Le syndic BLT LAPOINTE & ASSOCIÉS lancera sous peu un avis de vente par appel d’offres pour l’ancienne maison mère des Sœurs de Miséricorde.
Un an après la faillite du promoteur qui avait initialement racheté l’immeuble pour le convertir en résidences pour personnes âgées, le syndic entend remettre l’immeuble en vente.
« L’ouverture des offres d’achat se tiendra le 29 octobre prochain», précise Sylvain Lapointe, le syndic responsable de la vente sous contrôle judiciaire.
Une faillite sur fonds de scandale
Acquis par une compagnie à numéro pour la somme de 7 millions de dollars en avril 2018, l’immeuble est évalué à un peu moins de 7,5 millions au rôle d’évaluation foncière.
L’entreprise a déclaré faillite en octobre 2019, après de nombreux retards dans le chantier du projet de 14 millions de dollars. Quelques mois plus tôt, le bureau d’enquête du Journal de Montréal avait souligné que certains actionnaires de l’entreprise étaient liés à la mafia et à des stratagèmes douteux de financement privé.
Des millions de créances à recouvrer
Une demi-douzaine de créanciers a été laissée sur la paille, dont une société de prêt privé de Toronto, IAM Infrastructure Debt Fund, qui a allongé une hypothèque de 10 millions pour l’acquisition du bâtiment en 2018.
« Je suis rendu à peu près à 13 millions de dettes au total, indique Sylvain Lapointe. Il faut quasiment que je la vende 16 millions, cette bâtisse-là, pour être capable de rembourser ces hypothèques. »
La liste des créanciers inclut notamment l’architecte et l’entrepreneur, mais aussi l’un des actionnaires de l’entreprise en faillite, Alain Méthot, qui avait investi près de 2,5 millions dans le projet par le biais d’une fiducie familiale.
« Ça fait partie des dettes qui pourraient être remboursées », indique le syndic qui précise que les autres créanciers seront toutefois prioritaires.
Des acheteurs en vue?
Le syndic avait lancé un premier appel d’offres pour le bâtiment l’an dernier, mais n’avait pas eu d’offres à la hauteur des créances à recouvrer.
« Avec la COVID, naturellement, on a mis ça un peu sur la glace, explique Sylvain Lapointe. Là, les transactions immobilières reprennent », ajoute-t-il en disant avoir bon espoir de trouver un acheteur.
Le syndic entend solliciter des acheteurs potentiels qui s’étaient déjà montrés intéressés, mais est ouvert à toutes les propositions.
« S’il y a des acheteurs, des gens intéressés, qu’ils communiquent avec nous!, lance-t-il. On va essayer de trouver quelqu’un qui a de l’intérêt puis qui va être prêt à payer un prix raisonnable compte tenu des prêts des créanciers là-dedans. Il ajoute : S’ils sont prêts à payer un prix raisonnable, on peut le vendre à la Ville, on peut le vendre au gouvernement, on peut vous le vendre à vous, on peut le vendre à n’importe qui en, autant que c’est raisonnable. »
Comme il s’agit d’une vente sous contrôle judiciaire, le syndic devra dans tous les cas obtenir une autorisation de la cour avant de finaliser une transaction sur le bien en séquestre.
L’avenir du cimetière assuré
Les sœurs qui ont été forcées de quitter leur couvent en mars dernier, ont tout de même réussi à sceller le sort du cimetière.
« On a convenu avec les Sœurs d’une servitude », confirme Sylvain Lapointe.
Selon l’acte notarié daté du 26 mai 2020, une servitude accorde aux Sœurs un « droit d’usage exclusif » au cimetière, « notamment pour permettre la mise en terre (inhumation lors de la survenance d’un décès) des Sœurs » membres de la congrégation. Les Sœurs qui seront par ailleurs responsables de l’entretien des lieux, conserveront « un droit d’accès en tout temps au cimetière » via la rue Fréchette.
La servitude sera maintenue en cas de vente de l’immeuble, précise l’acte notarié.
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J’étais dans la vingtaine lorsque j’ai appris mon lien de filiation avec la Fondatrice des Soeurs de Miséricorde, Rosalie Cadron Jetté.
Elle est en fait mon arrière-arrière grand-mère, et cela induit nécessairement un biais cognitivo-affectif dans mon appréciation de son oeuvre. Ceci étant dit, je pense malgré tout
que la valeur à la fois intrinsèque et historique de cette mission, justifie que sa mémoire soit honorée. Pour ce faire, ĺ’acquisition du bâtiment par un organisme public m’apparait la solution la plus appropriée.
Absolument, ça fait parti du patrimoine québécois. C’est un édifice solide et qui pourrait loger une mairie et/ou une bibliothèque, un service municipal ou autre service gouvernemental.