Quelques jours avant le Salon du livre de Montréal, et quelques autres jours avant Noël, l’auteur — sans «e», elle insiste pour se faire appeler ainsi — Louise Tremblay-D’Essiambre est venue rencontrer ses lecteurs à la librairie Monet, à Cartierville.
Elle déteste le mot «autrice». «Ça date du Moyen-Âge, je pense. Ce n’est pas beau. Ça sonne; autruche», dit-elle devant un public hilare réuni à la librairie. Un rejet qui vaut chez elle autant pour écrivaine.
«C’est fou le nombre d’auteurs féminins que j’ai entendus dire la même chose que moi. Elles signent auteur au masculin. Écrivain, c’est le nom du métier. Ça m’a porté le bonheur et je vais continuer», explique-t-elle.
Louise Tremblay-D’Essiambre est l’auteur aux neuf enfants et qui a écrit plus de 70 romans en 40 ans. Ses œuvres sont toujours des succès de librairie. Beaucoup de ses livres sont régulièrement réédités.
Le 25 novembre, elle venait présenter ses deux derniers tomes, d’une même série, Et j’ai dit non.
Le premier titré Judith se déroule durant la pandémie de COVID-19.
Judith, une grand-mère, le personnage principal, est poussée par ses enfants et petits enfants à vivre dans une Résidence pour personnes âgées (RPA).
Le lecteur pourrait supposer que Mme Tremblay-D’Essiambre y raconte sa vie.
«Pantoute! Moi, la pandémie, je l’ai vécue à l’envers. J’ai l’habitude d’être seule chez moi. Là, je ne l’étais plus. Moi, c’est le silence total, quand je travaille. J’ai besoin de silence. Alors, là [durant la pandémie], je suis en train d’écrire, puis il y en a une qui descend et [met en route] la machine à café, l’autre fait des toasts. C’était normal. Je ne pouvais pas les mettre sur “off” pendant mon temps d’écriture», raconte-t-elle.
Elle retient aussi de la pandémie un retour à une espèce de bienveillance que tous ont eu les uns envers les autres.
«Je me souviens, quand on allait marcher, les gens se saluaient. J’ai dit, mon Dieu, j’ai l’impression de revenir à mes années d’enfance, mes années de jeunesse, parce que, dans les années 1950, 1960, c’était comme ça.»
La situation a bien changé, selon elle, et les gens se sont refermés sur eux, une fois la pandémie passée.
Le second tome de Et j’ai dit non est intitulé Jasmin, le petit fils de Judith qui cherche son identité sexuelle.
Suites
Un troisième tome est en cours de rédaction, il parle aussi de recherche de genre chez les adolescents et il met en scène Léonie, l’amie de Jasmin.
«Et là, j’écris encore au “je” avec une gamine, Léonie, et qui, à quatre ans, dit: “Mon nom, c’est Léo, ce n’est pas Léonie”. On est avec elle à 13 ans. Elle attend juste d’en avoir 14 pour pouvoir prendre des bloqueurs d’hormones sans avoir besoin de la permission de ses parents.»
Mme Tremblay-D’Essiambre explore la vie de cette famille confrontée à une demande complexe de leur enfant. Dans ce roman, les lecteurs retrouvent aussi des lieux et des personnages de romans antérieurs.
Alors qu’elle se prépare pour le Salon du livre de Montréal — elle y sera les 29 et 30 novembre — elle assure que c’est un moment très important pour elle.
«Les acteurs, les comédiens, ont ce privilège d’avoir tout de suite un rapport avec ceux qui vont les voir et d’avoir leur [réaction], des applaudissements et tout ça à la fin. Ils ont une bonne idée si la prestation a fonctionné ou pas.»
Avec les livres, il faut attendre des courriers ou des courriels ou suivre les réseaux sociaux.
«Il reste qu’un courriel, c’est quelque chose d’un petit peu impersonnel, on n’est pas un contact réel. Alors, moi, les salons du livre, c’est mon petit moment avec le public», confie Mme Tremblay-D’Essiambre.
Avant les fêtes, la librairie Monet propose de découvrir son guide de perles littéraire : cliquez ici.
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