Après avoir marqué une hausse importante la semaine dernière, la transmission de la COVID-19 a atteint un pic dans Ahuntsic-Cartierville avec 152 nouveaux cas entre le 10 et le 16 novembre. Il s’agit du nombre de nouveaux cas le plus élevé enregistré dans l’arrondissement depuis le début de la deuxième vague.

Selon l’état de situation hebdomadaire publié par la Direction régionale de la santé publique (DRSP), l’arrondissement se classe ainsi parmi les cinq arrondissements comptant le plus grand nombre de cas actifs, mais c’est aussi l’un des arrondissements où l’on a observé une plus grande augmentation du nombre de cas depuis deux semaines.

Bordeaux-Cartierville, une zone chaude

La situation est particulièrement préoccupante dans Bordeaux-Cartierville. Avec 90 nouveaux cas cette semaine, le taux d’incidence hebdomadaire s’y établit à 228,14 cas par 100 000, soit l’un des taux les plus élevés parmi les 30 secteurs de voisinages ayant connu les taux d’incidence les plus élevés cette semaine à Montréal. Par comparaison, le taux d’incidence est de 113,23 cas/100 000 pour l’arrondissement et de 101,13 cas/100 000 à Montréal.

Le secteur de Bordeaux-Cartierville se trouve d’ailleurs à être l’un de secteurs de voisinages où l’on observe la plus grande augmentation du nombre de cas depuis deux semaines. Avec 157 nouveaux cas confirmés dans les deux dernières semaines, il s’agit de l’un des secteurs qui compte le plus grand nombre de cas actifs à Montréal.

Il n’est pas facile d’expliquer, d’un point de vue épidémiologique, ce qui fait que ce secteur est touché de façon disproportionnée.

« Peu avant novembre, nous avions atteint un certain plateau à Montréal, tel que nous l’avons mentionné dans les médias, à de nombreuses reprises. Toutefois, depuis le début novembre, on constate une recrudescence des cas à Montréal, dans des proportions variables selon les secteurs », note Jean-Nicolas Aubé, porte-parole de la DRSP.

L’Agence Science-Presse rapportait qu’une étude récente menée aux États-Unis montre que les communautés de quartiers défavorisés qui comptent une forte proportion de personnes racialisées sont frappés plus durement par la Covid-19 que les autres. Une analyse de CBC, réalisée plus tôt cette année, établissait d’ailleurs une corrélation entre la prévalence de la COVID-19 et la présence d’un grand nombre de personnes pauvres et racialisées dans les quartiers les plus durement touchés par la première vague de la pandémie à Montréal, dont Ahuntsic-Cartierville.

Des facteurs comme la mauvaise qualité des logements et l’indice de défavorisation socioéconomique élevé jouent vraisemblablement un rôle. Le fait qu’une partie importante de la population Bordeaux-Cartierville travaille dans le secteur des services, où le taux d’exposition au virus est plus élevé, peut aussi contribuer à rendre le quartier plus vulnérable à la COVID, .

Dépistage et hospitalisations

Quoi qu’il en soit, les efforts de dépistage dans ce secteur chaud se poursuivent, notamment à la clinique de dépistage de Bordeaux-Cartierville, située aux Galeries Normandie. Ce site, ouvert 7 jours sur 7, offre du dépistage sur rendez-vous de 8h à 20h. Une clinique mobile est également déployée jusqu’à vendredi au CLSC de Saint-Laurent. Le dépistage s’y fait sans rendez-vous entre 10 h et 18 h.

« Le message important est que la population ne doit pas attendre avant d’aller se faire dépister. Dès l’apparition des symptômes, que ce soit chez l’adulte ou l’enfant, il faut aller se faire dépister », insiste Jean-Nicolas Aubé.

Selon des données fournies par la DRSP au Journaldesvoisins.com, 1548 personnes ont été dépistées à Ahuntsic-Cartierville entre le 8 et le 14 novembre. Le taux de positivité était de 4,3 %, soit deux fois plus élevé que la semaine précédente où il était de 2,1 %.

La situation demeure sous contrôle dans les résidences pour personnes âgées et dans les hôpitaux, assure le Centre intégré de santé et des services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’île-de-Montréal.

« Nous avons, en date d’hier, 14 hospitalisations en lien avec la COVID à l’Hôpital du Sacré-Coeur. La situation est toujours stable dans nos CHSLD, RI et RPA pour l’instant », indique la porte-parole du CIUSSS, Marie-Hélène Giguère.

On déplore par ailleurs un nouveau décès dans l’arrondissement, le premier depuis la fin octobre.

Entre le 20 octobre et le 16 novembre, 34 travailleurs de la santé ont été diagnostiqués positif au coronavirus dans l’arrondissement, où le réseau de la santé demeure sous forte pression.

Selon le site Index Santé, le taux d’occupation de l’urgence de l’hôpital Sacré-Cœur atteint 111 %, tandis que celui de l’hôpital Fleury frôle les 90 %. Seul l’hôpital Jean-talon affiche actuellement un taux d’occupation normal avec 69 % des civières occupées.

[Mise à jour à 19h30] Les cas en légère hausse dans les écoles

Alors que le gouvernement du Québec dit désormais envisager prolonger le congé scolaire à Noël, la situation dans les écoles continue de susciter des préoccupations. À la remorque de la tendance à la hausse des cas en milieu scolaire observée à l’échelle dans la province, le nombre de cas dans les écoles d’Ahuntsic-Cartierville a sensiblement augmenté cette semaine.

Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) rapporte 22 élèves et 3 membres du personnel testés positifs en date du 17 novembre, mais toujours aucune éclosion. Onze classes sont actuellement en quarantaine, dans sept écoles différentes.

Interrogé sur la question de la ventilation dans les écoles, le CSSDM a assuré au JDV que toutes les classes des écoles d’Ahuntsic-Cartierville disposent de ventilation mécanique ou de fenêtres qui s’ouvrent.

« Cependant, il est nécessaire de rappeler que les mesures sanitaires habituelles (distanciation, masque, lavage des mains, nettoyage et désinfection de surfaces) demeurent – et de loin – reconnues comme étant les plus efficaces pour contrer la transmission du virus », note le porte-parole du CSSDM, Alain Perron.

Le CSSDM n’a par conséquent pas l’intention, pour l’instant, d’acheter des purificateurs d’air portables.

« Un récent avis de l’Institut national de santé publique (INSPQ) soutient qu’il n’y a pas de preuve démontrant que les purificateurs d’air seuls sont efficaces pour réduire la propagation de la COVID-19, indique Alain Perron. L’INSPQ considère qu’il s’agit d’une mesure complémentaire appropriée lorsque l’apport d’air neuf n’est pas suffisant. À cet effet, nous nous sommes assurés en début d’année que toutes les classes sans ventilation mécanique soient dotées de fenêtres ouvrantes.
La situation est aussi suivie de près par la Santé publique ainsi que par le ministère de l’Éducation. Si la recommandation des autorités venait à changer, nous sommes disposés à nous ajuster en conséquence. »

 



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Lise Denis
Lise Denis
4 Années

c’est normal ya des regroupements dans les parcs et ya pas personne qui surveille ,le parc Ahuntsic ya tjrs plein de monde donc la moitié sans masques et pas de distenciation le monde sens fou du virus ils ne comprennent pas que nous les personnes âgés(es) on est plus a risque ils sont ou les policiers ????

S.valentine
S.valentine
4 Années

J’aimera Bien savoir ce qu’en dit notre conseillère d’arondissement, je la trouve bien silencieuse. Merci pour votre excellent travail journalistique.

Albert Descoteaux
Albert Descoteaux
4 Années

Pour commencer, ce serait utile de connaitre quels groupes/secteurs sont particulièrement touchés par cette augmentation de cas. Par exemple, sont-ce des jeunes, moins jeunes, travailleurs en milieu de soins ou de commerces, peut-on lier ces cas à des activités particulières, etc? Ces données sont certainement connues, elles devraient être partagées.

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