Une partie du groupe de jeunes de la paroisse Saint-Benoit, d’Ahuntsic-Cartierville, à l’aéroport de Montréal, en partance pour Panama pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) (…) avec la jeune responsable du groupe Myrabelle Bétis (en arrière, à droite, sous la flèche jaune) et les deux accompagnateurs Luc Dupont (au fond) et Raquel Dorsaint-Pierre (à l’extrême-droite). Photo : courtoisie L. Dupont.

Si les débats sur la religion s’intensifient aux Québec, les milléniaux ne sont pas en reste. En janvier dernier, neuf jeunes d’Ahuntsic-Cartierville ont participé aux Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), au Panama, un grand pèlerinage international célébrant la culture catholique.Journaldesvoisins.com a interviewé l’une d’entre eux.

Du 22 au 27 janvier dernier, ils étaient des milliers de jeunes à se réunir pour rencontrer le pape à Panama City. Dans cette mer de fidèles, Tahina Desormeaux, 19 ans,  étudiante en pâtisserie.

« J’ai toujours été croyante. Je me suis fait baptiser à 9 ans, mais c’est ma tante qui m’a introduit à la foi », nous raconte la jeune femme

Tahina Desormeaux, participant aux JMJ à Panama, récemment. (Photo: Facebook)

Tahina se désole de la gêne d’autres jeunes catholiques d’ici à afficher leur foi.

« Je voulais voir d’autres jeunes qui étaient en feu pour le Christ. Je trouve qu’on ne voit pas ça assez ici comme je l’aimerais », déplore-t-elle.

Après préparations spirituelles et levées de fonds, Tahina et neuf autres jeunes d’Ahuntsic-Cartierville se sont joints la délégation canadienne composée d’environ 1000 pèlerins. Âge moyen du groupe: 29 ans.

« J’ai envie de voir d’autres personnes de plein de pays différents qui ont une foi comme moi, c’est dans ça que je me reconnais », explique la future pâtissière.

Tous bienvenus

Pour plusieurs, les Journées de la Jeunesse sont un échange «culturel». Une semaine est allouée aux pèlerins pour explorer les diocèses du pays et plusieurs dorment chez les habitants du pays hôte, comme ce fut le cas avec Tahina.

«Ils nous ont traité comme des princesses, ils étaient vraiment gentils», déclare-t-elle.

Selon elle , la population panaméenne était ravie de recevoir les pèlerins , certains  allant même jusqu’à prendre une année pour préparer l’événement

« Les gens distribuaient de l’eau pour ne pas qu’on se déshydrate, ils klaxonnaient,  nous disaient allo à chaque seconde. Ils étaient vraiment accueillants […]» , ajoute Tahina.

Culture,  religion et …fête

Les Journées de mondiales de la Jeunesse (JMJ) ont été fondées en 1985 par le Pape Jean Paul. Selon le diocèse de Montréal, elles ont pour but de « faire appel à une génération missionnaire » pour « promouvoir la paix entre les nations » et « développer de nouveaux outils d’évangélisation des jeunes. »

Catéchèses, rencontres avec le pape, chemins de croix et messes communes ; c’est un horaire liturgique  et un emploi du temps chargé qui attend les pèlerins.

« Je me réveillais tôt, indique Tahina. Parfois, je me réveillais à 5 heures. Vers 8 heures, on sortait ; on allait au Multiplaza [ndlr: centre commercial] là on avait une grande catéchèse. »

Mais on ne fait pas que prier. Les JMJ ont leur propre festival appelé le « Festival de la jeunesse », rassemblant cinéma, expositions d’art, concerts de musique, spectacle de danse et sport sous un angle religieux.

Malgré ces allures de fête, Tahina ne remet pas en cause le caractère solennel de l’événement.  Selon elle , la dernière veillée avec adoration religieuse en compagnie du pape dans un parc public peu avant la cérémonie de clôture en est un exemple.

« On était 700 000, il n’y avait pas un bruit, tout le monde était en prière. C’était vraiment beau», souffle Tahina, à mi-voix.

Joie et courage

Une fois la messe passée en silence, les pèlerins dorment dans le parc jusqu’au dimanche matin.

« Je n’ai pas eu peur de dormir dehors. Il y avait des araignées et de grosses sauterelles, mais on était tellement tous fatigués qu’on a tous bien dormi », s’esclaffe-t-elle.

D’ailleurs, la présence du pape ne semble pas l’avoir impressionnée au début, contrairement à plusieurs pèlerins que l’on peut voir pleurer dans certaines vidéos promotionnelles.

« Le pape, c’était un peu un concept que je ne connaissais pas trop, on me l’a expliqué après, raconte Tahina. Mais voir les autres qui étaient vraiment heureux de voir le pape, je l’ai eu aussi la joie. Les gens étaient vraiment contents et c’était contagieux. Les autres criaient et tu criais aussi. »

Tahina espère pouvoir y retourner une fois de plus, s’estimant plus forte et déterminée depuis qu’elle est revenue de son pèlerinage, ne se tenant qu’une fois aux trois ans.

« Je suis moins gênée depuis que je suis revenue des JMJ, conclut-t-elle, d’un ton catégorique. Je m’assume plus. Ça te donne de la joie et du courage.»



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