(Carte : courtoisie, Élections Québec)

Dans ce secteur, un des plus diversifiés de Montréal, le député provincial est une courroie de transmission indispensable pour des gens qui ont parfois du mal à comprendre la langue dans laquelle les lois et les règlements sont publiés.

Dans cette partie de la circonscription qui s’étend au nord, sur le territoire de Bordeaux et de Cartierville, un peu plus de la moitié des citoyens, 53 %, sont originaires de l’Afrique du Nord, Algérie, Maroc, Tunisie, ainsi que du Liban et de la Syrie. Naturellement, cette circonscription a accueilli un nombre important de réfugiés de Syrie à partir de 2016, avec tout ce que cela induit comme nécessaires prises en charge en matière de logement, d’emploi et d’aide d’urgence.

Cela se vérifie encore alors que Bordeaux et Cartierville sont devenus des quartiers de destination pour les réfugiés.

En 2018, au moins six organismes communautaires du secteur avaient lancé un appel à l’aide. En quelques mois, plus de 1300 personnes étaient arrivées comme réfugiées, près de 700 familles. C’étaient des demandeurs d’asile originaires d’Haïti du Nigéria, de Syrie ou du Niger, entrés par la frontière avec les États-Unis. Des bébés devaient être alimentés avec de l’eau de riz, faute d’argent pour acheter du lait.

La circonscription de l’Acadie est aussi un secteur où l’effort de francisation est important. Près de 35 % des résidants ont une langue d’usage autre que le français ou l’anglais. Près de 46 % des ménages se disent membres de minorités visibles.

La prise en charge est d’autant plus complexe que de nombreuses actions sont menées en silo par différentes organisations du quartier, par des bénévoles ou des communautés religieuses.

Bastion libéral

Depuis sa création, en 1972, la circonscription est un véritable château fort libéral. La dernière députée Christine St-Pierre représente les électeurs de L’Acadie depuis 2007.

À cheval entre les arrondissements d’Ahuntsic-Cartierville et de Saint-Laurent, la circonscription de l’Acadie comprend dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville la partie située entre l’autoroute des Laurentides (la 15) et le boulevard Saint-Laurent ainsi que son prolongement. Dans l’arrondissement de Saint-Laurent, elle est délimitée par l’avenue O’Brien, la limite de l’arrondissement de Saint-Laurent, l’avenue Sainte-Croix et le boulevard de la Côte-Vertu.

À chaque campagne électorale, les dossiers relatifs à l’intégration des immigrants apparaissent dans les premières lignes des annonces et des programmes des candidats.

La situation est devenue particulièrement visible au moment où le pays était frappé par les premières vagues de COVID-19. Un des besoins les plus criants alors que l’on enseignait à distance est apparu quand des élèves du secondaire ne pouvaient pas disposer d’ordinateurs chez eux.

La députée de l’Acadie, Christine St-Pierre, avait dû puiser dans son enveloppe du programme de soutien à l’action bénévole pour permettre l’achat d’une quinzaine d’ordinateurs pour des élèves de Bordeaux-Cartierville.

C’est aussi un secteur où des aînés vivent isolés. Les personnes âgées de plus de 60 ans représentent 30 % de la population.

Un quartier de familles? Elles représentent 70 % des ménages que ce soit des couples ou des familles monoparentales. Les jeunes, de moins de 19 ans, constituent 25 % de la population.

Une prison?

Dans la circonscription de l’Acadie, un dossier est suivi avec intérêt par les citoyens de l’arrondissement, notamment à Bordeaux-Cartierville : celui de la prison Tanguay.

Située au 11000, rue Tanguay, la prison pour femmes a été vidée en 2016 et ses 260 détenues transférées à Laval pour cause d’insalubrité.

Le site est entretenu et la Société québécoise des infrastructures ainsi que le ministère de la Sécurité publique procèdent à des travaux de nettoyage et d’entretien régulièrement.

Aucune nouvelle vocation n’a été trouvée pour ce bâtiment. Mais la possibilité que la prison Tanguay rouvre ses portes n’est pas à écarter totalement.

Le centre de détention pour femmes Maison Tanguay avait été inscrit au plan 2017-2027 à l’étape «en planification» pour «agrandissement et rénovation majeure de l’établissement de détention Maison Tanguay». Sur celui de 2018-2028, on retrouvait la prison pour «agrandissement et réaménagement». C’était un revirement de situation, sur le papier du moins, qui inquiétait les riverains et qui en ont fait part à leur députée. Au moment de la fermeture, il était exclu d’en refaire un établissement de détention.



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