« La roue tourne dans le Sault. Un commerce s’éteint et un autre s’apprête à naître. À la mi-août est planifiée l’ouverture d’un café-épicerie-chocolaterie au 2080 Gouin Est. Bonne chance et bon travail de préparation aux nouveaux entrepreneurs », disait tout récemment Martin Desmarais, administrateur de la page Facebook « Action citoyenne île visitation » (ACIV).
Oui, un autre commerce voit le jour après une autre fermeture. On semble se chercher. Notre citoyen actif demeurant sur le boulevard Gouin s’interroge parfois sur l’avenir des petits commerces de proximité qui s’établissent sur Gouin. C’est d’autant plus le cas qu’un autre commerce, Le Pressoir du Sault, ferme boutique pour mieux relancer ses activités en misant sur une autre vocation.
«Je suis moi-même un entrepreneur», nous précise M. Desmarais, qui semble un peu agacé par la tournure des événements sur Gouin Est, d’autant plus que deux autres bâtiments avec commerces sont à vendre. «Il faut une démarche claire, des plages horaires plus larges », a-t-il recommandé, sans lancer la pierre à quiconque.
Mais il souhaite, à l’instar d’autres proprios du coin et de la population du Sault, voir naître une certaine effervescence dans ce petit secteur qui est « un secret bien gardé » dans la métropole. Des pistes de solutions sont pourtant sur la table.
Vent de changement
Journaldesvoisins.com a pu sentir un certain vent d’optimisme en interviewant différents acteurs du secteurs qui ne demandent pas mieux que de prendre la balle au bond tandis que les touristes sont pourtant nombreux à emprunter le célèbre Parc de l’Ile-de-la-Visitation, juste à côté.
Mais plusieurs ne savent pas que Gouin, tout près, compte de petits commerces. Problèmes d’identification?
« Il faut se retrouver avec une nouvelle réglementation qui permettrait de pouvoir mieux s’identifier et d’avoir des commerces plus variés », soutient Jocelyne Brien, ancienne propriétaire du café Le Pressoir qui qualifie le Sault de « Vieux-Montréal du Nord » en raison de son site historique chargé d’histoires et de sa superbe église. Pour elle, il y a des restrictions (à cause du site et du parc) qui doivent être levées.
Très engagée depuis longtemps dans divers projets pour le Sault, Mme Brien cherche une nouvelle vocation pour le rez-de-chaussée de ce qui était naguère La Maison du cordonnier. Après l’épisode de la brocante, du service de café et de sandwichs, de jeux de loisirs et de jeux de société, elle voit bien une ou deux nouvelles vocations pour son établissement où elle loue actuellement un superbe logis juste à l’étage.
Elle pense peut-être à l’installation d’une station de radio diffusant sur le Web depuis Ahuntsic ou à la transformation du lieu en atelier pour un ou des artistes qui l’ont déjà approchée. « J’ai déjà plusieurs propositions intéressantes » a-t-elle indiqué, faisant aussi référence au « coworking » ou à d’autres idées originales.
Chose certaine, on sent bien que Mme Brien ne se laissera pas abattre. « Il y a du potentiel ici. Il y a une richesse dont on ne parle pas assez, notamment dans nos dépliants ou nos livrets touristiques. Même un petit bureau touristique pourrait voir le jour ici. Chose certaine, j’ai le Sault tatoué sur le cœur », confie-t-elle.
Un nouveau chocolatier
Preuve que les choses bougent dans le coin, la chocolaterie-épicerie (avec seulement 12 chaises permises pour les clients) ouvrira le mois prochain et apportera certainement un vent de fraîcheur. Nommé« Arioum », le commerce qui était vide depuis un an remplacera entre autres le sculpteur qui avait loué le local. Un dépanneur avait jadis occupé le commerce. La jeune propriétaire Noémie est visiblement confiante d’attirer non seulement les familles du coin, mais aussi des gens de l’extérieur comme c’est le cas pour le studio de photographie et le graveur sur verre situés juste à côté. «Il y a une demande pour ce que nous offrirons», nous a dit la nouvelle patronne à quelques semaines de l’ouverture de son commerce, et qui est en train de peaufiner son menu sucré.
Mais le propriétaire du bâtiment qui était sur place quand journaldesvoisins.com est passé n’a pas caché une certaine amertume face aux nombreux règlements municipaux qui tuent l’initiative. On ne fait ce qu’on veut dans un secteur patrimonial…
Mais il semble selon ce qui circule que la conseillère du district Sault-au-Récollet, Lorraine Pagé, maintenant avec l’équipe du maire Denis Coderre et qui demeure tout près, soit ouverte à des changements.
Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier que l’espace commercial est tout de même limité dans le coin.
Les frites Lesage et la crèmerie de l’autre côté (située au coin de Gouin et de Lorimier) sont toutes deux à vendre pour des raisons différentes : retraite pour l’un et autre projet pour l’autre. Cela pourrait être une belle occasion de bonifier l’offre alimentaire sans que les établissements de Gouin Est se nuisent entre eux.
Mais en attendant, un certain travail reste à faire : publiciser le secteur, identifier les maisons historiques comme l’a fait si bien Montréal-Nord, faciliter la circulation, développer des partenariats public-privé, etc.
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