Coyote sur Prieur Ouest à l’automne 2017 (Photo : Courtoisie Johanne Latour)

La présence  de coyotes sur l’île de Montréal et dans notre arrondissement est confirmée, mais qu’en est-il du coyote-loup? Bien que son existence soit connue des biologistes, la répartition de coyotes mixés avec du loup sur le territoire québécois reste encore un mystère. Malgré le danger que son nom évoque, le coyote-loup –ou coyloup– ne semble pas représenter une menace supérieure au coyote dans notre voisinage.

Lors de sa migration à travers l’Amérique du Nord, le coyote s’est parfois retrouvé dans «l’obligation» de se jumeler avec le loup ou le chien pour garantir la survie de la race ou par simple manque d’un partenaire de la même espèce, donnant naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui communément un coyote-loup ou, familièrement: coyloup.

L’hybridation de l’animal n’est pas nouvelle et sa présence, en Amérique du Nord, est connue des biologistes depuis plusieurs années. Mais, la particularité de cette hybridation est qu’elle ne résulte pas d’une action de l’homme, elle s’est faite naturellement et temporairement. De plus, à l’inverse du mulet par exemple, le coyloup serait fertile.

Bien que quelques changements seraient visibles sur le physique de l’animal notamment au niveau des oreilles, du museau, ainsi qu’une taille légèrement supérieure au coyote, le coyote-loup n’est pas à proprement parler une nouvelle espèce, il s’agit majoritairement du résultat d’une entente informelle entre deux espèces qui s’arrête quand le besoin disparaît.

Le nombre d’hybrides est peu clair. Certaines chercheurs affirment que tous les coyotes présents sur la côte Est de l’Amérique du Nord ont, en eux, un ADN plus ou moins important de loup, et parfois de chien.

Une étude de 2012, de l’Université de Montréal, relativise grandement cette affirmation. Les chercheurs notent plutôt que seulement près de 12% des coyotes présents sur le territoire québécois seraient issus d’une hybridation entre le loup et le coyote.

Montréal: pas d’étude génétique

Sur l’île de Montréal, il n’existe donc pour le moment aucune preuve de présence de coyloup.

Peut-on présumer que certains spécimens sont présents au sein du territoire de la Ville de Montréal par effet de migration? Aucune preuve formelle ne soutient cette assertion pour le moment.

Lors des différentes opérations de trappage qui se sont déroulées en 2017 dans Ahuntsic-Cartierville, aucun des sujets capturés n’a fait l’objet d’une analyse afin de connaître sa base génétique.

«Le Ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP) ne peut pas confirmer l’identité génétique des coyotes retrouvés dans le secteur d’Ahuntsic puisqu’aucune analyse génétique n’a été effectuée pour déterminer avec exactitude la composition des canidés situés dans ce secteur (ou quartier)», souligne le porte-paroles, Sylvain Carrier.

Selon le MFFFP, la réalisation d’une analyse génétique sur des spéciments de canidés est faisable dans des laboratoires spécialisés, mais le MFFFP ne prévoit pas faire de tests génétiques à Montréal, à court terme.

Le Ministère a toutefois pratiqué diverses analyses sur des coyotes qui ont été tués ou capturés vivants dans le reste du Québec. Les résultats de ces tests seront connus prochainement. Les autorités espèrent ainsi pouvoir connaître davantage le coyote présent sur le territoire de la province et sa composante ADN, à savoir de quel type d’animal il s’agit précisément.

La première analyse de ce genre a été réalisée en 2014, lorsqu’un coyote de la Gaspésie a mordu une personne.  C’était alors la première fois, sur le territoire québécois, qu’un coyote était responsable d’une attaque sur un humain. On a voulu vérifier si le coyote attrapé par la suite était bien celui qui avait mordu la personne en question. Toutefois, le test ne servait pas à déterminer de quel type d’animal il s’agissait exactement.

Un animal différent ?

Au niveau comportemental, il est difficile de dire si le coyote-loup diffère du coyote ordinaire.

Certaines recherches avancent notamment l’idée que l’hybride adopterait le comportement du groupe dans lequel il évoluerait. Ainsi, si un hybride évolue chez les loups, il adoptera le comportement des loups et pareillement pour les coyotes.

Au niveau du MFFP, on rappelle qu’il est parfois complexe de mettre de l’avant une étude approfondie sur ce genre d’animaux.

«Le MFFP ne peut pas confirmer ces allégations étant donné qu’il est difficile d’étudier le comportement des canidés sauvages et leur dynamique sur la base de leur identité génétique bien particulière», souligne Sylvain Carrier.

En fait, le coyote peut emprunter certains comportements de ses deux cogéniteurs, comme beaucoup de canidés l’ont fait au cours de leur évolution.

«L’acquisition de certains gènes chez un canidé sauvage à la suite d’une hybridation avec d’autres espèces cousines (ex.: loup) pourrait modifier ou altérer, par exemple, sa taille et, par conséquent, son comportement si l’animal peut en retirer un avantage quelconque sur le plan environnemental», affirme M. Carrier



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