Selon une étude récente, la forte demande pour les produits à bas prix fait monter les prix plus vite. Photo : Gustavo Fring / Pexels

L’ouverture des magasins Maxi dans Ahuntsic-Cartierville après quelques mois d’attente devient une réalité. Le Maxi sur le boulevard Henri-Bourassa est déjà ouvert et celui de Saint-Laurent le sera le 19 septembre. La prolifération des chaînes d’alimentation à bas prix nous force à nous questionner sur les véritables avantages de ces enseignes pour notre portefeuille.

Depuis la pandémie, l’inflation a fait un bond magistral dans tous les domaines de la vie courante, mais particulièrement en alimentation. Les habitudes des gens ont aussi changé. Les enseignes qui basent leur publicité sur les bas prix ainsi que sur la course aux rabais font partie de notre quotidien, mais est-ce vraiment avantageux de courir les rabais ou d’aller faire ses emplettes dans ces magasins?

Une inflation à 2 vitesses

Au début du mois de juillet, deux chercheurs affiliés à la Banque du Canada, ont rendu publique une étude sur les hausses de prix en alimentation. Ils ont comparé les prix de 91 enseignes dans 10 pays riches y compris le Canada pendant six ans de 2018 à 2024.

La conclusion de l’étude est éloquente, la hausse des prix pour les produits bon marché est presque deux fois plus élevée que pour les produits hauts de gamme. Depuis 2018, le prix des aliments bas de gamme a grimpé de 34 % et celui des produits haut de gamme de 22 %.

Les chercheurs expliquent ce résultat par le fait que la demande pour les produits à bas prix est énorme donc les prix montent plus vite. Selon eux, les produits moins chers dépendent davantage des chaînes d’approvisionnement mondiales. Ce qui les rend plus vulnérables aux changements. Ils appellent cette réalité le «cheapflation» que l’on peut traduire par inflation à deux vitesses, phénomène répandu d’ailleurs partout dans le monde.

La nourriture coûte toujours plus cher. Photo : Julie Dupont / JDV

Le prix des produits haut de gamme a augmenté de 11 % entre 2020 et 2024 tandis que le prix des produits bas de gamme a bondi de 25 %. Toujours d’après les chercheurs, Alberto Cavallo et Oleksiy Kryvtsov, même s’il y a des variables d’un pays à l’autre, les résultats sont une augmentation entre 1,3 et 1,9 fois plus vite entre les marques les moins chères et les marques plus chères. Par exemple, l’écart du pourcentage d’inflation entre les deux catégories de produits était de 11 points pour le Canada entre 2020 et 2024.

Les solutions…

Il n’existe évidemment pas de solutions miracles, mais la vigilance sur la différence de prix entre les produits reste le meilleur moyen d’en avoir pour son argent peu importe l’enseigne. La course aux soldes n’est pas nécessairement une bonne affaire non plus selon les deux chercheurs, car la perte de temps et le coût du transport sont aussi des coûts cachés de l’inflation.



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