L’immeuble du 9090, boul. Saint-Laurent ne paye toujours pas de mine. Et il n’y a aucun signal à l’horizon pour que ça change.
L’immeuble qui abritait le restaurant La Cantina, angle Saint-Laurent et Legendre, demeure dans un état délabré depuis huit ans. Comme le rapportait Journaldesvoisins.com, début décembre 2014, près de 80 pompiers avaient combattu un incendie qui s’était déclaré le 3 novembre 2014 dans le restaurant. Sur place, le JDV avait constaté la présence de l’unité des incendies criminels de la police de Montréal. Une semaine auparavant, un cocktail molotov avait été lancé dans le restaurant, sans faire trop de dommages.
Deux autres incendies se sont déclarés dans ce restaurant, le 24 novembre 2014 et le 2 février 2015. Dans ce dernier cas, un des véhicules des pompiers était entré en collision avec un autobus de la STM, les deux conducteurs ayant été blessés.
L’un des parrains de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto, décédé en 2013, fréquentait régulièrement le restaurant La Cantina. L’un des anciens propriétaires, lui aussi associé au crime organisé, Federico Del Pescio, proche du clan des Rizzuto, avait été assassiné par balles dans le stationnement, en août 2009.
En 2015, le bâtiment a changé de mains. Les nouveaux propriétaires, Mark et Ryan Gottlieb, ont cherché à le vendre pendant plusieurs années. Ils n’ont pas retourné nos appels.
Pas abandonné
L’immeuble de trois étages n’est pas vide. La mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, nous a confirmé que les propriétaires ont rencontré les fonctionnaires de l’arrondissement pour connaître les règlements en cas de rénovations.
« Ils ont choisi de réaliser un projet qui concorde avec le zonage actuel, explique Mme Thuillier. En juillet 2021, l’arrondissement a émis un permis pour transformer les deuxième et troisième étages en ateliers d’artistes. Les travaux ont été effectués. Ils ont notamment changé les fenêtres. »
Les étages serait d’ailleurs toujours occupés par leurs locataires. Mais pas le rez-de-chaussée, qui demeure placardé. En mai 2021, le journal La Presse classait La Cantina parmi une liste des pires verrues urbaines de Montréal.
« Comme arrondissement, nos pouvoirs sont très limités, conclut Mme Thuillier. On gère les usages, pas la beauté des bâtiments. Nous pouvons agir s’il y a plainte pour salubrité ou sécurité de la voie publique, ce qui n’est pas le cas ici. On ne peut pas forcer un propriétaire à effectuer des travaux parce que l’apparence de son immeuble laisse à désirer, malheureusement. »
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.