La fondatrice de Dinah mission, Ohemaa Adom Koranteng. (Photo: courtoisie)

Quoi de mieux pour célébrer la fin du Mois de l’histoire des Noirs que de jaser avec de jeunes entrepreneurs dynamiques et impliqués dans leur communauté?

Tous les ans, en février, le Mois de l’histoire des Noirs célèbre les communautés afrodescendantes en soulignant leur contribution à l’histoire du Québec. Cette année, le thème était «l’excellence des personnes noires».

Les deux jeunes que le Journal des voisins vous présente sont des acteurs importants de cette nouvelle génération dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. Aujourd’hui, le premier de ces témoignages.

Ohemaa Adom Koranteng

Originaire du Ghana, Ohemaa Adom Koranteng a étudié en marketing à l’Université Concordia. Elle a fondé Dinah mission pour aider les femmes et les filles à guérir des abus sexuels qu’elles ont subis dans leur enfance.

Son expérience personnelle l’a amenée à s’intéresser à cet enjeu et a démarré le processus de recherche de moyens de parler de ce sujet sensible, en vue d’aider les femmes à en guérir.

L’événement rassembleur

En 2020, le premier événement qu’elle a organisé avait comme objectif de créer un espace sécuritaire pour les femmes, afin de discuter de leur enfance et de la vie sexuelle, sujet tabou dans plusieurs communautés.

«Je voulais connaître le pourquoi de ce silence, les raisons pour lesquelles beaucoup de femmes souffrent en silence, la situation des enfants qui ont subi des abus sexuels dans leur enfance et comment ils grandissent avec ce traumatisme», affirme Ohemaa.

Une rencontre de jeunes femmes chez Dinah mission. (Photo: courtoisie)

Bien que ce premier événement ait été un succès, elle s’est vite aperçue qu’il fallait une continuité pour que les résultats de guérison soient au rendez-vous.

«Après l’événement, les gens rentrent chez eux et continuent à vivre avec le traumatisme, déplore-t-elle. C’est là que j’ai décidé de créer un organisme qui aurait comme mission d’aider les femmes et les jeunes filles à guérir de ces abus.»

La création de Dinah mission

«J’ai fait des recherches à Montréal, à Toronto et un peu partout au Canada pour voir si un tel organisme existait et la réponse est non. On ne parle pas spécifiquement des problèmes liés à la vie sexuelle et aux abus dans les communautés noires.»

La première année de l’existence de l’organisme fondé à Ahuntsic-Cartierville en 2022, Ohemaa a créé des événements pour sensibiliser à l’existence du problème et créer un lien de confiance par le yoga, l’écriture, une conversation avec un psychologue…

La deuxième année, en 2023, le volet «Women empowered*» est né. Encore une fois, la guérison des traumatismes liés à la violence sexuelle et à la sexualité est le sujet phare.

* On pourrait traduire par «Women empowered» par autonomisation des femmes.

Ohemaa privilégie une approche diversifiée. «Oui à la thérapie, mais il y a aussi plein d’autres moyens à notre disposition pour nous sortir de ça. La guérison passe par l’art, la musique, l’écriture, le yoga et le partage. Une trentaine de compagnies ayant à cœur la sensibilisation et le bien-être ont participé à cet événement et des conférences ont suscité des discussions. Je veux bâtir une communauté de femmes impliquées, de thérapeutes pour aider les femmes qui en ont besoin.»

Une mentore inspirante

Cathia Cariotte, fondatrice de Muntu, est la mentore de Ohemaa. Le Journal des voisins avait présenté cet organisme d’Ahuntsic-Cartierville logeant dans le District Central.

Dinah mission loue un espace chez Muntu pour travailler et faire des rencontres. «Cathia a été et est encore importante dans le développement de Dinah mission. Elle est une mentore pour moi et je lui suis redevable pour le développement de mon organisme.»



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Vous pourriez aussi aimer ces articles
Cour de l'école Louisbourg.

Les belles couleurs de la cour de l’école Louisbourg

Pour la rentrée des classes, les élèves de l’école Louisbourg, à Cartierville,…
Santé

Mieux communiquer pour une meilleure santé

Une partie de la population a des difficultés d’accès aux informations liées…

L’école secondaire La Dauversière s’agrandit et accueillera 625 nouveaux élèves

Un nouveau pavillon scolaire viendra compléter l’école secondaire La Dauversière, à Bordeaux-Cartierville.…

Écologie : le Collège Ahuntsic veut sortir des sentiers battus

Cet article est tiré du numéro de la rentrée du Journal des…