Le conseiller Harout Chitilian –tout comme de nombreux citoyens sinistrés– n’a pas beaucoup dormi depuis trois jours, pris entre conférences, réunions, et crue des eaux printanières inhabituelles de la rivière des prairies. Quand journaldesvoisins.com l’a croisé en début d’après-midi, dans Cartierville, il était venu rencontrer une fois de plus les résidants aux prises avec l’envahissement de l’eau de la rivière dans les maisons et sur les rues jouxtant le cours d’eau.
Parallèlement, le maire de Montréal décrétait l’état d’urgence depuis l’Hôtel de Ville et se dirigeait vers le YMCA de Cartierville, là où les sinistrés étaient évacués pour un premier triage avant d’être confiés à la Croix-Rouge.
Des dizaines et des dizaines de résidants sur des dizaines de rues de Cartierville se sont réveillés ce dimanche matin, les pieds dans l’eau. Parmi les citoyens aperçus sur les rues sinistrées, nombreux étaient ceux et celles qui avaient l’air fatigués et inquiets. Plusieurs ont témoigné de leur impuissance et de leurs soucis.
⌈Mise à jour : 2017-05-08, 09 h 29 ⌋ Lundi matin, selon le site de la Sécurité civile, concernant la crue des eaux de la rivière, il était écrit «rivière des Prairies en hausse». L’inondation chez les riverains par ce cours d’eau est maintenant considérée comme «majeure» selon la Sécurité civile.
Des dizaines de rues
Outre la rue Cousineau, les rues touchées sont, entre autres, la rue du Ruisseau, la rue Crevier, la rue Olivier, la rue Notre-Dame-des-Anges. Il y a même une maison sur le boulevard Gouin en face de l’Hôpital Sacré-Coeur de touchée.
Le parc Raimbault, le parc Beauséjour, le parc Belmont sont également inondés.
Une dame qui n’a pas voulu être identifiée aidait une résidante de la rue Notre-Dame-des-Anges, une personne âgée. L’entourage était en attente de poches de sable pour aider à renforcer le barrage de la rue. Mais s’il fallait évacuer les lieux, la famille était prête.
«Sa valise est bouclée et si jamais elle est obligée de quitter, on l’aidera à évacuer», a-t-elle confié à journaldesvoisins.com.
Une belle entraide
Cette même dame était au courant qu’il y avait des employés des parcs, pompiers et policiers sur place.
«C’est extraordinaire de voir l’entraide de tous ces gens-là!», a-t-elle insisté.
Selon Harout Chitilian, plus de 50 cols bleus sont à pied-d’oeuvre, de même que de nombreux employés du Service d’incendie de Montréal (SIM) ainsi que des effectifs de la police du PDQ10. L’armée est attendue incessamment.
⌈Mise à jour: 2017-05-08 9 h 22 ⌋ La députée d’Ahuntsic-Cartierville, Mélanie Joly, était aussi dans le secteur, dimanche après-midi, notamment sur la rue Cousineau, et a fait circuler un vidéo sur Twitter invitant les citoyens à venir donner un coup de main aux résidants dont les maisons étaient inondées.
En mode préventif
Mme Joly a rencontré des résidants, des travailleurs, dont le citoyen Denis Lemieux, l’instigateur d’une digue construite en bonne et due forme depuis mercredi dernier.
Fait anecdotique: selon Éliane Melki, une voisine, M. Lemieux a eu fort à faire pour convaincre les résidants… Il a fallu qu’il commence par convaincre les conjointes des résidants. Ces derniers ne voyaient pas nécessairement l’utilité d’une digue à ce moment-là.
Ces dames ont, paraît-il, mis de la pression…et ont convaincu à leur tour leurs conjoints. Après quoi, la digue s’est construite. Une belle oeuvre!
« Je suis fière d’Ahuntsic-Cartierville, a dit la députée. Vous avez construit une belle digue et vous avez la situation bien en mains!» ⌈Fin de la mise à jour⌋
En pleine nuit
Lors de sa visite dimanche soir, Harout Chitilian avait pu constater, pour sa part, que au bout de la rue Cousineau, les équipes de travail avaient réussi à colmater la brèche et, par conséquent, avaient pu arrêter le flot de la rivière. Toutefois, ce matin la situation était fort différente.
Sournoisement, pourrait-on dire, selon un témoin, l’eau a commencé à monter et à pénétrer dans les maisons en pleine nuit, aux environs de 4 heures du matin, comme dans un autre secteur de l’île la semaine dernière.
Ce matin, le conseiller avait constaté que l’eau avait monté; et encore plus cet après-midi quand il y est retourné. D’autres brèches s’étaient créées qu’il fallait également colmater.
Sacs de sable-pas assez
Sur la rue Cousineau, le citoyen Bergeron faisait état d’un refoulement d’égouts. En outre, les sacs de sable étaient attendus avec impatience.
«Ma vieille mère qui habite dans la maison n’a pas vu ça depuis 1975», a-t-il dit à journaldesvoisins.com
D’autres résidants allaient se procurer plus de sacs de sable et déploraient le fait qu’il en manquait.
«Ça n’a pas d’allure qu’il manque des sacs à ce point-là!», ont insisté des résidants.
La Ville en fournit, mais n’avait pas prévu que la crue serait à ce point énorme.
Selon le site de la Sécurité civile, la tendance serait à la baisse sur la rivière des Prairies.
Toutefois, les prévisions météo ne sont guère réjouissantes. L’eau en provenance du nord pourrait affecter encore plus le volume de la rivière au cours des prochaines heures et des prochains jours.
⌈Mise à jour: 2017-05-08, 09 h 31⌋ Les résidants auraient reçu les sacs de sable attendus en fin de journée, dimanche. Ils auraient bien besoin d’un coup de main pour les installer et renforcer leurs digues, étant donné l’état d’épuisement de la plupart des citoyens, notamment ceux de la rue Cousineau. Avis aux intéressés!
Photos-reportage par Philippe Rachiele.
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Impressionnant. Bravo tous les deux pour ce travail.
Merci pour ce compte-rendu et les nombreuses photos.
Une image vaut mille mots. Dans ce coin de notre quartier, si des voisins ne se connaissaient pas et ne se parlaient pas ou peu, je parie que cela a changé. Comme chantait le poète: Quand les hommes vivront d’amour.