L’eau aura le temps de couler sous les ponts avant que le projet d’ouvrage de protection contre les inondations sur la rue Crevier ne soit construit.
L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville indique que les travaux de conception préliminaires sont terminés et que les travaux de conception finale devraient se conclure cet automne.
Ce n’est qu’une fois ces travaux complétés que le conseil d’agglomération sera saisi de la demande de modification au Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal pour ajouter une dérogation autorisant une construction en zone inondable.
« Une demande de dérogation doit suivre les étapes usuelles liées à une modification au Schéma, dont l’adoption du projet de règlement par les instances, la notification auprès des organismes partenaires, la réalisation d’une consultation publique et l’adoption de la version finale du règlement. De plus, le règlement modifiant le Schéma devra recevoir la conformité du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) ainsi que de la Communauté métropolitaine de Montréal. Ce processus peut s’écouler sur plusieurs mois avant que la dérogation ne soit effective », explique Hugo Bourgoin, relationniste à la ville-centre.
Lorsque tout ce processus sera complété, une demande d’autorisation environnementale pourra être acheminée au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
Il se peut toutefois que la révision en cours de l’encadrement pour les ouvrages de protection contre les inondations vienne simplifier le processus. En effet, le gouvernement du Québec travaille actuellement à la mise en place d’un régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral.
« Selon les décisions qui seront prises, il est possible qu’il ne soit plus requis de procéder à une dérogation au Schéma. Dans ce cas, seule une demande d’autorisation auprès du MELCC demeurerait nécessaire », explique toujours Hugo Bourgoin.
Le muret de protection : un choix sensé
Le JDV a demandé a Nicolas Milot, conseiller en recherche en environnement au Bureau de projet de gestion des risques d’inondation de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), d’expliquer en quoi un tel ouvrage peut être utile.
Contrairement aux digues permanentes qui sont construites dans différents secteurs pour protéger les terrains et bâtiments situés en zone inondable, un ouvrage comme celui prévu sur la rue Crevier n’est pas conçu pour empêcher les inondations à lui seul.
« Ce que je comprends de la décision de l’arrondissement, c’est d’avoir cherché à faciliter le déploiement de mesures temporaires», explique le spécialiste.
Une telle approche permet de réduire les coûts de construction, d’inspection et d’entretien que nécessiterait une digue permanente tout en améliorant l’efficacité des interventions en cas d’inondation.
« Le temps de travail de nos équipes au printemps lors d’une mesure d’urgence va être grandement diminué », souligne Nicolas Milot.
À ses yeux, une approche qui mise sur l’intervention en temps de crise plutôt que sur des infrastructures de protection permanente se justifie tout à fait dans le contexte d’un environnement urbain comme celui de la rue Crevier.
« Je comprends qu’on puisse avoir en tête que le sentiment de sécurité est peut-être moins grand que si on était venu mettre un mur au complet, mais dans les dernières années, je pense qu’on a eu plusieurs preuves que des équipes bien préparées, bien planifiées sont capables de venir protéger les citoyens des événements les plus extrêmes », dit-il.
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