C’est le sujet de débat du moment. Depuis un peu plus d’un mois, le stationnement le long de la piste cyclable sur la rue de Louvain Est est un casse-tête. Le nouveau marquage au sol donne des migraines aux automobilistes.
« Soulignons que la voie cyclable dans la rue de Louvain Est est un changement majeur aux habitudes de stationnement des riverains du secteur », admet une chargée de communication de l’arrondissement.
L’administration se retrouvait elle-même à nager dans la confusion puisque des panneaux en plastique Lexan, communément appelés des lexans, soit des enseignes jaunes pour signaler le mode de stationnement, ont été retirés une semaine après avoir été posés. Visiblement, les indications qu’ils donnaient n’étaient pas conformes à ce qui existait sur le terrain.
Puis s’en sont suivis des communiqués sur le Web et dans les médias sociaux, et même des feuillets livrés aux portes des riverains, qui n’ont pas clarifié plus que cela la situation.
La confusion est telle qu’un seul message sur le sujet publié dans un groupe du quartier sur Facebook a généré près de 300 commentaires, à propos d’une contravention de stationnement dans une zone qui semblait permise à côté de la piste cyclable.
Stationnement au milieu de la chaussée
Au début du mois, l’arrondissement annonçait qu’il convertissait une bande cyclable de la rue de Louvain Est, entre la rue Saint-Hubert et l’avenue Papineau, en piste cyclable protégée. Comment? En déplaçant le stationnement des autos à trois mètres du trottoir et en créant une zone tampon hachurée, pour protéger les cyclistes de l’emportiérage. C’est la même configuration que l’on trouve sur le Réseau express vélo (REV) des rues Lajeunesse ou Berri. Toutefois, le nouveau marquage au sol sur Louvain Est n’était pas compréhensible à première vue.
En fait, le stationnement doit se faire en bordure de la zone tampon, hachurée, à la limite de la zone cyclable. La largeur de la rue est ainsi réduite, ce qui incite les conducteurs à rouler plus lentement, d’autant plus que la vitesse dans ce secteur est limitée à 30 km/h.
« Considérant qu’une rue très large rend difficile la réduction de vitesse, les concepteurs ont réduit la largeur de la rue dédiée à la circulation automobile afin d’encourager un apaisement de la circulation. Tous les usagers sont ainsi plus en sécurité », explique-t-on à l’arrondissement.
Les élus interpellés
« Je tiens à souligner que Julie [Julie Roy, conseillère de la Ville dans Saint-Sulpice] et moi, nous étions sur le terrain. J’y suis particulièrement depuis le début. Julie a fait du porte-à-porte dans la rue pour informer les gens que tout cela s’en venait », assure Emilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
Pour elle, ce qui a généré de la confusion, c’est une erreur liée au marquage préexistant qui crée une zone avec deux bandes blanches n’ayant pas lieu d’être.
Elle admet aussi qu’il y a une part de nouveauté dans cet aménagement, et même quand une communication large est adressée aux résidants du coin, il y a aussi des usagers qui viennent d’ailleurs et qui ne peuvent pas forcément comprendre tout de suite ce qui se passe.
« Il va falloir s’habituer, prévient-elle. Parce qu’il va y en avoir de plus en plus [des pistes cyclables]. Il y a déjà des bandes hachurées [ailleurs à Montréal]. Ce sont des zones d’interdiction de stationnement et même d’arrêt. »
Alors que des citoyens ont signalé que des contraventions ont été données à des personnes qui étaient bien stationnées, Mme Thuillier suggère de contester ces amendes.
« Il y a eu confusion (…) puis nous avons fait le lien avec les agents de stationnement de l’Agence de mobilité durable et avec les policiers du Poste de quartier (PDQ) 27 », indique-t-elle, pour dissiper les malentendus.
Cela étant, cet épisode ne vient-il pas ajouter du grain à moudre au moulin des opposants à la multiplication des pistes cyclables et générer de la grogne?
« La leçon est là. Il y a beaucoup d’intervenants. Il y a l’arrondissement, l’Agence de mobilité durable, les agents de stationnement, le PDQ et les citoyens. On a un avis qui explique bien les choses, photo à l’appui. Si dès le départ on avait fait le porte-à-porte avec cet avis très clair avec le marquage et les couleurs, cela aurait été plus clair », suppose-t-elle.
Pour l’avenir, alors que d’autres pistes cyclables sont annoncées, la mairesse d’arrondissement relève que l’administration consacrera plus de temps à l’aménagement de ces voies pour vélos, ce qui facilitera la communication.
« Cela prend plus de temps à développer et les gens le savent plus à l’avance. Puis ils voient des choses se faire sur le terrain. Dans ce cas, cela s’est fait rapidement parce que la bande cyclable existait déjà », croit-elle.
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