Canard chipeau mâle (Photo : Jean Poitras, JDV)
Canard chipeau mâle – Photo; J. Poitras  (Gadwall) (Mareca strepera)

Surnommé, pour des raisons évidentes, «canard gris» par certains chasseurs, on ne peut pas dire qu’il fait tourner les têtes. Et comme il n’est pas très commun au Québec, bien des gens ne l’ont jamais observé.

Description 

Le Canard chipeau mâle est essentiellement en teintes de gris; gris-brun pour la tête, gris moucheté de blanc pour la poitrine et le dos, gris plus pâle pour les flancs, et gris liséré de marron pour les ailes. Par contre, l’arrière-train est noir, le ventre est blanc de même que le miroir sur ses ailes. Ah, j’oubliais; le bec aussi est gris, un gris foncé presque noir.

La femelle ressemble à celle du Canard colvert. Généralement brune, elle possède une démarcation similaire entre le cou, la poitrine et le dos qui ont des plumes brunes lisérées de chamois. Ce qui l’en distingue, ce sont ses ailes sont d’un gris-brun. Le même miroir blanc que le mâle est souvent apparent autant que lorsqu’elle nage sur l’eau que lorsqu’elle prend son envol. Son bec est orangé.

Côté taille, il se situe avec ses quelques 50 cm, entre le Canard colvert et les Sarcelles à ailes bleues ou d’hiver.

Habitat et comportement 

Le Canard chipeau préfère les endroits où la végétation est haute et assez dense pour construire son nid. C’est pourquoi il a tendance à nicher plus tard que certaines autres espèces de canards barboteurs, puisqu’il attend que la végétation ait poussé avant de s’installer, généralement  à la fin du mois de mai ou en juin.

Les petites iles, qui ont l’avantage d’être plus à l’abri des prédateurs, sont fréquemment choisies comme site reproductif, même si cela implique de devoir partager l’endroit avec plusieurs autres couples.

Canards chipeau en couple – Photo; J. Poitras

Les couples sont déjà formés lors de leur arrivée parmi nous. Assez grégaires lors de leurs déplacements saisonniers, ils deviennent beaucoup moins sociables en période de nidification.

Son cri est un « coin-coin » similaire à celui du Canard colvert.

Nidification et alimentation 

Le nid, installé dans les hautes herbes comme on l’a dit plus haut, est une dépression dans le sol tapissée d’herbages, de feuilles et autres matériaux similaires. C’est la femelle qui en choisit l’emplacement, généralement assez près de l’eau, et elle y pond une douzaine d’œufs blancs crème, au rythme d’un par jour.

Canard chipeau femelle – Photo; J. Poitras

La couvaison dure environ vingt-cinq jours et est assurée par la femelle seule. Une fois éclos, les canetons quittent le nid pour aller patauger dans le cours d’eau proche sous l’œil attentif de la cane.

Le Canard chipeau est un canard barboteur, c’est-à-dire qu’il enfonce seulement la partie supérieure de son corps pour s’alimenter et se retrouve donc l’arrière train en l’air. Il cherche avec son bec les plantes et racines aquatiques dans des zones où l’eau est peu profonde. En été, il y ajoute des larves, des insectes, des mollusques et des petits poissons. Les canetons se nourrissent surtout de la portion animale du menu et ne deviendront végétariens qu’au temps de leur envol, soit environ à l’âge de deux mois.

Territoire et migration 

Le Canard chipeau niche en majorité dans les plaines du centre-ouest de l’Amérique du Nord. On le retrouve aussi le long des côtes en Alaska et en Colombie-Britannique, et autour des Grands-Lacs. Depuis quelques décennies, des populations se sont établies au Delaware et autres états limitrophes.

Au Québec, il niche surtout le long de la vallée du Saint-Laurent, avec des colonies éparses sur la Côte-Nord, en Gaspésie et aux Iles-de-la-Madeleine. On en a aussi retrouvé au Saguenay-Lac-St-Jean et en Abitibi-Témiscamingue.

Il nous arrive en avril et en mai et nous quitte en septembre pour aller passer l’hiver dans la partie sud des États-Unis et au Mexique.

On le retrouve aussi en Eurasie et dans le nord de l’Afrique.

Il est présent dans l’archipel de Montréal, et bien que peu nombreux, il y serait en croissance selon le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Dans notre arrondissement, il a été observé aux parcs-nature Ile-de-la-Visitation, Bois-de-Saraguay et Bois-de-Liesse, ainsi qu’à d’autres endroits le long de la rivière des Prairies.

 

 

 

 



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