravages dans plusieurs arbres.
Plus d’une cinquantaine d’arbres ont depuis été replantés dans le parc, ajoute-t-elle.
Rappelons que le pavillon d’accueil du Parcours Gouin sera un bâtiment à consommation énergétique nette zéro. En d’autres mots, il doit produire autant d’énergie qu’il en dépense.
Selon José Candanedo, expert en bâtiments intelligents au ministère des Ressources naturelles du Canada, la construction de ces bâtiments doit être réfléchie « dans une perspective globale. » Il faut donc limiter l’impact sur l’environnement dans la mesure du possible durant l’étape de conception et de construction.
L’abattage d’arbres aurait donc été à proscrire s’ils n’étaient pas mal en point et si les lieux n’avaient pas une autre utilité que l’installation des panneaux solaires, croit-il. «Le critère « nette zéro » nous donne un but très clair, mais l’objectif est de d’abord limiter au maximum notre consommation», explique M. Candanedo. Selon lui, les bâtiments consomment une grande partie de l’énergie du pays.
Un éventail de mesures sont proposées pour parvenir à cet objectif. « L’isolement, le contrôle de la ventilation, la récupération de l’air vicié, par exemple. Il y beaucoup de choses qu’on peut faire », explique-t-il.
Dans le cas du pavillon d’accueil du Parcours Gouin, plusieurs de ces options ont été retenues dans la conception du projet.
« En plus de limiter la consommation d’énergie du bâtiment, entre autres, par le choix des matériaux, le type d’éclairage, le recours à de ventilateurs récupérateurs d’énergie ou encore à la géothermie, des panneaux solaires viendront combler le faible besoin d’énergie restant », stipule-t-on dans le communiqué de presse diffusé en mai dernier.
Candanedo rappelle qu’il est tout à fait possible d’effectuer des ajustements sur les bâtiments existants pour atteindre l’objectif. « C’est de plus en plus abordable. Il ne faut pas oublier que la grande majorité du parc immobilier existe déjà et qu’il faut s’adapter à cette réalité-là », soutient-il. Il y a encore peu de bâtiments dits intelligents au pays, mais M. Canadanedo est convaincu qu’il y en aura de plus en plus dans les prochaines années.
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