Le Journal des voisins (JDV) a voulu savoir ce que réservent aux esthètes et aux curieux les artisans de cet ambitieux Centre d’art Battat (CAB). Ce fleuron de l’art contemporain, niché au cœur de Chabanel, ouvrira ses portes à l’automne 2026… Embarquement Port-Royal Ouest, au 333, le 31 octobre dernier.
Notre visite dans ce futur haut lieu de la culture montréalaise tombe à pic! Le projet vient de recevoir un coup de pouce significatif : une subvention de 10,2 M$ de la part du gouvernement fédéral pour la rénovation et l’agrandissement de l’ancien bâtiment industriel.
«En plus de soutenir les arts et la culture, cette initiative jouera un rôle crucial dans la réduction de notre empreinte environnementale grâce à l’utilisation de matériaux écoresponsables», s’est félicitée Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères et députée d’Ahuntsic-Cartierville.
Centre d’art Battat : édifice à vocation écologique
De fait, le CAB conserve «la coquille existante et la structure en brique de l’immeuble pour préserver le cachet et le patrimoine industriel du lieu». C’est effectivement en ces termes que la directrice générale du CAB, Anne-Marie Barnard, guide de choix, commence notre visite. Le bruit des marteaux, couvert par des voix entremêlées à l’écho, emplit l’espace encore inhabité. Quelques ouvriers s’affairent depuis deux jours sur ce chantier, qui durera près de deux ans!
D’un mouvement circulaire des bras, l’hôtesse dépeint les lieux. En dépit des gravats jonchant le sol, l’esquisse devient limpide. Ici, les futurs plans prévoient de garder les structures d’acier et de déconstruire les blocs de béton ainsi que les panneaux et poutres de bois pour les réinsérer dans le nouvel édifice.
Ainsi, la volonté des architectes sera respectée : récupérer les matériaux pour perpétuer l’âme de cette ancienne maçonnerie de taille de pierre.
Ces bâtisseurs de rêve concevront, dans un même élan, un édifice moderne, «durable et décarboné».
Du reste, au moment de l’annonce du financement, Maïté Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts n’a pas manqué de louer cet exemple «du potentiel immense du bois d’œuvre québécois!» et de reconnaître «le rôle essentiel que joue la filière forestière dans la décarbonation de notre économie».
Quatre niveaux différenciés
De fait, l’approche urbanistique se veut écologique avec le «verdissement» du rez-de-chaussée et du toit. «Nous savons qu’Ahuntsic-Cartierville est un arrondissement où les îlots de chaleur sont nombreux, nous voulons verdir, assure Anne-Marie Barnard.»
Celle-ci continue de guider la visite de cette bâtisse, qui proposera quatre niveaux différenciés. Au rez-de-chaussée, où nous nous tenons, il est aisé de se projeter. Ici, le public aura accès à un espace café, des salles communautaires et multifonctionnelles; là, à des espaces verts. Ces lieux de rassemblement sont prévus «pour profiter et se connecter aux autres», anticipe la directrice générale.
«Au niveau des étages supérieurs, l’immeuble abritera plusieurs salles d’exposition, des studios et des locaux administratifs pour nos employés, décrit Anne-Marie Barnard. Nous accueillerons aussi des résidences d’artistes.»
Joe Battat, mécène et philanthrope
Joe Battat, industriel et collectionneur montréalais, est l’instigateur de ce centre. Déjà à l’origine de l’ouverture en 2021 de la galerie d’art Joe Project au sein de l’ancienne manufacture du 99, rue Chabanel Ouest, il était tout désigné pour acheter également ce bâtiment en 2020. «Notre mécène a une belle vision philosophique : l’ouverture, l’accessibilité, la collaboration sont des valeurs qui le portent et que nous allons essayer de faire vivre ici.»
Le CAB, organisme à but non lucratif, se projette comme un centre de création et de diffusion multidisciplinaire qui soutiendra la communauté artistique. À cet égard, son implantation se situe là où de plus en plus d’artistes vivent et travaillent… c’est-à-dire à Ahuntsic-Cartierville!
Maillage local et international
Et la proximité avec la communauté locale constitue un enjeu de taille pour les promoteurs du projet. «Nous ferons de beaux maillages pour favoriser des mises en commun, des partages d’idées, des rencontres entre le local et l’international. Nous voulons proposer un environnement idéal pour créer, un endroit inclusif et participatif pour les artistes et la communauté.»
La mairesse Émilie Thuillier se réjouit du choix d’Ahuntsic-Cartierville : «Le programme de création artistique et de présentation publique du CAB promet de devenir un exemple de renouveau pour l’arrondissement.»
Cet ancrage local s’avère crucial pour le centre, qui n’aurait «aucune raison d’être s’il n’était pas fréquenté par les gens qui vivent autour», note Anne-Marie Barnard. De ce fait, même si les expositions les plus ambitieuses seront tarifées, le CAB offrira en règle générale «une accessibilité maximale et même une gratuité».
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