(Photo: François Robert-Durand)

Selon le plus récent rapport de la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, un total de plus de 3000 cas a été confirmé dans les deux premières semaines de janvier dans Ahuntsic-Cartierville qui est devenu le premier arrondissement montréalais à franchir le cap de 500 morts attribuables à la COVID-19.

En raison de l’accès restreint aux tests de dépistage en clinique pour la population générale, ces données –qui ne tiennent pas compte des cas liés aux éclosions actives en milieu fermé comme dans les CHSLD ou à la prison de Bordeaux– sont par ailleurs très nettement « sous-estimées », confirme Danny Raymond, porte-parole de la DRSP.

N’étant plus en mesure de suivre le nombre de cas, la DRSP indique désormais s’appuyer davantage sur les données concernant les hospitalisations, les admissions aux soins intensifs et les décès pour suivre l’évolution de la situation épidémiologique locale.

« On évalue la possibilité d’approfondir nos enquêtes des cas hospitalisés pour mieux décrire les cas de COVID, mieux comprendre leurs besoins de soins hospitaliers, puis les facteurs liés à leur hospitalisation », explique Danny Raymond.

Le CIUSSS du Nord en mode délestage

Aux prises avec une surcharge de patients atteints de la COVID-19 dans les hôpitaux, le réseau du Nord de l’île, qui est passé au niveau supérieur de délestage, en début de semaine doit fonctionner avec plusieurs centaines de membres du personnel en moins.

Plus de 600 employés étaient infectés en date du 11 janvier.

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord de l’île continue de miser en partie sur des mesures volontaires, comme la possibilité de monnayer des vacances planifiées, pour combler les besoins en personnel, observe le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux du CIUSSS du Nord (STT CIUSSS NIM, affilié à la CSN), Jean-François Dubé.

M. Dubé précise qu’une trentaine de membres de la Croix Rouge ont aussi été appelé en renfort pour aider dans les cliniques de vaccination et de dépistage, mais il ne s’agit pas d’un déploiement similaire à celui qui avait vu des militaires venir prêter main forte en CHSLD en 2020.

« Ça n’a aucune commune mesure avec ce qui s’est passé durant la première vague », tempère le président du STT CIUSSS NIM.

Le président du Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île-de-Montréal (SPSNIM, affilié à la FIQ), Daniel Gagné, souligne pour sa part que le CIUSSS s’est tout de même prévalu des dispositions d’un arrêté ministériel adopté en 2020 pour modifier unilatéralement les horaires et pour rappeler au travail des employés en congé de maladie.

S’il dit comprendre le pourquoi de ces mesures exceptionnelles, il ne mâche pas ses mots pour dénoncer ce qu’il qualifie de « manque de respect total » de la part de l’employeur qui a, par exemple, annoncé vendredi dernier qu’il instaurait des quarts de 12 heures pour les horaires de fin de semaine dernière, laissant moins de 24 heures au personnel concerné pour s’adapter au nouvel horaire.

« Je trouve ça tellement cavalier », tonne le président du SPSNIM.

Le STT CIUSSS NIM dit avoir lui aussi été mis au courant de situation similaires, où des horaires ont été changés sans préavis. Le syndicat dit avoir pris des mesures pour s’assurer que les employés soient minimalement avisés par téléphone lorsque leurs horaires sont modifiés unilatéralement par l’employeur, en vertu de l’arrêté ministériel 2020-007.

Les délais prévus pour une modification d’horaires ont été suspendus depuis la fin décembre, indique une note de service émise le 28 décembre.

« Il est à noter que nous privilégions le volontariat et l’ensemble des possibilités prévues aux dispositions locales des conventions collectives préalablement à l’utilisation de l’une de ces mesures. Ceci dit, en fonction de l’urgence de la situation et des besoins spécifiques des services (ex. expertise, équilibre des ressources, bris de service, etc.), des mesures peuvent s’imposer », précise le message envoyé au personnel visé qui précise que ces mesures spéciales sont en vigueur minimalement jusqu’au 28 janvier.

Le gouvernement Legault, qui a déclaré jeudi s’attendre à ce que le pic des hospitalisations soit atteint dans les prochains jours, a annoncé la levée du couvre-feu à compter de lundi.

Des taux de couverture vaccinale inégaux à l’aube de la rentrée scolaire

Le nouveau directeur national de la santé publique du Québec, Luc Boileau a  pour sa part confirmé que la rentrée scolaire en présence dans les écoles primaires et secondaires aura bien lieu le 17 janvier.

Alors que seule l’école spécialisée Dominique-Savio a déjà repris ses activités régulières, le CSSDM rapporte trois élèves et cinq membres du personnel infectés.

« Nous avons d’autres écoles ouvertes qui accueillent des services de garde d’urgence et des points de services pour des élèves à besoins particuliers », précise le porte-parole du CSSDM, Alain Perron.

Les taux de vaccination très faibles laissent craindre une flambée de cas dans les écoles de l’arrondissement qui affiche toujours un taux de couverture vaccinal inférieur à 50 % chez les 5 à 11 ans, selon les données publiées en date du 10 janvier par la DRSP.

Plusieurs écoles du quartier affichent par ailleurs des taux de couverture vaccinale inférieurs à 30 %, selon une analyse réalisée par Le Devoir.

À 9,8 %, l’école privée Ali Ibn Abi Talib affiche l’un des taux les plus faibles à Montréal. Et à peine un peu plus du quart des élèves sont vaccinés dans deux écoles du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) d’Ahuntsic-Cartierville, soit l’école Saint-Simon-Apôtre (26,8 %) et l’annexe temporaire de l’école Gilles-Vigneault (27 %), tandis que moins du tiers des élèves (29, 3%) sont vaccinés à l’école arménienne Sourp Hargop.

Le protocole de gestion des cas dans les écoles a par ailleurs été revu, avec une période d’isolement réduite à cinq jours pour les enfants de moins de 12 ans symptomatiques, qui pourront réintégrer leur groupe après avoir obtenu un résultat négatif à un test rapide au terme de leur isolement écourté.

Parallèlement à tout cela, des parents ont lancé une pétition pour faire en sorte que le retour en classe soit fait dans des conditions optimales. 



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