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Le candidat du Bloc québécois (BQ) dans Ahuntsic-Cartierville, André Parizeau, déplore  l’«inaction» des autorités fédérales et de la députée sortante Mélanie Joly dans le dossier de la gestion du bruit provenant des avions atterrissant ou décollant de l’aéroport Montréal-Trudeau. La formation politique, qui se range derrière le groupe de pression Les Pollués de Montréal-Trudeau dans son combat pour minimiser le bruit provenant des aéronefs, voit aussi d’un bon œil une suggestion d’un pilote d’essai de l’ouest de l’île : Jean-Guy Blondin suggère une série de mesures aux instructions de départs des appareils et aux procédures d’atténuation du bruit. ar ailleurs, dans un autre dossier, le Bloc constate qu’il y a encore «un non-respect du français» au sein de plusieurs entreprises logeant sur Chabanel, dont Canada Goose. Dans ses interventions visant à relancer l’ancien bastion de la mode et du textile, Mélanie Joly fait souvent allusion à l’arrivée de cette entreprise.

 Bruit-corrections

Un citoyen de Beaconsfield, Jean-Guy Blondin, qui travaille pour Bombardier, y est allé de suggestions «simples» pour atténuer le bruit des avions.

En gros, l’expert en aéronautique, dans une missive expédiée au ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, et à divers intervenants en transport aérien, estime que les contrôleurs aériens de NAV Canada (l’organisme chargé du contrôle sécuritaire du trafic aérien civil dans l’espace aérien canadien) «ne connaissent pas bien les procédures ou ne les appliquent pas», pour reprendre son expression.

« Cet été, j’ai noté plusieurs opérations de décollage qui ont amené des gros porteurs directement au-dessus de mon domicile à des altitudes aussi basses que 3000 pieds, a indiqué M. Blondin. (…) L’alignement des pistes 06-24 de l’aéroport Montréal-Trudeau permet pourtant l’atténuation du bruit des aéronefs au décollage grâce à la présence du Lac Saint-Louis », a-t-il suggéré.

M. Blondin propose des modifications des procédures des départs pour les pistes 24G et 24D pour monter dans l’axe de piste avec aucun virage avant d’avoir atteint un minimum de 6000 pieds.

Aussi, il suggère des directives strictes aux contrôleurs de Montréal visant à ne faire «aucune exception» à  la trajectoire de vol publiée et/ou aux altitudes minimum avant d’amorcer les virages à moins de conditions météo défavorables.

Bloc-Intervention

Le candidat bloquiste estime que cette intervention tombe à point nommé avec la campagne électorale en cours.

«  Déjà, a signalé André Parizeau,  la pollution sonore est considérée comme un danger important de santé publique ici et aussi ailleurs, à Toronto, Calgary ou Vancouver. Le Bloc, à Ottawa, a poussé beaucoup sur ce dossier (même s’il n’a pas pu faire partie du comité permanent des transports) et le rapport dévoilé en mars est bouleversant.  Quand on épluche les politiques, les procédures, on constate  qu’il y a un fouillis au chapitre des normes. NAV Canada se contredit. Il dit qu’aucun  avion ne doit faire un virage à droite à moins de 5000 pieds d’altitude. Or, les compagnies aériennes ne respectent pas ça. On vire à 2000 ou 3000 pieds d’altitude pour sauver du carburant. Pourtant, la norme des 5000 pieds avant d’effectuer un virage est là pour minimiser les impacts du bruit », a vivement déploré le candidat du Bloc.

Les vents dominants viennent de l’ouest. Mais si les vents tournent et viennent de l’est, les autorités pourraient exiger une correction, un décollage dit «plus rapide» pour atteindre une haute altitude.

« On serait, quand l’avion monte, au-dessus du vaste secteur industriel de St-Laurent et non pas en secteur résidentiel. Ceci est faisable et on serait soulagé. Brûler du kérosène pendant quatre ou cinq minutes, c’est quand même négligeable, comme me l’a signalé M. Blondin », de préciser André Parizeau.

Aussi, il y aurait place, disent ceux qui émettent des suggestions, de revoir des procédures d’utilisation des pistes (tout ce qui touche les départs, selon la direction et la force des vents).

Déjà le comité permanent des Transports, dans son rapport à la suite de consultations sur l’incidence du bruit ans dans les aéroports, en a fait état.

Une de ses recommandations est d’inciter Transports Canada à mener une enquête sur les avantages qui résulteraient d’une utilisation en alternance plus équitable des pistes d’aviation par les aéroports, dans la mesure du possible, afin de mieux gérer le bruit.

« Souvent les décisions sont prises pour sauver du kérosène, alors Air Canada ici est très profitable, brûler un peu plus de kérosène, c’est négligeable pour elle », a mentionné le candidat bloquiste.

M Parizeau note au passage que le non-respect des procédures entraîne des amendes salées aux compagnies aériennes fautives en Europe.

«  Ici, il n’y a pas de volonté politique, Nous appuyons les Pollués de Montréal-Trudeau et leurs demandes qui étaient aussi sur la table en 2015. Le dossier dort, rien n’a été fait par le gouvernement libéral. Avoir Mélanie Joly comme députée, puis ne pas avoir de députée, parfois je me questionne, qu’est ce qui serait le moins pire. Le devoir du député est de sonner les cloches », a-t-il affirmé.

Au lancement de sa campagne, à la mi-août, Mélanie Joly avait dit que le ministre des Transports Marc Garneau avait interpellé Air Canada (le plus gros transporteur aérien au pays) pour que l’on puisse avoir de nouveaux avions qui font moins de bruit (ndlr : comme la CSeries de Bombardier). La députée sortante mentionnait aussi que du travail est fait avec NAV Canada pour réduire les nuisances sonores.

Français bafoué-Canada Goose

Autre dossier: le fait français à Canada Goose. Selon André Parizeau, alors que la députée Mélanie Joly se targue d’avoir fait venir l’entreprise de fabrication de vêtements d’hiver dans le secteur Chabanel qui a encore beaucoup de pieds carrés à louer, le français y est bafoué.

«Elle [ndlr: la députée Mélanie Joly] dit même dans son dépliant distribué aux électeurs que pour Chabanel, c’est une des  réalisations dont elle est la plus fière. Si c’est ça, on a un problème », a dit le candidat qui reprenait le compte-rendu d’articles de médias (dont journaldesvoisins.com) voulant que les travailleurs (beaucoup venant de Syrie) soient payés à la pièce. «C’est un peu spécial en  en 2019 », a soutenu le candidat du BQ.

À ce sujet, Mme Joly avait dit récemment que les employés ont de «bonnes conditions», que les emplois sont souvent offerts à des réfugiés qui en sont à un premier emploi.

André Parizeau dénonce le fait qu’une bonne partie du site Web de Canada Goose fasse peu de cas de la langue française. dont les offres d’emplois.

« Cela vient me chercher, car on viole la loi 101 et Mélanie Joly qui est responsable des Langues officielles et de la Francophonie se vante de défendre les droits des francophones de l’Ontario. Sur la page d’accueil de Canada Goose, on peut acheter une “parka” (chère) en français, mais l’historique, les valeurs de l’entreprise, les communiqués et les offres d’emplois ne sont pas en français pour ses manufactures d’Ahuntsic et de Boisbriand. C’est en violation flagrante de la loi. On se croirait à Toronto », a déploré le candidat souverainiste.

Canada Goose n’a pas encore répondu à notre demande d’entrevue.

Mais le pire, de l’avis du candidat bloquiste, est que plusieurs compagnies situées sur Chabanel sont revenues à leurs «vieilles habitudes en anglais seulement» alors qu’elles avaient dû apporter des corrections à la suite de plaintes faites à l’Office de protection de la langue française.

« C’est incroyable! Les lois sont faites pour être respectées. Même si tu es au fédéral (ndlr: la loi est de juridiction provinciale), tout député doit s’assurer que les lois tant au fédéral qu’au provincial soient  respectées. Mélanie Joly s’est portée à la défense de l’université francophone de l’Ontario. Et à la télé, ontarienne, incroyable! Elle remerciait la communauté francophone de lui avoir ouvert les yeux face à la problématique du français au Canada. »

De façon plus large, le Bloc québécois plaide pour que la loi 101 s’applique pour les entreprises relevant du fédéral, dont les banques et les entreprises de communications.

 



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