Soliditarité Ahuntsic envisage d’adresser une lettre au gouvernement pour résoudre le différend qui l’oppose au CSSDM. Photo JDV / Nora-Azouz

Solidarité Ahuntsic, qui a fêté ses 25 ans le 25 septembre, veut adresser dès la semaine prochaine une lettre ouverte au gouvernement provincial. Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a saisi la Cour supérieure et lui réclame 600 000 $ d’arriérés de loyer.

«Cette assignation reçue vendredi dernier est une aberration totale!», déplore Rémy Robitaille, directeur général de Solidarité Ahuntsic, situé au 10780 rue Laverdure à Montréal. Le JDV suit cette affaire depuis longtemps. En mai dernier, les organismes du centre demandaient déjà un sursis au CSSDM.
Ainsi, s’interroge-t-il : «Comment peut-on nous demander de tels arriérés de loyer, poursuit-il, alors que nous bénéficions d’un bail de tolérance, et ce, depuis 2018 ? Aujourd’hui, il [le CSSDM] réclame 600 000 $, c’était 800 000 $, il y a quelque temps, dans le bail que nous avons refusé de signer.»
De fait, Le directeur général ne comprend pas cet acharnement envers une structure qui offre tant de services complémentaires à environ 25 000 personnes, par année.

Solidarité Ahuntsic évincée en septembre 2025?

«Les organismes veulent rester ensemble.» Une piste pourrait se profiler avec le futur centre communautaire de Louvain, espère-t-il, puisque les «plans sont en train d’être élaborés».
Aussi, une autre solution serait de rester «encore sur le site de la rue Laverdure cinq ans de plus». Néanmoins, note-t-il, l’assignation reçue fixe «une date de départ au mois de septembre 2025».
D’après lui, la hausse du loyer requise est énorme. De «8000 $ environ, aujourd’hui, le loyer va passer à 24 000 $ par mois jusqu’à cette date». «C’est fou!», s’exclame-t-il.

Pas de profits

D’autant que les comptes de l’organisme que le JDV a consultés, portant sur l’exercice 2023, établissent un déficit de plus de 3000 $. «L’année précédente, nous avions [consenti une perte d’] environ 10 000 $ pour héberger les organismes. En effet, la table de quartier qui a une mission plus large que la gestion d’un centre communautaire couvre le déficit avec ses fonds propres», répond Rémy Robitaille à ceux qui avancent que des sous-locations permettraient à son organisation de faire des profits.

«Je suis confiant, déclare-t-il. Nous irons [au Palais de justice de Montréal], le 4 octobre, et nous allons gagner l’ordonnance de sauvegarde.»
Cependant, il sait que la procédure sera longue et annonce au JDV prendre les devants.

Lettre ouverte au gouvernement

«Nous allons interpeller le gouvernement provincial, dès la semaine prochaine. C’est lui qui a la solution!»
Depuis la réception de l’assignation, vendredi dernier, l’organisme a demandé en vain une audience aux trois ministères concernés : Éducation (MEQ), Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), Services sociaux. Les trois ministères ont décliné la requête en invoquant la procédure judiciaire.

De son côté, le Journal des voisins a contacté le Centre de services scolaire de Montréal. Voici sa réponse : «Ce dossier étant maintenant judiciarisé, le CSSDM s’abstiendra de tout commentaire.»



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Azzedine Achour
Azzedine Achour
2 Mois

Il a raison le DG de Solidarité Ahuntsic quand il parle d’acharnement du CSSDM qui se cache derrière le processus judiciaire pour ne pas répondre au Journal des Voisins. Je doute fortement que les bâtiments qui abritent le Centre communautaire Ahuntsic soient exploitables en l’état pour servir, comme le prétend le CSSDM, à des classes de francisation. Il faut une fortune pour les transformer. Par ailleurs, le Ministre de l’éducation doit absolument intervenir dans ce dossier. Il doit comprendre que le monde qui fréquente ce centre est composé de personnes et des familles qui trouvent, en un seul lieu, une multitude de services de soutien. Cela contribue indirectement mais sûrement à les soulager en termes de temps et de moyens qui seront mieux investis dans l’éducation de leurs enfants et dans le développement de la maturité scolaire de ces derniers.

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