Conseil d'arrondissement 11 avril 2022
Conseil d’arrondissement du 11 avril au YMCA de Cartierville. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

En attendant que Journaldesvoisins.com revienne avec plus de détails sur certains sujets dans les jours à venir, voici un survol de ce qui s’est passé durant la réunion du conseil d’arrondissement du 11 avril qui avait lieu au YMCA de Cartierville, en présentiel.

1- De nouvelles interdictions dans les parcs

L’arrondissement veut apporter des modifications au règlement sur les parcs et lieux publics de la Ville de Montréal, applicables à Ahuntsic-Cartierville.

Ce sont des interdictions qui s’ajoutent à celles déjà existantes à l’article 6, comme la consommation de boissons alcoolisées. Elles visent notamment le parc Louisbourg.

Il ne sera plus permis d’assister à une cérémonie religieuse ou de la tenir sans autorisations.

Il sera prohibé d’installer une table pour disposer de la nourriture sauf dans le cadre d’une activité autorisée. On ne pourra plus utiliser une radio, un instrument de musique ou tout appareil sonore, y compris un amplificateur audio, sauf autorisation.

Personne ne pourra posséder ou utiliser un barbecue mobile, quel qu’en soit le combustible sauf aux endroits où du mobilier a été installé spécifiquement pour cet usage ou après adoption d’une ordonnance.

2- On ne pataugera pas à Henri-Julien

Cet été, les jeunes riverains du parc Henri-Julien devront aller se rafraîchir ailleurs. Le projet de réfection de la pataugeoire est remis sur la planche à dessin.

« Nous avions un budget de 2 millions et quelques et nous nous sommes trouvés devant des soumissions de 5 M$. C’était beaucoup trop », a regretté la mairesse de l’arrondissement, Émilie Thuillier.

Cette hausse subite ne serait pas exceptionnelle dans la métropole.

« Nous avons consulté un peu partout à Montréal et nous avons vu des prix similaires. On nous a parlé de COVID et d’augmentation des prix des matériaux. »

Le projet annoncé en 2021 devait être financé pour moitié par le Programme Aquatique Montréal de la Ville-centre.

Le nouvel appel d’offres ne sera pas prêt immédiatement, mais l’arrondissement a promis d’aller assez vite pour que la réalisation soit possible en 2023.

« Il nous faut trouver un équilibre entre les besoins de la population et le budget », a convenu la mairesse.

3- Station Youville, an II

L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville versera une contribution financière de 20 000 $ à l’organisme Solon, pour la réalisation du projet «Station Youville – Espace citoyen».

En 2021, une place publique temporaire avait été aménagée sur les stationnements en bordure de la rue Louvain, près de l’école Christ-Roi.

On y avait programmé une soirée cinéma, une heure du conte, des cours de yoga et bien entendu de la vente de produits alimentaires. Le conseil d’arrondissement avait voté une contribution de 10 000 $.

4- Le skatepark enfin en chantier

Le projet de réaménagement du skatepark du parc Ahuntsic sera lancé ce printemps. Un contrat de plus de 2,7 M$ avec contingences et incidences a été accordé à l’entreprise Lanco Inc. pour mener à terme les travaux. Ceux-ci devraient se terminer avant la fin de l’année. Cette installation sportive devrait être ouverte aux sportifs au printemps 2023.

Il a fallu réduire les prétentions et faire des compromis pour pouvoir trouver un soumissionnaire capable d’entrer dans les prévisions fixées par l’administration.

Les dépenses sont prises en charge à 49 % par la Villecentre et à 51 % par l’arrondissement. Ce dernier devra respecter la portée des travaux et assumer tout dépassement des coûts.

Le projet bénéficie d’une subvention de plus de 1,2 M$ provenant du Programme des installations sportives extérieures (PISE) de la Ville disponible cette année.

Le projet est en suspens depuis l’automne après le rejet des soumissions jugées trop élevées à la suite d’un appel d’offres lancé en juin 2021. Initialement, les coûts des travaux du skatepark étaient estimés à 1,7 M$.

5- Dos d’âne politiques

Cette année encore, l’arrondissement prévoit la réalisation d’une centaine de dos d’âne dans les rues d’Ahuntsic-Cartierville. La démarche est qualifiée de rattrapage par le conseiller du Sault-au-Récolet, Jérôme Normand.

« Il y a des gens qui nous ont demandé des dos d’âne depuis longtemps et nous savons que dans l’arrondissement, pour toutes sortes de considérations, nous n’avons pas pu en mettre jusqu’en 2021 », a précisé le conseiller Normand.

De son côté, la mairesse Émilie Thuillier a précisé:

« À partir du moment où nous avions une entente politico-administrative, nous avons pu en mettre. »

Ce serait donc une décision politique qui a fait que les demandes de dos d’âne n’étaient pas satisfaites jusqu’à maintenant.

« Aujourd’hui, nous nous orientons autrement et nous disons que nous allons en faire 100 par année », a affirmé l’élue. En 2021, l’arrondissement en a réalisé 117.

Est-ce qu’à ce rythme toutes les doléances seront prises en charge ? Pour Mme Thuillier, l’arrondissement aura satisfait tous les désirs en 2023, mais ce ne sera pas la fin des demandes de dos d’âne, suppose la mairesse.

« Plus les gens en verront, plus ils en demanderont », croit-elle.

6- La fin d’un fantôme urbain

La bâtisse située au 2547, boulevard Gouin Est sera démolie. Malgré son état délabré, elle a trouvé une nouvelle propriétaire il y a deux ans. On apprenait lors de la réunion que celle-ci compte la mettre à terre pour construire une nouvelle maison unifamiliale.

Évolution du 2547, boulevard Gouin Est sur 10 ans. (Google street view – Montage JDV)

L’édifice est une résidence détachée de deux étages qui a été construite entre 1907 et 1913. Elle est dans un état avancé de décrépitude et elle est barricadée depuis 2017.

Toutefois, la résolution du conseil d’arrondissement qui autorise la démolition souligne que le bâtiment, de type boomtown, est situé dans le village patrimonial du Sault-au-Récollet et jouxte le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. La nouvelle construction sera probablement scrutée de près par les défenseurs du patrimoine historique à Ahuntsic-Cartierville.

Curieusement, terrain et maison de cette adresse sont encore à vendre actuellement pour la modique somme de 775 000$. Le JDV a pu le constater, alors qu’un lecteur nous a fait parvenir cette annonce de Marie-Yvonne Paint, courtière. Peut-être la propriétaire veut-elle faciliter la vie des futurs acheteurs en faisant démolir?

7- Cinquante mille $ pour aider à payer le loyer

La situation est toujours critique au centre communautaire Ahuntsic. La table de concertation de quartier Solidarité Ahuntsic a reçu 50 000 $ de l’arrondissement pour faire face à la hausse de loyer du centre communautaire, l’ancienne école Madame-de-la-Peltrie, propriété du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).

Même si cette aide est qualifiée de non récurrente, l’arrondissement met la main au porte-monnaie chaque année depuis 2019 pour octroyer le même montant.

L’été passé, Solidarité Ahuntsic avait reçu une réclamation de plus de 320 000 $ en loyers impayés.

« Nous entendons que le CSSDM va rependre le bâtiment à une date que nous ne connaissons pas, qu’il va augmenter le loyer à un niveau auquel les organismes ne peuvent pas répondre ou qu’il prévoit faire des travaux dans le bâtiment et les organismes devront sortir », énumère la mairesse de l’arrondissement.

L’arrondissement hérite du problème dans tous les cas. Une quinzaine d’organismes communautaires, leurs 150 employés et leurs 500 bénévoles risquent de se retrouver sans toit.

« Mon message au CSSDM est : nous sommes en train de développer un projet de centre communautaire au 9515, rue Saint-Hubert. Qu’on nous donne le temps », a dit Mme Thuillier.

Le 9515, rue Saint-Hubert, est un bâtiment municipal occupé naguère par la direction des approvisionnements. Il fait partie de la cour de voirie Louvain Est où doit se développer un écoquartier.

La mairesse assure avoir pu parler avec la nouvelle directrice du CSSDM et espère bientôt pouvoir la rencontrer.

8- Itinérants invisibles à Ahuntsic

Le directeur de l’organisme RAP jeunesse, René Obregon-Ida a présenté aux élus durant le conseil d’arrondissement un portrait de l’itinérance à Ahuntsic. Le document met en évidence le peu de connaissance que nous avons de ce phénomène qui est apparu de manière manifeste au début de la crise sanitaire de la COVID-19 en 2020. Le portrait souligne que la documentation en 2018 signalait la présence d’une seule personne itinérante à Ahuntsic.

« En fonction des entretiens et des données fournies par le centre de jour de RAP Jeunesse (…), nous estimons qu’au moins 25 à 50 personnes se trouvent en situation d’itinérance chronique, situationnelle ou cyclique dans Ahuntsic (visible ou invisible) », soulignent les rédacteurs du portrait de l’itinérance à Ahuntsic, Miguel Bergeron-Longpré et Jean-François Saint-Onge.

Le nombre serait encore plus élevé, croient-ils, s’ils prennent en considération l’aspect caché de ces situations.

« Pour rassurer les citoyens, je voudrais dire qu’il y a un groupe d’organismes communautaires et d’institutions qui s’occupent des gens que nous voyons et des gens que nous ne voyons pas aussi », a déclaré M. Obregon-Ida.

Il souhaite pouvoir présenter un portrait similaire de l’itinérance à Bordeaux-Cartierville bientôt.

9- La division des parcs change de nom

Le conseil d’arrondissement a décidé de modifier le nom de cette division. Elle portera dorénavant le nom de division des parcs, de l’horticulture et de la forêt urbaine. Ce changement de nom est justifié selon l’arrondissement par l’étendue de ses missions. Deux activités, les travaux d’horticulture et la gestion de la forêt urbaine, n’étaient pas reflétés dans son ancienne dénomination. La division est engagée notamment dans les actions menées dans le cadre du plan maître de plantation adopté lors du conseil d’arrondissement du 14 mars.

Aucun acronyme n’est toutefois défini pour citer cette entité dont le nom est aujourd’hui à la mesure de ses activités multiples.

10-Retour des VAS sur Christophe-Colomb

Ce n’est pas pour tout de suite, mais c’est la réponse donnée à plusieurs questions de cyclistes et d’adeptes des déplacements actifs posées durant la réunion du conseil d’arrondissement.

Les Voies actives et sécuritaires (VAS) sont entre autres les pistes cyclables temporaires sur Christophe-Colomb qui ont fait couler beaucoup d’encre en 2020.

« Cela s’est fait un peu trop rapidement et nous savons que dans notre arrondissement il y avait quelques endroits où ça ne fonctionnait pas tout à fait bien », admet la mairesse.

C’est la Villecentre qui travaille sur un projet dont on sait qu’il prévoit deux pistes unidirectionnelles.

« Il reste des étapes à franchir pour aller voir des citoyens avec un concept », a précisé Mme Thuillier.



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
1 Commentaire
Les plus vieux d'abord
Nouveau d'Abord Avec le plus de votes
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
André Gravel
André Gravel
2 Années

Merci pour ce compte-rendu pertinent et bienvenue à Amine Esseghir au Journal des Voisins. Il pourra ainsi continuer à parcourir notre quartier.

Vous pourriez aussi aimer ces articles
Conseil d'arrondissement du 11 septembre 2023

Six choses à savoir du conseil d’arrondissement

Le conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville du 11 septembre aura battu au moins deux…
Henri-Bourassa sondage

Un sondage sur les futurs aménagements du boul. Henri-Bourassa

La Ville de Montréal veut laisser plus de place aux voitures, aux…

Les langues parlées à Ahuntsic-Cartierville: le français et bien plus

Quelles langues parlent les résidents d’Ahuntsic-Cartierville? Principalement le français (à la maison…

Se loger près du REM coûte plus cher?

La présence du REM fait grimper le coût des logements situés à…