Blanche Roy Pellerin entourée de l’équipe des Résidences Chartwell Bois-de-Boulogne. À droite, Talia Leos, responsable du programme animation et loisirs (Photo : Jules Couturier)

Blanche Roy-Pellerin a fêté, le 13 juillet dernier, son centième anniversaire. Entourée de sa famille et de ses amis, elle a profité de l’occasion pour présenter certaines de ses oeuvres au public. C’est que derrière cette humble dame se cache une artiste dont le talent n’a pas fini d’impressionner. 

Blanche Roy-Pellerin ne se rappelle plus quand exactement l’art est devenu une part importante de sa vie. Pourtant, du haut de ses 100 bougies, elle peut se vanter d’être une source d’inspiration importante – l’âge ne doit pas avoir raison de sa passion.

Née à Cookshire près de Sherbrooke, elle déménage en 1948 à Montréal pour ses études d’infirmière, puis travaille pendant 12 ans à l’Hôpital Notre-Dame. C’est là qu’elle rencontrera son mari.

À cette époque, elle est alors loin de s’imaginer que l’art prendra une telle place dans sa vie.

Peu de temps après son mariage, elle quitte son poste d’infirmière pour s’occuper de ses enfants puis de ses petits-enfants. Puis, «pour s’occuper», dit-elle, elle participe à des ateliers d’art au sein d’une paroisse située à Laval.

Des œuvres diverses

Lors de ces ateliers, elle attrape la piqûre.

La majorité de ses peintures sont à base d’aquarelle. Elle a bien confectionné des pièces à la peinture à l’huile, mais l’odeur de la térébenthine l’a poussée à arrêter.

«Je n’aimais pas sentir l’odeur, j’aimais mieux l’aquarelle, là au moins, ça ne sentait pas», souligne-t-elle.

Lorsqu’elle déménage dans le quartier Saint-Sulpice, elle commence la confection d’émaux sur cuivre. Un processus long qui nécessite beaucoup de matériel.

À cette époque, au coût de 25 sous, elle pouvait venir réaliser, les jeudis, ses pièces dans un local prévu à cet effet. Mais l’artiste, qui aime particulièrement concevoir ce genre de pièces, souhaite pouvoir prendre son temps et confectionner à son propre rythme. Puisqu’elle développe un véritablement amour pour l’émail sur cuivre, elle décide de se munir d’un four spécial pour lui permettre d’être plus libre.

«Cela me permettait de travailler jusqu’à 11h du soir», dit-elle en riant.

Si elle a dû laisser de côté la confection d’émail sur cuivre à 94 ans, elle poursuit encore et toujours l’aquarelle.

Elle ignore combien de pièces elle a produites depuis qu’elle a commencé à peindre. Une centaine? Un millier? Elle affirme ne pas les avoir comptées. Chose certaine, elle ne souhaite pas s’arrêter tout de suite.

«C’est une routine pour moi, c’est un passe-temps qui est agréable», dit-elle.

Et l’inspiration, où la prend-elle? Mme Roy-Pellerin ne se base sur aucune image, aucun croquis. C’est directement de sa tête que lui viennent les idées de chacune de ses pièces.

Exposition et reconnaissances

Si son talent est indéniable, elle a eu l’opportunité de le présenter au public plusieurs fois au fils des ans. Elle participe à de nombreuses expositions dont notamment au Centre d’Art de Montréal, celle dont elle est le plus fière.

Au cours de cette exposition, on lui demande d’apporter 40 œuvres. Alors que les autres artistes présents sont repartis avec la majorité de leurs pièces, elle ne reviendra à la maison qu’avec 14 d’entre elles.

Si elle reste très modeste quant à son talent, elle se souvient toutefois que certains se déplaçaient d’aussi loin qu’Ottawa pour venir chercher ses pièces.

Fêter avec une exposition

Et depuis son arrivée à la résidence Chartwell Bois-De-Boulogne, il y a deux ans, Mme Roy-Pellerin participe avec assiduité aux ateliers d’art afin de continuer malgré son âge d’étaler son talent sur la toile.

Talia Leos, responsable du programme animation et loisirs, remarque le talent de la nouvelle résidente au cours de ces ateliers et apprend qu’elle peint assidûment depuis de nombreuses années.

Sous la suggestion de Mme Leos, la nouvelle centenaire a accepté de dévoiler au public quelques pièces de cette collection à l’occasion de la célébration de son anniversaire. Une fête qui s’est déroulée en présence de sa famille.

Mme Roy Pellerin est la quatrième résidante de la résidence à franchir le cap des cent ans, une célébration soulignée par deux certificats signés des mains des premiers ministres fédéraux et provinciaux.



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