D’importants travaux ont eu lieu cet été sur la rue Sackville, entre Henri-Bourrassa et Prieur, dans le district Sault-au-Récollet, afin de procéder à la reconstruction de l’égout et de l’aqueduc. Lors de ces travaux, les entrepreneurs embauchés auraient changé plusieurs entrées d’eau en plomb sur le domaine public de certaines résidences. Toutefois, comme le fait de communiquer ces renseignements aux propriétaires des logis en question relevait de la Ville-Centre, cela n’aurait pas été fait en même temps que les travaux sur le terrain, selon nos renseignements, car les travaux effectués seraient du ressort de l’arrondissement.
«Nous n’avons pas encore les données précises (NDLR: sur le nombre d’entrées d’eau en plomb sur la rue Sackville). On en a remplacé, mais les citoyens en seront éventuellement avisés par la Ville-centre», explique Michel Bordeleau, chef de division des Études techniques de l’arrondissement.
Deux interlocuteurs, pas de coordination
En effet, bien qu’il soit de la responsabilité de la Ville de remplacer l’entrée d’eau en plomb sur le domaine public, il incombe au propriétaire du bâtiment de faire de même pour la portion du tuyau qui est située sur son terrain privé. Si ce n’est pas fait, les travaux effectués par la ville pourraient ne pas atteindre l’objectif souhaité.
Journaldesvoisins.com n’a pas réussi à savoir pour quelle raison les propriétaires de la rue Sackville dont l’entrée d’eau en plomb a pu être changée au cours de ces travaux n’avaient pas été prévenus au moment même où les travaux étaient effectués sur la partie publique de leur terrain, et pour quelle raison ils n’avaient pas eu la possibilité, en même temps, de faire remplacer leurs tuyaux en plomb sur la partie privée de leur terrain, ce qui aurait sans doute évité d’autres travaux de creusage sur leur terrain, ultérieurement.
Lors de la séance du conseil d’arrondissement du 12 septembre dernier, le conseiller du district de Saint-Sulpice et président du comité exécutif, Pierre Desrochers, avait d’ailleurs invité quelques responsables du dossier afin de répondre aux questions des citoyens et faire le point sur la situation. Il n’y a pas eu de questions à ce sujet. M. Desrochers a par ailleurs avoué qu’il y avait eu certains problèmes de communications, mais que la situation était maintenant rentrée dans l’ordre.
Pourquoi éliminer progressivement les tuyaux en plomb?
En 2006, la Ville de Montréal s’est donné 20 ans pour changer les 60 000 entrées d’eau en plomb présentes sur son territoire par des tuyaux en cuivre. La présence de plomb dans l’eau est nocive pour la santé. Toutefois, La Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (DRSP) considère qu’il s’agit d’un faible risque pour la santé et qu’il se limite aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 6 ans. La présence de plomb ne dépasserait pas nécessairement la norme, mais les risques sont toutefois plus élevés que s’il n’y en a pas du tout.
L’utilisation de tuyau en plomb était commune lors de la construction d’habitation durant la Seconde Guerre mondiale. Les bâtiments de huit logements et moins construits avant 1970 pourraient aussi être concernés.
En retard
Radio-Canada révélait en juin dernier que la Ville de Montréal n’avait changé que 8 000 conduites d’eau en plomb et qu’à ce rythme, il faudrait plus d’un siècle pour atteindre l’objectif. «Nous avons procédé au remplacement de 1061 conduites de plomb de 2007 à ce jour, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville», précise Philippe Sabourin, relationniste pour la Ville de Montréal.
Travaux ciblés ?
La Ville ne menait pas jusqu’à présent des travaux en ayant comme seul objectif de remplacer les conduites d’eau en plomb. «Il n’y a pas de risque immédiat pour la santé publique, alors on préférait plutôt profiter de travaux d’infrastructures qu’on fait pour s’occuper de ça», précise la conseillère du district du Sault-au-Récollet, Lorraine Pagé.
Cependant, compte tenu des retards importants, la Ville de Montréal s’est dotée cette année d’un programme d’accélération de remplacements des conduites. «Ce programme implique une moyenne annuelle d’investissements de près de 34,3 M$ pour les 5 premières années et de 31,7 M$ pour les années subséquentes», souligne M. Sabourin. Quelque 360 000 dépliants d’informations ont également été envoyés par la poste aux citoyens pour les sensibiliser à la problématique.
Les citoyens peuvent obtenir conseils et réponses à leurs questions en écrivant à cette adresse courriel: plomb@ville.montreal.qc.ca
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