Moqueur polyglotte (7)
Moqueur polyglotte (Photo : Jean Poitras, JDV)

Voici un virtuose de l’imitation. Il n’a pas obtenu son nom de polyglotte pour rien. On reste stupéfait de la variété des phrases sonores que cet oiseau peut produire l’une à la suite de l’autre. Il peut agencer et réagencer une série de notes, reproduire le chant d’autres espèces, et parfois même imiter des sons qui ne sont pas d’origine animale. Il a tendance à répéter chaque phrase quelques fois avant de passer à la suivante.

Le plumage du Moqueur polyglotte se décline en tons de gris et de blanc: un gris moyen pour la tête et le dos, un gris pâle pour la gorge, la poitrine et le ventre, et un gris foncé presque noir pour les ailes, le bec, et les pattes. Des bandes blanches strient ses ailes ainsi que la bordure de sa queue.

En vol, le blanc des ailes se déploie en larges bandes blanches. Son œil est noir sur un fond jaune.

Il est de la grosseur d’un Merle d’Amérique, soit 25 cm.

Comportement et nidification

Les deux adultes construisent un nid de branchettes, de feuilles, et d’autres matériaux végétaux. Il est généralement situé à faible hauteur dans un arbuste dense ou un conifère. La femelle couve les œufs (normalement entre trois et cinq) pendant une douzaine de jours. Les deux parents assurent l’alimentation des oisillons pendant les quelque douze jours qu’ils passent au nid, et les trois semaines après qu’ils l’ont quitté.

La nourriture du Moqueur polyglotte consiste surtout d’insectes qu’il cueille au sol et de petits fruits récoltés sur les arbustes.

Sur son territoire, il chante fréquemment, souvent perché bien en vue, ce qui facilite son observation. Il lui arrive même de chanter la nuit. C’est un oiseau monogame, bien que l’un ou l’autre membre du couple se permet de folâtrer à l’occasion.

Le Moqueur polyglotte défend ardemment son territoire, tant celui de nidification que celui d’alimentation, ce qui peut causer des escarmouches lors des migrations.

Habitat et territoire

Il affectionne les espaces ouverts et l’implantation humaine lui en fournit amplement. Des terrains aménagés bordés de haies et d’arbres sont le lot de nos villes et villages. Les terrains de golf et les cimetières sont aussi des endroits de prédilection. C’est pourquoi il côtoie les humains et que, malgré son implantation récente au Québec et sa rareté relative à nos latitudes, on l’observe de plus en plus souvent chez nous.

C’est vers les années 1960 que la première mention de nidification de cette espèce est signalée. Depuis, il s’est établi le long du Saint-Laurent jusqu’en Gaspésie et en Côte-Nord, le long de l’Outaouais, au Saguenay, et en Abitibi-Témiscamingue, aux endroits où l’on trouve villes et villages.

Son aire de nidification couvre la majeure partie des USA sauf dans les états du nord du Midwest et de l’ouest. Au Canada, on le trouve au sud de l’Ontario, du Québec, et dans certaines provinces maritimes. Il aurait aussi été observé au Manitoba et en Saskatchewan.

Il est aussi un résident permanent au Mexique et dans les Caraïbes.

Le Moqueur polyglotte – photo J. Poitras

Migration

Le Moqueur polyglotte est considéré comme un nicheur-migrateur au Québec, car la grande majorité des individus qui passent l’été chez-nous s’envole vers des régions au sud de la frontière où les hivers sont moins rigoureux et la nourriture plus facilement accessible. Il serait donc présent chez-nous d’avril à novembre.

Il a été observé à plusieurs reprises dans notre arrondissement, notamment au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation et au parc Frédéric-Back.

Le Moqueur polyglotte – photo J. Poitras

Sa population et son aire de répartition sont considérées comme stables. Le fait que les oiseaux qui retournent au sud en automne doivent disputer une aire d’alimentation avec les moqueurs résidents permanents de ces territoires n’aide pas l’augmentation des effectifs chez nous.

C’est aussi l’oiseau emblématique de l’État de Floride.



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Stevens Shuragaillo
Stevens Shuragaillo
3 Années

Depuis 2 semaines il y en a un qui vient plusieurs fois par jour. Il a commencé par ne boire que de l’eau , mais depuis que sur mon plateau j’ai ajouté des vers de farine séchés il est là constamment et les autres oiseaux ne viennent pratiquement plus. Est-ce à cause du moqueur?
De Pointes-aux-trembles
Montréal

Stevens Shuragaillo
Stevens Shuragaillo
3 Années

Depuis 2 semaines il y en a un qui vient plusieurs fois par jour. Il a commencé par ne boire que de l’eau , mais depuis que sur mon plateau j’ai ajouté des vers de farine séchés il est là constamment et les autres oiseaux ne viennent pratiquement plus. Est-ce à cause du moqueur?
De Pointes-aux-trembles
Montréal

Stéphane Carrière
Stéphane Carrière
3 Années
Répondre à  Stevens Shuragaillo

Bonjour. J’ai le même visiteur depuis 2 semaines. Les autres ce comportent comme si cette oiseau représente une menace pour eux. Ils agissent comme en présence d’un prédateur et fuient dès qu’ils le peuvent. C’est d’ailleurs ce qui a attiré mon attention et m’a permis de le voir. C’est le scénario chaque fois qu’il viens. J’ai lu qu’il défend son territoire avec rigueur, ce qui explique possible la raison pourquoi les autres individus quittent les alentours.

Guy Larochelle
Guy Larochelle
3 Années

J’ai observé un couple à Rouyn-Noranda sur mon terrain le 12 juin 2021

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