
En dépit de la multiplication des événements carrière et autres salons et journées d’emploi qui leur sont adressés, les étudiants ont de plus en plus de difficulté à décrocher leurs premières expériences de travail à temps partiel ou en emplois d’été.
Les responsables des services en alternance travail-études (ATE) que nous avons interrogés dans le cadre de ce dossier s’accordent à dire que les étudiants n’ont plus l’embarras du choix qu’ils avaient au temps des grosses pénuries de main-d’œuvre.
Cela incite les établissements scolaires à décupler leurs efforts pour permettre à leurs étudiants d’avoir de bonnes expériences professionnelles en lien avec leurs programmes d’études. « Ces premières expériences de travail ont un rôle crucial dans la préparation des étudiants à intégrer efficacement le marché de l’emploi après leurs études », indiquent Isabelle Lafontaine et Karinne Magnan du service ATE-Placement du collège Ahuntsic, où nous les avons rencontrées lors de la Journée emplois étudiants organisée en mai dernier.
Elles s’attardent sur le rôle que joue leur service dans l’accompagnement des étudiants en les initiant à la recherche d’emploi : construire un bon CV, rédiger une lettre de présentation pertinente, bien préparer les entrevues et savoir convaincre en mettant en exergue ses qualités et ses motivations.
Les deux responsables soulignent les démarches essentielles pour décrocher des stages crédités : « Ces stages d’été permettent aux étudiants de cumuler jusqu’à six mois d’expérience dans leurs domaines de formation. Ils sont rémunérés et offrent de précieuses occasions d’explorer deux milieux de travail différents durant deux périodes estivales. Ces premières expériences professionnelles permettent notamment aux étudiants de confirmer leur choix de programme en ayant une bonne connaissance de la profession choisie. » Et d’ajouter que l’importance de ces stages réside aussi dans l’initiation à l’une des compétences capitales : apprendre à bâtir un réseau de contacts professionnels.
Ces stages d’été d’une durée minimum de 8 semaines consécutives de 28 heures et plus donnent lieu à une mention ATE au relevé de notes. Les programmes offerts en alternance travail-études sont : génie civil, mécanique du bâtiment, géomatique-géodésie, génie industriel, électronique-télécommunication, automatisation et électronique industrielle, programmation web et mobile, réseaux-sécurité et graphisme.

Assurer la relève !
Sports Montréal, le Centre de services scolaire de Montréal, l’Office municipal d’habitation de Montréal, le Regroupement des écoquartiers, le Programme de langues officielles ou encore Sûreté Université de Montréal et Métro font partie des principaux employeurs qui ont répondu présent lors d’un récent événement carrière et que nous avons interrogés sur leurs appréciations et leurs attentes quant à ce genre d’activité de réseautage. Selon eux, le développement de partenariats avec les communautés étudiantes leur permet non seulement de combler des besoins ponctuels en main-d’œuvre, mais aussi et surtout de préparer une relève compétente à moyen et long termes. Soulignons par ailleurs que l’accueil de stagiaires d’été permet aux entreprises de bénéficier d’un crédit d’impôt et d’une subvention salariale.
Le collège Ahuntsic organise six événements carrière annuellement ainsi que des activités de réseautage dans le cadre du service ATE-placement. Plusieurs ateliers reliés aux différents programmes de formation permettent de soutenir les étudiants dans leur cheminement vers la réalisation de leur vocation professionnelle.
S’ils éprouvent de plus en plus des difficultés à décrocher des emplois à temps partiel ou des stages d’été rémunérés, deux évolutions positives sont toutefois à souligner. Primo, la mise en place de la loi visant à assurer la protection des stagiaires en milieu de travail. En vertu de cette loi, les stagiaires, rémunérés ou non, bénéficient de droits équivalents à ceux prévus dans la loi sur les normes du travail en matière de congés de courte durée et de harcèlement psychologique ou sexuel.
Ces droits incluent celui de s’absenter pour des motifs divers, comme la maladie, des obligations familiales, un décès ou des funérailles, un mariage, la naissance, mais aussi celui de bénéficier d’un milieu de stage exempt de harcèlement psychologique ou sexuel. Ainsi, les établissements d’enseignement et, selon le cas, les ordres professionnels sont tenus de prendre les moyens raisonnables à leur disposition pour assurer la protection des stagiaires contre toutes représailles exercées par les employeurs.
Secundo, la mobilisation soutenue depuis plusieurs années au sein des communautés étudiantes à travers le Québec pour que le gouvernement instaure enfin l’obligation de rémunérer les stages dans la fonction publique. Rappelons à ce propos qu’en 2023, une motion dans ce sens a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale. En septembre dernier, le gouvernement avait exprimé un avis favorable à cette mesure avant de faire volte-face en invoquant des difficultés budgétaires. Au Québec, seuls deux stages sur dix sont rémunérés.
Cet article a été publié dans la version papier du JDV de juin 2025.
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