La balle est maintenant dans le camp du comité exécutif de la Ville de Montréal; après maintes tentatives de vente depuis six ans, l’ancienne caserne de pompiers localisée au 12131-12139 avenue Bois-de-Boulogne, entre les boulevards Gouin et Henri-Bourassa, dans Bordeaux, est sur le point de passer à une entreprise de construction de condominiums.
Cette fois, ce serait la bonne, à moins d’un revirement de dernière minute, mais tout porte à croire que la saga entourant cette vente va finalement prendre fin bientôt.
La conseillère du district Ahuntsic, Émilie Thuillier, a confirmé à journaldesvoisins.com que les étapes se poursuivent comme prévu pour la vente de l’immeuble qui a une belle valeur patrimoniale.
« La Ville est toujours dans le processus de vente, a affirmé Mme Thuillier. Elle est à l’étape de l’acceptation (ou du refus) de l’offre par le comté exécutif. Déjà, le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement, (composé d’élus et de résidants ayant une expertise dans le domaine) a émis un avis préliminaire favorable au projet qui pourrait toutefois subir des corrections mineures au besoin », a-t-elle précisé.
Si le tout est finalement ratifié en haut lieu, la nouvelle devrait certes réjouir les résidants du secteur dont certains s’interrogeaient sur l’avenir du bâtiment appartenant à la ville, qui a eu jusqu’ici toutes les difficultés du monde à trouver un acquéreur voulant aller « jusqu’au bout ».
Encore récemment, la conseillère de Projet Montréal dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville ne cachait pas son inquiétude alors que l’édifice semblait « se dégrader » même si on assure un minimum de chauffage.
La Ville de Montréal n’a aucune obligation légale d’entretenir le bâtiment, d’où l’inquiétude des gens du secteur qui ont été consultés.
Pour Émilie Thuillier, une vente permettrait finalement de « sauver » cet édifice (qui détonne sur l’avenue Bois-de-Boulogne) édifice reconnu comme ayant une valeur patrimoniale « exceptionnelle ».
Projet d’envergure pour le promoteur
Il faut dire que la commande est grosse pour l’acheteur; la ville a même sollicité des offres auprès de constructeurs spécialisés dans la reconversion de bâtiment.
On sait que des projets d’églises converties se sont terminés souvent par une facture plus élevée que prévue.
Ici, la Ville avait été fort précise dans ses demandes de reconversion en misant sur la construction de logis en copropriété; le constructeur éventuel devait s’engager à respecter plusieurs contraintes patrimoniales.
« Pour des raisons légitimes, l’arrondissement a mis des critères très précis, afin que la transformation du bâtiment se réalise en conservant les caractéristiques patrimoniales de la caserne », a souvent répété Émilie Thuillier dans des entrevues données depuis trois ans.
Elle avait même reconnu que ces contraintes pouvaient rendre la vente de l’immeuble plus difficile. Aussi, le prix semblait assez élevé au départ.
Bâtiment chargé d’histoire
L’immeuble a déjà accueilli, il y a plus de dix ans maintenant, des fonctionnaires de la Ville. Les cols blancs déplacés se trouvent maintenant au 555, rue Chabanel Ouest.
Il sera permis au promoteur voulant acheter de convertir la caserne en immeuble de 13 logis en copropriété. Mais il pourrait en avoir moins.
« Ce n’est pas évident de jouer sur les superficies, a déclaré Émilie Thuillier. Le constructeur pourrait en construire moins compte tenu des demandes pour de plus grands condos », a-t-elle ajouté.
Quoi qu’il en soit, le promoteur devra préserver la valeur symbolique du bâtiment, son caractère patrimonial et ses valeurs architecturales.
Rappelons que l’édifice a été construit en 1914 par Charles-Aimé Reeves, l’un des architectes les plus connus dans le Montréal du début du 20e siècle. La caserne a été opérationnelle jusqu’en 1977.
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