Le chat «Amazone» (à droite) et Brigitte Lévesque (en arrière-plan) dans le refuge pour chats errants Le Chat Botté, à Montréal-Nord. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

Nous nous sommes rencontrées par une fraîche journée de décembre dans un café de la rue Fleury, presque deux ans, jour pour jour, de la création du Réseau d’entraide pour les animaux d’Ahuntsic-Cartierville (REAAC), une initiative visant à sauver des animaux domestiques en péril. 

Avec près de 40 sauvetages de chats à son actif et une quinzaine de bénévoles impliqués, Brigitte Lévesque coordonne ce projet avec cœur.

Des héros de lombre

Le REAAC a été lancé par des voisins et des amis ayant constaté labondance danimaux égarés dans les rues dAhuntsic-Cartierville, un peu à limage des héros de lombre, qui le soir venu, revêtent leur attirail pour sauver des innocents. La comparaison est à peine exagérée, puisque cest en se baladant dans le quartier, à la nuit tombée, à la recherche danimaux égarés, que Brigitte a rencontré celle qui deviendra sa partenaire dans ce projet, Tamy da Silva. 

Les deux complices se sont très vite retrouvées autour de cette passion commune et le projet est né. Désormais, lorsquun chat errant est repéré, le réseau se charge de le trapper (lattraper dans une cage), de lui trouver une maison daccueil et de lui fournir les soins vétérinaires minimaux: vaccination, vermifugation et stérilisation.

Parmi les personnes impliquées, une des contributions les plus importantes est celle des maisons d’accueil. Le réseau en compte près dune douzaine et ne pourrait exister sans elles. Une maison daccueil est un foyer temporaire pour le chat: « Nous navons aucun local ni refuge; la mission des maisons d’accueil est donc daccueillir le chat et de le remettre sur pattes pour quil soit prêt à trouver son foyer permanent.» Elles jouent un véritable rôle de réhabilitation. 

Un travail de détective 

Brigitte me parle du travail rigoureux derrière le sauvetage danimaux domestiques: «On ne peut pas ramasser nimporte quel chat. Certains chats qui sont dehors ont le droit de l’être.»

Pour établir si le chat est errant ou simplement égaré, une enquête samorce à coups dannonces sur les réseaux sociaux et dinterrogatoire du voisinage. Si le chat est micropucé ou porte un collier, cest encore plus facile. Au bout dun certain temps, lorsque personne ne se manifeste ou ne réclame lanimal, il peut être adopté. 

On trouve aussi des indices dans leur comportement. Des chats socialisés ont certains réflexes qui ne trompent pas: «Je me souviens d’un chat qui s’approchait en entendant le froissement dun sac de gâteries; il avait déjà connu ça», m’a-t-elle expliqué. 

Leur état physique peut également être un bon révélateur. La vie en extérieur laisse des marques indélébiles sur leurs corps. Particulièrement les hivers lors desquels le froid peut ronger les extrémités: un chat qui a passé plusieurs hivers dehors pourrait avoir des oreilles complètement rondes et bon nombre dengelures.

Les étrangers sont accueillis avec curiosité à la Maison du Chat Botté, un partenaire du REAAC à Montréal-Nord où Brigitte Lévesque (en arrière-plan) s’implique. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

Patience et dévouement 

«Lors de mon dernier trappage, nous avons mis plusieurs jours à capturer un chat vraiment mal en point. Je me suis dit que ce serait mon dernier», me confie-t-elle alors quelle se prépare à se rendre à une nouvelle intervention pour la Maison Le Chat Botté, un solide partenaire du réseau. Mais cest difficile darrêter!» Les longues heures passées dehors en attendant dattraper un chat ne sont quun des aspects difficiles du sauvetage.

La patience se pratique aussi du côté des familles daccueil, qui abritent parfois des chats très craintifs. Un mois et demi après avoir adopté son chat Romain, Brigitte se souvient de la première fois où elle a pu le caresser. «J’étais assise dans le salon puis il sest approché, jai commencé à le caresser doucement et il sest mis à ronronner et à être adorable, en confiance», se remémore-t-elle avec émotion. Assister à ce déclic est, selon elle, la plus belle des récompenses.

Tout le monde ne peut pas accueillir des animaux chez soi et cest important que chaque membre du réseau investisse à hauteur de ce quil peut: que ce soit du temps, des dons, des soins ou simplement en relayant les informations. Brigitte se rappelle la fois où un chaton a pu être hospitalisé en urgence grâce à la vitesse de réaction du réseau. La chance et le succès du REAAC résident réellement dans le fait d’être entouré dune communauté dévouée.

Vous songez à devenir famille daccueil?  Quelques critères sappliquent: 

  • Avoir une pièce fermée
  • Ne pas avoir denfants en bas âge
  • Sengager pour un minimum de trois mois

Sinon, visitez la page Facebook Le REAAC – Réseau d’entraide pour les animaux d’Ahuntsic-Cartierville ou rejoignez le groupe Facebook Animaux d’Ahuntsic-Cartierville – PERDUS – TROUVÉS – ENTRAIDE.

Ce texte de la chronique Journaldesvoisins.com présente… a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de février 2023, à la page 12.



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Johanne Lang
Johanne Lang
1 Année

Bravo pour cette chronique qui nous permet de mieux connaître le travail colossal de Mme Lévesque et de tous les bénévoles qui s’impliquent avec elle auprès de ces petits êtres qui n’ont pas demandé à se retrouver dans des situations d’errance.

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