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Passionnée par la politique et le droit, Zaynab Ben el Madani, 22 ans, représentera la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville dans le cadre du projet Héritières du suffrage. Cette initiative pancanadienne commémore le centenaire du droit de vote des femmes au Canada.

Zaynab Ben el Madani (Photo: Courtoisie)

Née à Ahuntsic-Cartierville de parents marocains, Zaynab Ben el Madani étudie au baccalauréat en science politique à l’Université du Québec à Montréal. Auparavant, elle a complété un certificat en immigration et un programme collégial en techniques juridiques. Engagée dans sa communauté et porteuse d’une vision d’avenir pour le Canada, la jeune femme est heureuse de participer à l’initiative Héritières du suffrage.

« Il est important de mettre en place des initiatives comme celle-ci, pour montrer que les femmes sont compétentes en politique ainsi que dans d’autres sphères, qui étaient auparavant réservées aux hommes, mentionne-t-elle. Héritières du suffrage donne justement la chance à des jeunes femmes de démontrer leurs compétences en politique. »

En effet, dans chacune des 338 circonscriptions fédérales, une jeune Canadienne âgée de 18 à 23 ans a été choisie pour représenter sa communauté. « L’objectif d’Héritières du suffrage est de favoriser une plus grande participation des femmes en politique à tous les niveaux », indique Catherine Fortin-Lefaivre, porte-parole de l’organisme À voix égales, qui est à l’origine de l’initiative. Les jeunes déléguées se rassembleront sur la Colline Parlementaire à Ottawa les 7 et 8 mars pour partager leur vision d’avenir et rencontrer des femmes qui œuvrent en politique.

Accepter la différence

« Un pays ouvert à la diversité et au mélange des cultures », voici la vision de Zaynab Ben el Madani de l’avenir du Canada. « Vivre dans un grand pays et connaître simplement son voisin n’est pas très intéressant. Plus on connaît de gens de différentes cultures, plus on ouvre notre esprit à d’autres horizons », juge la jeune femme. Elle souligne l’importance de sensibiliser la population à l’acceptation des différences, puisqu’« au fond, même si on vient de différents pays, qu’on pratique différentes religions et qu’on a différentes couleurs de peau, on est tous pareils. »

Pour Zaynab Ben el Madani, l’éducation est la base de la société. Elle n’hésite donc pas à donner de son temps pour faire de l’aide aux devoirs et du tutorat. Chaque semaine depuis bientôt un an, elle aide des élèves du primaire à faire leurs travaux scolaires au CACI (Centre d’appui aux communautés immigrantes), qui est situé à proximité d’où elle habite.

« Dans mon quartier, il n’y a pas beaucoup de parents qui sont francophones, ils sont plutôt anglophones. Mais, l’école est en français. Il est donc difficile pour eux de faire les devoirs avec leurs enfants, explique Zaynab Ben el Madani. Ces enfants ont besoin d’aide à l’extérieur de l’école et de la maison. »

Consciente qu’elle habite dans un secteur où la multiethnicité est très présente, elle trouve intéressant de réunir l’éducation et l’intégration des minorités culturelles. « Aider les enfants à apprendre le français, par exemple, c’est important, parce qu’à leur tour, ils peuvent expliquer des choses en français à leurs parents. C’est un triangle d’éducation », soutient celle qui concilie présentement études, travail et bénévolat.

Modèle de réussite

Prochainement, l’initiative Héritières du suffrage permettra à Zaynab Ben el Madani de rencontrer la députée d’Ahuntsic-Cartierville, Mélanie Joly. Étant une femme relativement jeune qui a réussi en politique, cette dernière inspire l’étudiante en science politique. « Son parcours montre que peu importe l’âge que tu as, si tu veux arriver à quelque chose, tu peux le faire », souligne-t-elle.

Lors de cette rencontre avec la députée, Zaynab Ben el Malani aimerait comprendre les motivations qui ont poussé Mélanie Joly à se lancer en politique fédérale et voir même ce qu’elles pourraient éventuellement réaliser ensemble pour Ahuntsic-Cartierville.

Les femmes et la politique

Rappelons qu’en 1916 et en 1917, certaines femmes au Canada ont acquis le droit vote. Toutefois, il aura fallu plusieurs décennies additionnelles pour que la majorité des Canadiennes aient accès au suffrage. En 1940, le Québec fût la dernière province du pays à accorder ce droit fondamental aux femmes et ce n’est qu’en 1960 que les femmes autochtones vivant dans des réserves y ont eu accès.

Malgré les avancées des femmes en matière de participation politique au pays, l’organisme À voix égales indique que celles-ci sont toujours « sous-représentées », et ce, dans tous les paliers gouvernementaux. Selon l’organisme, seulement 26 % des débutés élus à la Chambre des communes du parlement canadien sont des femmes et la représentation des femmes dans les assemblées législatives des provinces et des territoires se situe uniquement entre 9 % et 37 %.



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