Devenue une véritable institution dans le quartier, le Brouhaha broue pub subit les effets collatéraux de la fermeture de la coopérative brassicole MaBrasserie à Rosemont. Les temps sont certes durs pour les microbrasseries et Brouhaha n’y échappe pas. Toutefois, cela n’exclut pas d’investir, d’innover et de se projeter dans un avenir plus favorable.
«MaBrasserie produisait de façon régulière pour nous et nous allions chercher notre bière au fur et à mesure qu’on en avait besoin», indique le propriétaire-brasseur Marc Bélanger et premier responsable de Brouhaha broue pub, en entrevue avec le Journal des voisins (JDV).
La bannière comprend deux établissements, l’un à Rosemont ouvert en 2008 et un autre à l’angle de l’avenue Papineau et de la rue Fleury, à Ahuntsic.
Alors que les visites étaient ouvertes le 13 décembre aux futurs acheteurs de MaBrasserie en faillite, M. Bélanger faisait succinctement l’inventaire de ce qu’il devait ravoir de l’établissement de la rue Holt.
«On récupère la production qui est encore chez eux. Plusieurs fûts de bière. Et certains équipements, des fermenteurs, entre autres», énumère-t-il.
L’entreprise laisse aussi quelques dollars sur la table.
«On a quand même une perte financière très importante dans cette opération. Nous avions avancé beaucoup d’argent à MaBrasserie qu’on ne pourra pas récupérer. On avait aidé au départ pour le démarrage de la brasserie», confie M. Bélanger au JDV.
Brouhaha et MaBrasserie faisaient ainsi partie d’un écosystème et la relation d’affaires mutualisait les moyens.
Chiffres en baisse
Le Brouhaha de Rosemont n’est pas loin de MaBrasserie, lancée en 2015. C’est là où sont produites les bières qui se retrouvaient autant à MaBrasserie qu’au Brouhaha de Rosemont et d’Ahuntsic. Ce qui faisait qu’au moins trois établissements écoulaient la production.
Cette fermeture est un coup dur, d’autant que ce n’est pas parce que le Brouhaha est encore en activité à Rosemont que tout va bien.
«Rosemont est honnêtement en danger présentement, lâche M. Bélanger. Depuis la COVID, notre chiffre d’affaires n’en est même pas à 50 % de ce qu’il était avant la pandémie», souligne-t-il au JDV.
Il admet qu’il est en mode recherche de solutions pour cet établissement.
La particularité et le pari de MaBrasserie et presque tout autant pour le Brouhaha Rosemont étaient de s’installer dans un secteur peu fréquenté du quartier Rosemont, créer de l’intérêt et attirer ainsi les amateurs de bières artisanales. Malgré des soirées fort achalandées, la situation n’est pas reluisante.
L’entreprise se porte mieux à Ahuntsic, mais ce n’est pas l’euphorie, non plus.
«On a ouvert en 2015 et tranquillement on a amélioré le local. Notre croissance stagne un peu, mais au moins on n’a pas une diminution aussi dramatique de notre chiffre d’affaires», observe-t-il.
Miser sur l’avenir
Si des investissements doivent être faits, ils se feront à Ahuntsic. Brouhaha a demandé il y a un peu plus d’un an un permis pour l’installation d’une microbrasserie attenante au pub à l’angle de Fleury et de Papineau. De la bière produite sur place et servie bien entendu dans l’établissement.
Cela offre la possibilité de maintenir ouvert le pub de Rosemont. Ces bières en fût pourraient également être vendues à d’autres bars.
«En faisant plus de bière maison, cela devrait aussi attirer plus de monde avec plus de recettes, plus de produits différents. Notre projet a débuté avant la COVID; c’était déjà planifié et engagé», souligne M. Bélanger.
Cependant, la grande nouveauté est que la microbrasserie à Ahuntsic produira aussi de la bière en canettes vendues chez certains dépanneurs et dans des magasins spécialisés de bières.
«Ce sera quand même de petites quantités. On va mettre beaucoup l’accent sur la vente sur place, donc la vente pour emporter. On va ouvrir une boutique à même la brasserie», révèle M. Bélanger.
La microbrasserie locale essayera d’attirer plus de clients du quartier ou des environs.
«On veut vraiment se développer le plus localement possible. De toute façon, même l’Association des microbrasseries le dit, la clé du succès, c’est de développer localement plutôt que de se lancer dans la grande distribution qui coûte très cher au final», fait remarquer notre interlocuteur.
Brouhaha mise aussi sur des innovations et des initiatives originales.
En 2017, pour célébrer ses 50 ans, le Collège Ahuntsic avait offert la Blanche d’Ahuntsic. Brassée par Brouhaha, cette bière était confectionnée à partir d’une recette concoctée par l’un des enseignants du cégep, Martin Thibault.
Des projets de ce genre pourraient revenir, pour mieux faire connaître la production de Brouhaha.
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