Chantal Bernatchez était directrice générale à la résidence Berthiaume-du-Tremblay depuis 37 ans et demi, comme elle le dit en riant, elle part à la retraite avec le sentiment du devoir accompli.
Chantal Bernatchez est arrivée à la résidence à 18 ans comme préposée aux bénéficiaires tout en faisant ses études d’infirmière. Elle a franchi tous les échelons de préposée, à infirmière, à chef d’unité, en passant par le poste de directrice des services d’hébergement, et des services à la clientèle pour enfin diriger la résidence.
« C’est au contact des aînés comme préposée que j’ai découvert l’amour de mon métier. Le contact intime au quotidien est important; c’est la relation qui s’installe avec eux qui est importante », nous raconte celle qui après toutes ces années au service des aînés ne cesse de rappeler que s’occuper d’eux est primordial.
Ce contact est au cœur de toutes ses actions, ses préoccupations. « C’est pour ça que je suis restée si longtemps. » Mme Bernatchez fait valoir que l’institution met au premier plan la qualité des soins et que c’est pour ça qu’elle a eu envie d’y rester.
D’après elle, il y a la possibilité d’une progression professionnelle dans l’organisation. « On nous permet de continuer à faire la différence dans un milieu de travail sain. »
Les changements dans le profil de la clientèle
Il y a eu beaucoup de changement dans le quotidien du personnel depuis 37 ans. « En 1988, quand je suis arrivée, les préposés ne faisaient pas les soins qu’ils font maintenant. Ils et elles s’occupaient d’aider à mettre les souliers, les coussins sur le lit et s’assuraient qu’il y avait de l’aide pour le bain, » raconte Mme Bernatchez.
« La clientèle a beaucoup changé. Au début, ça prenait un certificat de bonne santé pour venir ici. Elle n’était pas en perte d’autonomie, » ajoute-t-elle.
Le travail est différent maintenant, on parle d’une prise en charge. « On essaie le plus possible d’encadrer les personnes, de leur laisser le plus d’autonomie possible, mais nous sommes là pour eux quand ils en ont besoin. » L’offre de services est beaucoup plus grande, allant jusqu’aux soins de fin de vie.
La résidence
La résidence Berthiaume-du-Tremblay est bien ancrée dans le milieu communautaire d’Ahuntsic et dans la communauté ahuntsicoise. Elle compte environ 500 employés qui s’occupent de 198 résidents en hébergement permanent et opère un Centre de jour qui accueille plus de 200 aînés par semaine.
«C’est une organisation à échelle humaine qui nous donne le goût de nous impliquer. On appelle ça la famille BDT, la famille Berthiaume-du-Tremblay. On est tous là pour la même chose. C’est très valorisant comme employé. »
En 1961, Mme Angelina du Tremblay met sur pied la Fondation Berthiaume-du-Tremblay qui reste inactive jusqu’en 1967, moment où sa fondatrice définit les objectifs qu’elle veut servir. Les personnes âgées sont depuis les touts début dans sa mire, car elle se rend compte que les familles qui prenaient soin de leurs parents âgés sont de moins en moins capables de le faire et que les hospices de l’époque ne correspondent pas à ses valeurs.
En 1968, après l’acquisition du terrain sur le bord de la rivière, la résidence et les logements pour retraités prennent forme. Mme Bernatchez nous raconte que Mme du Tremblay a réfléchi sur le concept de ses résidences selon les besoins des gens. Les personnes pouvaient, tout d’abord, habiter dans des appartements et quand ils avaient besoin d’un peu d’assistance ils s’en venaient ici. Quand elles étaient en grande perte d’autonomie, elles allaient au Centre André-Laurendeau. Elle était visionnaire et avait pensé son circuit.
La suite
Mme Bernatchez assure qu’elle restera impliquée soit à la résidence ou dans la fondation comme plusieurs membres du personnel qui sont à la retraite. « C’est impensable pour moi de ne pas m’impliquer; ça fait partie de moi. Je prendrai évidemment aussi du temps pour ma famille et pour me reposer. Pour moi, une porte se ferme, mais une nouvelle aventure commence. »
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Bravo pour cette belle carrière. Bon succès pour les projets futurs !