Aménagée sur le site vacant du 50-150 de Louvain Ouest, La prairie Louvain offre ses espaces, sa verdure et ses fleurs pour la dernière fois cet été. Une occasion pour aller la visiter, si ce n’est pas déjà fait.
Depuis trois ans, on en a beaucoup parlé de ce carré de nature qui a surgi comme par magie sur le terrain vacant au cœur du District Central.
«Dès le départ, c’était un projet transitoire», précise Marc-André Carignan. Ce passionné d’architecture et d’urbanisme est depuis une année responsable de projets pour l’aménagement signature de la Société de développement commercial District Central.
La prairie, à l’angle de la rue de Louvain Ouest et de l’avenue de l’Esplanade, est un coin de verdure conçu pour permettre au public de s’asseoir et de se reposer dans le cadre d’une végétation luxuriante.
C’est au beau milieu que des tournesols et des végétaux mellifères que M. Carignan reçoit le Journal des voisins (JDV).
«Comme c’est la dernière année, on s’est demandé si l’on fait disparaître La prairie ou bien si on la fait perdurer», souligne-t-il.
Les vivaces vont ainsi essaimer dans le quartier et seront replantées notamment sur des terrains privés.
Ces plantes ont attiré 757 spécimens d’insectes pollinisateurs qui fréquentent La prairie dont des abeilles à trois nœuds et des abeilles pruinées qui adorent butiner les tournesols et les cosmos, très présents sur ce bout de terrain.
Un rapport de Aire commune, une initiative de l’OBNL Îlot 84 qui anime l’endroit, souligne que des bourdons ardents (Bombus fervidus), une espèce considérée vulnérable, ont été observés dans les lieux.
Le nouveau visage du District Central
Si l’expérience d’une place transitoire s’arrête cette année, le District Central verra des aménagements sur plus long terme
«L’idée était d’emmener tout cela vers des projets permanents. La prairie, c’est comme une étincelle, une signature vers d’autres projets», indique notre interlocuteur.
Avec la collaboration du propriétaire des 333 et 433, rue Chabanel Ouest, l’Oasis sera aménagée entre les immeubles.
«C’est le propriétaire qui nous a approchés en disant qu’on a un espace sous-utilisé, qu’est-ce que je peux faire en tant que citoyen corporatif», confie M. Carignan.
L’aménagement sera mené avec la collaboration de Bois urbain, une entreprise d’ébénisterie spécialisée en réinsertion.
Cet endroit convivial pourra profiter aux dizaines de travailleurs du secteur – Ssense et Postes Canada qui ont des centaines d’employés – et aux résidents du quartier Saint-Simon.
Un autre espace à l’angle de la rue Sauvé Ouest et du boulevard de l’Acadie, plus à l’ouest, verra le jour sur la propriété de l’entreprise Simplex.
«On a décidé d’en faire un projet phare pour essayer d’inspirer le quartier, mais aussi peut-être d’autres unités de Simplex à travers le Québec», convient M. Carignan.
La Ferme de rue et Réal Migneault feront des plantations comestibles qui seront semées dans cette prairie. Un choix pour rappeler les entreprises du secteur agroalimentaire installées dans les environs, mais aussi le Marché central qui fut d’abord un lieu de distribution de fruits et légumes.
Une longue table communautaire sera fabriquée à partir de matériel et d’outils récupérés chez Simplex.
«D’anciens échafaudages ou des clôtures de chantier qui ne peuvent plus servir seront réinterprétés, réutilisés dans l’aménagement», énumère M. Carignan.
Il ne s’agit pas seulement de développer des places publiques. De nouvelles murales vont apparaître, dont une en volume sur un immeuble du boulevard Saint-Laurent
«J’aimerais créer carrément un parcours culturel dans le quartier», aime à rêver M. Carignan.
Cette nouvelle phase pour le District Central permet de rendre une zone d’activité industrielle plus proche des humains. C’est aussi une histoire de résilience qui n’a pas encore été racontée.
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