Conteux du village Glace
Le «conteux» du village, André Laniel, raconte l’histoire des glacières et de la glace. Photo: courtoisie

Le «conteux» du village sera au chalet d’accueil du Parcours Gouin le 14 juin pour une conférence sur les glacières. Au-delà d’une technique de conservation des aliments, c’est l’exploration de toute une évolution de modes de vie que le public découvrira.

André Laniel, président de la Société d’histoire de l’île Bizard et Sainte-Geneviève, racontera, le premier jour du marché public d’Ahuntsic, sous les traits du «conteux» du village, l’histoire de la coupe et la vente de glace pour préserver les aliments.

Il faut savoir que l’alimentation en nouvelle France dépendait, depuis le 18e siècle, de ce que les colons pouvaient cultiver selon les saisons et pouvaient conserver dans la mesure de leurs moyens.

«On va faire la boucherie à l’automne, parce que, évidemment, on s’en va vers une saison froide», explique M. Laniel en entrevue avec le Journal des voisins (JDV).

Les techniques de conservation de la viande par séchage sont connues. Elles permettent effectivement d’avoir des protéines longtemps. En revanche, les légumes sont de saison.

«Le dernier de tous, c’est le chou. Il sera peut-être cueilli même aux premières neiges. Cela signifie qu’on va commencer à manger la soupe aux choux», souligne-t-il.

Cette adaptation aux saisons impose aussi ses règles à la société.

«On se marie l’hiver en général. C’est-à-dire qu’on se marie en dehors de la saison du travail agricole, du travail sur la ferme», illustre le «conteux» du village.

Un Nouveau monde

L’invention des glacières vers le milieu du 19e siècle lance une industrie et un commerce.

On découpe, de janvier à mars, la glace. Si celle-ci se forme naturellement sur les fleuves, les rivières et les lacs, ces étendues d’eau n’en sont pas pour autant les meilleures sources.

«On va couper la glace dans les carrières, parce qu’il n’y a pas d’excréments», relève M. Laniel.

Dans des bâtisses – il y en a quelques-unes encore debout sur l’île de la Visitation –  on développe des moyens d’isolation pour conserver la glace le plus longtemps possible et pouvoir la vendre tout l’été. Une logistique se développe pour pouvoir livrer les blocs d’eau gelée aux liens.

L’arrivée de la réfrigération sonnera la fin des glacières, mais pas de manière automatique.

«Les gens ordinaires ne pouvaient pas se payer un réfrigérateur. Son prix au début du 20e siècle, c’est l’équivalent aujourd’hui peut-être de 15 000 $», prévient le conférencier.

La popularisation des réfrigérateurs après la Deuxième Guerre mondiale c’est cela qui signera l’acte de décès des glacières et de tous les métiers qui les accompagnaient .

Les vieux meubles qui servaient de réfrigérateurs, les glacières domestiques, finiront dans les cours et jardins avant de devenir des objets de collection.

«Ceux qui ont pu récupérer d’anciennes glacières en font des meubles. C’était des objets qui étaient gros, en chêne ou en frêne. C’était tout en bois franc», mentionne M. Laniel.

Samedi 14 juin, 13h au pavillon d’accueil du Parcours Gouin. Admission générale gratuite avec priorité aux personnes inscrites par Zeffy.

 



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de


0 Commentaires
Les plus vieux d'abord
Nouveau d'Abord Avec le plus de votes
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Vous pourriez aussi aimer ces articles

Un Festival Trad dansant, partagé entre Ahuntsic et Villeray

Exceptionnellement cette année, le Festival Trad de Montréal aura lieu simultanément à…

17e édition de Babel musiques à la maison de la culture Ahuntsic

Du 9 au 12 avril, la Maison de la culture Ahuntsic présente…

Les mains de Suzanne Laurin

Jusqu’au 30 novembre, la Résidence Berthiaume-Du Tremblay, située dans Ahuntsic-Cartierville, accueille l’exposition…
Rendez-vous citoyens JDV culture

La culture pour tous à Ahuntsic-Cartierville

La culture était à l’honneur pour les cinquièmes Rendez-vous citoyens du Journal…