Mirko Torres, chargé de projet et chercheur à l’Institut des communications graphiques et de l’imprimabilité à Ahuntsic, devant la machine qui imprime les étiquettes intelligentes. (Photo: Loubna Chlaikhy, JDV)

Une étiquette qui communique des informations en direct à votre cellulaire, alimentée grâce à une batterie mince et flexible imprimée à l’encre, capable de réaliser des relevés de température, qui vous avise en cas d’incident, ou encore un imprimé antimicrobien… Il ne s’agit pas de science-fiction, mais d’une innovation technologique développée par l’Institut des communications graphiques et de l’imprimabilité (ICI). 

Ce texte a été publié dans la version imprimée du Journal des voisinsle Mag papier d’août-septembre 2023, à la page 19. Il fait partie du Dossier Technologie, duquel plusieurs autres articles sont reproduits.

Ce centre de transfert de technologies unique en son genre au Québec est installé juste à côté du Collège Ahuntsic, avec lequel il entretient un partenariat. Exceptionnellement, lICI a ouvert ses coulisses au Journal des voisins, question de plonger dans le monde peu connu de l’étiquette intelligente.

Créé en 1996 pour répondre aux besoins des acteurs du secteur de limpression, lInstitut des communications graphiques et de l’imprimabilité a plusieurs missions: consultation, formation par des séminaires publics, formation sur mesure, tests en laboratoire, veille technologique, transfert de technologie et, surtout, la recherche et développement. En dautres termes, linnovation.

Face à la crise causée par lavènement du numérique, lICI a dû se renouveler. Il devient alors le premier et toujours l’unique centre spécialisé en imprimés intelligents au Québec. Un pari gagnant puisque les revenus de lorganisme à but non lucratif nont jamais été aussi élevés.

Contrôler la chaîne du froid

Il y a quelques années, un gros client demande à lICI de créer une étiquette intelligente capable de lui assurer que la chaîne du froid, pour des produits quil commercialise à linternational, ne soit pas rompue. Objectif: limiter les pertes. 

Ce défi technologique na pas fait peur aux neuf chercheurs de lICI, qui travaillent sur le projet depuis trois ans. Lors de notre passage, les photos étaient interdites: aucune fuite nest permise au risque de perdre des années de travail à la fine pointe. 

«On a tendance à toujours repousser les limites des choses», assure Mirko Torres, chargé de projet et chercheur à lICI depuis bientôt deux ans. 

Institut des communications graphiques et de l’imprimabilité. (Photo: Anne Marie Parent, JDV)

Bientôt sur le marché

«Nous sommes en phase dindustrialisation dune étiquette intelligente qui prend une mesure de la température toutes les 15 minutes», explique M. Torres. Mais alors, comment cela a-t-il été rendu possible?

Dans un premier temps, les chercheurs ont développé une batterie imprimée. «On utilise une encre à base de pigments fonctionnels qui sont, la plupart du temps, des nanoparticules dargent, de noir de carbone et de polymères conducteurs», détaille-t-il. Grâce à ces particules, l’étiquette peut fonctionner de façon autonome pendant deux à trois mois.

Le second défi a été de remplacer la carte électronique classique par de limprimé. Pour cela une antenne NFC est imprimée en nanoparticules dargent. Cest elle qui permet de recueillir les données récoltées par une minuscule puce reliée à la batterie et à lantenne. Le tout en direct sur un cellulaire ou un ordinateur. 

« Nous avons effectué des tests sur des colis envoyés à linternational en y insérant lancien dispositif, qui coûte une cinquantaine de dollars, et notre étiquette intelligente à 1 $. Lorsque lon compare les deux graphiques de données, on se rend compte quils se superposent parfaitement», souligne Mirko Torres.

Prochaine étape: la phase dindustrialisation. «Lobjectif est maintenant daméliorer la production de ces étiquettes pour voir combien on est capables den imprimer et dans quel intervalle de temps», explique le chercheur. Spécialisé en chimie de lenvironnement, Mirko Torres travaille également à rendre plus écologiques ces étiquettes jetables, dont les 86 composants sont imprimés sur du plastique.

Autres articles du Dossier Technologie parus dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’août-septembre 2023:

Zoom sur les entreprises technologiques locales

 



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