Première fiducie foncière du genre à Montréal, cette instance est la gardienne de la vocation sociale du site de l’Écoquartier Louvain Est.
La Fiducie d’utilité sociale de l’Écoquartier Louvain (FUSÉL) est née. Ses cinq membres ont été officiellement présentés au milieu communautaire d’Ahuntsic, le 15 septembre 2025.
«Il y a deux constituants de la fiducie, c’est Solidarité-Ahuntsic qui représente la communauté, et la Société de développement de l’écoquartier Louvain (SDÉL)», explique France Émond, directrice générale de la SDÉL, en entrevue avec le Journal des voisins (JDV).
En contact étroit avec le conseil d’administration de la SDÉL, la fiducie protège le terrain afin qu’il préserve sa vocation sociale.
La fiducie permettra de maintenir hors marché neuf terrains de l’Écoquartier pour la construction de 800 à 1 000 logements communautaires et abordables, ainsi que des bâtiments communautaires.
«C’est un véhicule juridique qui protège la vocation du terrain à perpétuité. C’est aussi important de dire que c’était le véhicule qu’avait choisi la communauté. Elle voulait se doter d’une protection particulière. On peut voir cela comme une assurance», souligne Mme Emond.
La fiducie aura l’œil sur ce qui se passe sur le terrain même si c’est la SDÉL qui est dans les opérations.
«À titre de directrice de la SDÉL, je vais rendre des comptes à cette fiducie», souligne Mme Émond.
Si la périodicité n’est pas encore fixée, on sait que plusieurs fois par année il faudra faire des rapports et des présentations pour savoir où on en est.
Préserver le bien commun
Le lien organique entre les deux instances offre la liberté d’agir pour le développeur tout en préservant les intérêts de la communauté.
«L’OBNL [la SDÉL en l’occurrence] peut prendre des risques avec le projet dans son développement, mais pas la fiducie», prévient notre interlocutrice.
Autrement dit, si la SDÉL a du mal à honorer ses engagements, cela ne mettra pas en péril la vocation sociale du terrain.
Avec la fiducie, les terrains sortent de la logique spéculative et la communauté s’assure d’en faire un patrimoine collectif durable.
L’Écoquartier Louvain est construit sur le terrain d’une ancienne cour de voirie appartenant à la Ville de Montréal. Le projet est développé conjointement par la communauté et l’administration municipale.
Il doit accueillir 800 à 1000 logements dont au moins la moitié sera à vocation sociale et communautaire. Il est également prévu une école, un CPE, un centre communautaire et des commerces. Un hectare de terrain sera réservé à l’agriculture urbaine.
Plus de détails sur cette avancée du projet de l’Écoquartier Louvain à venir dans la prochaine édition papier du Journal des voisins.
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