Ma première chronique parue en 2016, portait sur le Canard branchu. Comme ce joyau de nos palmipèdes nous honore chaque année de sa présence, j’ai décidé de vous représenter cette chronique, mais en une version augmentée et, je l’espère, améliorée.
Description
Le Canard branchu mâle, en plumage nuptial est un festival de coloris. Sa tête vaut à elle seule le coup d’œil, avec la huppe proéminente est d’un vert forêt luisant avec des accents de blanc pur, un bec rouge, blanc et noir, et un œil rouge à iris noir.
La poitrine est marron avec des taches blanches et est encadrée de chaque côté d’une double ligne blanche et noire. Les coloris du dos sont plus complexes; c’est un mélange de bleu, vert foncé avec un miroir bleu ciel bordé d’une ligne marron. Le bout des ailes présente des plumes blanches qui délimitent la zone de la queue de couleur noire ou brun foncé. Le flanc chamois est bordé en haut d’une ligne blanche. Le dessous du croupion est marron. Vous avez tout bien noté? Pas grave, car vous le reconnaitrez au premier coup d’œil!
Les canards barboteurs, dont fait partie le Branchu, passent par une phase dite « en éclipse » lorsqu’ils renouvellent leur plumage en été. Notre mâle perd donc de son éclat, et la tête devient d’un gris-vert terne, mais les marques blanches demeurent, de même que le coloris du bec et la forme de la huppe. Il retrouve sa parure à l’automne lors de la seconde mue annuelle.
La femelle du Canard branchu n’est certes pas aussi éclatante, mais n’en demeure pas moins intéressante. Sa tête grise possède aussi une huppe, son œil est entouré d’un cercle blanc qui se prolonge en sourcil vers l’arrière un peu comme dans les représentations féminines de l’Égypte des pharaons.
La poitrine et les flancs sont bruns avec des lignes de points blancs, et le ventre est blanc. Son dos est d’un brun grisâtre et les ailes du même ton s’ornent d’un miroir bleu et possède des extrémités d’un gris verdâtre liséré de blanc.
Les mâles juvéniles ressemblent à la femelle sauf pour la tête. Celle-ci montre un début de coloration verte à travers du gris, et les lignes blanches commencent à se dessiner. Un début de huppe est aussi apparent.
On l’appelait autrefois le Canard huppé.
Nidification et alimentation
Le Canard branchu a mérité son nom du fait qu’il niche dans une cavité d’un arbre, souvent un trou de pic abandonné.
La femelle y pond de 7 à 12 oeufs qu’elle couve une trentaine de jours. Peu après l’éclosion, les cannetons se jettent en bas de l’arbre où ils sont nés et suivent leur mère jusqu’à l’eau où ils seront plus à l’abri des prédateurs terrestres.
Des nichoirs de dimensions et d’ouverture appropriés sont souvent installés et utilisés dans des parcs-nature et réserves fauniques, ce qui permet de suppléer au manque de sites appropriés, surtout là où on coupe systématiquement les arbres morts ou dégarnis.
Les Canards branchus se nourrissent surtout de fruits, graines, tiges et racines de plantes aquatiques ou terrestres poussant le long des rives du plan d’eau où ils séjournent. Les canetons mangent beaucoup d’insectes au début de leur vie pour augmenter la part végétale de leur menu au fur à mesure de leur croissance.
Habitat et territoire
Ce canard préfère les habitats humides peu profonds avec une bordure de végétation, roseaux, quenouilles et similaires, à proximité d’un couvert forestier de feuillus. La présence d’arbres morts ou mourant favorise la possibilité d’y trouver une cavité propice à la nidification.
À cet effet, d’autres espèces de canards nichent dans de telles cavités; le Harle couronné et le Garrot à œil d’or par exemple. Or, on voit parfois une certaine forme de parasitisme surtout si les lieux propices se font rares; des femelles d’une espèce peuvent pondre quelques œufs dans le nid d’une autre et pas nécessairement de la même espèce. On a déjà trouvé des nids contenant les oeufs des trois espèces dans la même cavité. Le succès de ces couvées mixtes demeure toutefois inconnu.
Le Canard branchu niche au sud du Canada sauf dans les grandes plaines de Saskatchewan et d’Alberta. On le retrouve aussi dans les états du nord des États-Unis, sauf, là aussi, dans les régions des plaines herbeuses. Au Québec, il est surtout présent dans la partie sud-ouest de la plaine du Saint-Laurent, dans l’Outaouais et, depuis quelques années, au Saguenay et en Gaspésie. Certains couples nichent sur l’ile de Montréal et notamment dans notre arrondissement.
Migration et tendances
Ce canard passe l’hiver surtout au sud-est des États-Unis. Les couples se forment sur les aires d’hivernage et on peut les observer sur les berges de la rivière des Prairies dès leur arrivée en mars ou avril.
D’après le second Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, l’espèce serait en croissance et son aire en expansion au Québec. C’est vrai que j’en vois de plus en plus ces dernières années; on ne va pas s’en plaindre!
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