Alors que plusieurs villes, dont Montréal elle-même, commencent à prendre des mesures pour supprimer les places de stationnement gratuites sur rues, les différents arrondissements de Montréal offrent toujours gratuitement des centaines de places réservées à leurs cadres municipaux. Du côté des élus, le maire de l’arrondissement d’Outremont a choisi de céder sa place cette année, et la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville a choisi, pour sa part, de ne pas avoir de place réservée au stationnement.
Ce qui a été surnommé « révolution du stationnement » fait partie d’un mouvement international visant à décourager la circulation automobile de transit dans les villes.
Au total, à Montréal, 6000 places de stationnement gratuites sont mises à la disposition des employés municipaux, des arrondissements et des organisations paramunicipales. De ces 6000 places, 208 sont gérées par Ahuntsic-Cartierville. L’arrondissement se place au cinquième rang sur 19 pour le nombre le plus élevé de places de stationnement gratuites offertes aux employés.
Pour Jérôme Normand, conseiller du district du Sault-au-Récollet, dans l’extrême Est d’Ahuntsic-Cartierville, et membre de la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs, le dossier n’est pas si simple.
« Le total auquel on arrive est de 54 places au 555, Chabanel. Les autres places sont plutôt dans les parcs, les arénas, les bibliothèques, où le stationnement est déjà gratuit pour tous. [Ces autres places] ne sont donc pas gratuites au sens où elles sont subventionnées par l’employeur. »
Un rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), publié en 2016, fait état de la situation en mentionnant que la Ville devrait « faire preuve d’exemplarité » en mettant fin progressivement au stationnement gratuit pour ses employés.
Ces emplacements de stationnement sont situés au 555, Chabanel, soit l’emplacement des bureaux de l’arrondissement.
M. Normand mentionne que malgré la volonté des élus de partager leurs places de stationnement afin de diminuer les coûts engendrés par celles-ci, le propriétaire du bâtiment refuse que les vignettes de stationnement soient partagées entre deux personnes. Les élus doivent donc prendre d’autres moyens pour éviter de prendre une place de stationnement chacun.
« En tant qu’élus politiques, nous avons fait un choix, explique-t-il. Certains, dont la mairesse, n’ont pas pris de places de stationnement. Sinon, nous essayons de faire du covoiturage. »
Des arrondissements suppriment toute place gratuite
L’arrondissement d’Outremont a décidé de supprimer toute place de stationnement gratuite dans ses rues. Les résidants outremontais devront payer une vignette annuelle de 140$ pour pouvoir se stationner dans l’arrondissement; les visiteurs, 100$ par mois. Or, les places gratuites pour les employés municipaux demeurent en place à Outremont.
« Le Plateau Mont-Royal et Outremont vivaient des pressions particulières sur leurs stationnements, ce qui n’est pas encore notre cas à Ahuntsic-Cartierville », mentionne Jérôme Normand.
En juin dernier, le conseiller municipal confirmait que l’arrondissement n’était pas prêt à mettre en place une « tarification mur à mur ». Ahuntsic-Cartierville tend plutôt vers l’augmentation de l’écofiscalité par les vignettes.
« Il y a maintenant une tarification progressive en fonction de la cylindrée. De plus, le coût de la deuxième sera doublé pour un deuxième véhicule à la même adresse. »
Évidemment, le stationnement est un sujet sensible, et pas seulement auprès des automobilistes. La Politique du stationnement de la Ville de Montréal en fait état: « Oser s’y attaquer entraînera inévitablement tout un lot de réactions émotives de la part d’une foule d’acteurs concernés puisque, dans bien des cas, des intérêts divergents sont mis en lumière. »
Les élus sont donc prudents face à ce dossier, bien qu’ils fassent des efforts dans le but de réduire leur propre empreinte écologique.
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