
Le musée des Sœurs de la Providence, installé dans les locaux de la maison mère, rue Grenet, est une mine de renseignements et d’enseignements sur la vie et la mission de cette congrégation fondée par Émilie Tavernier-Gamelin et Mgr Bourget en 1843.
Une histoire à découvrir
La vie d’Émilie Gamelin et l’histoire de la congrégation des Sœurs de la Providence sont intimement liées. Née en 1800, Émilie est toute jeune lorsqu’elle devient veuve en 1828. Ayant, en plus, perdu le seul enfant qu’il lui restait, elle retrouve un peu de sérénité dans l’action et la foi en s’engageant auprès des pauvres. Son mari l’ayant pourvue à son décès d’un héritage considérable, elle peut venir en aide aux plus démunis qu’elle visite ou héberge chez elle, accueillant d’emblée dans sa résidence des dames âgées et infirmes.
Elle s’occupe aussi des malades à domicile, puis ouvre à ses frais un hospice pour les nécessiteux de la ville. Elle découvre ainsi que les besoins dépassent de beaucoup les ressources disponibles à Montréal, et son implication auprès des indigents contribue de façon importante au développement des œuvres caritatives au pays. Dans la foulée de la rébellion des Patriotes de 1837-38, elle obtient en outre l’autorisation de visiter les détenus à la prison Au-Pied-du-Courant pour les réconforter.

Fondation de la congrégation
Pour assurer la continuité de l’œuvre d’Émilie Gamelin, l’évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, veut confier l’hospice aux Filles de la Charité. Il désire ainsi relayer les tâches à des religieux et laisser aux laïcs la responsabilité du financement. Émilie n’entend pas délaisser son œuvre et fait alors le vœu de consacrer sa vie aux pauvres.
Lorsque les religieuses françaises annoncent qu’elles ne viendront pas au Québec, Mgr Bourget décide de fonder une nouvelle congrégation religieuse, la première typiquement montréalaise. Sept femmes entrent au noviciat, mais Émilie ne fait pas partie du groupe.
Dès la création de la congrégation, Mgr Bourget impose une distinction claire entre Émilie Gamelin, qui demeure laïque, et les religieuses. Quelques mois plus tard, refusant d’abandonner son œuvre, Émilie, qui n’avait jusqu’alors jamais songé à devenir religieuse, prend la décision d’entreprendre son noviciat. Le 29 mars 1844, sœur Gamelin fait profession religieuse avec ses compagnes novices, et le lendemain, elle est élue supérieure et le restera jusqu’à sa mort le 23 septembre 1851.
L’œuvre des Sœurs de la Providence
Les Sœurs de la Providence laissent un héritage hors du commun. Que l’on parle simplement de l’Institut des Sourdes-Muettes, de l’asile Saint-Jean-de-Dieu, du Mont Providence, des dispensaires pour soigner gratuitement les pauvres, des orphelinats et des œuvres caritatives partout au Canada et à travers le monde, l’œuvre d’Émilie Gamelin occupe encore une grande place.
Aujourd’hui, les Sœurs de la Providence poursuivent leur travail auprès des démunis du Canada, des États-Unis, du Cameroun, du Chili, de l’Argentine, de l’Égypte, des Philippines, du Salvador et d’Haïti.

Le musée
Pour mieux connaître l’histoire inspirante de cette communauté internationale engagée dans le monde, une visite au musée s’impose. On y retrouve des artéfacts, des œuvres d’art et surtout une meilleure compréhension d’un pan de notre histoire. Les changements sociaux, le nombre de moins en moins grand de femmes désireuses d’entrer en religion et les religieuses qui retournent à la vie laïque font en sorte qu’il est facile d’oublier un passé d’engagement pas si lointain.
C’est au 12055, rue Grenet, à Montréal. Bonne visite !
Ce texte a été publié dans la version papier du JDV du mois d’octobre 2025.
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