Cette année, la Ferme de rue cultive des légumes et des fruits bio sur le toit d’une épicerie. Une expérience nouvelle pour cette initiative née en 2019 dans un simple jardin.
«On a une certaine stabilité d’approvisionnement parce que le plan de production est fait pour la maintenir pour les légumes qui sont ici», indique Réal Migneault en face des produits cultivés sur le toit du supermarché.
Une remarque importante parce que quotidiennement les clients de l’IGA Extra Famille Duchemin à Saint-Laurent trouvent ses produits. Des haricots de diverses variétés, des mélanges printaniers pour la salade, des concombres, des tomates, des piments, tous biologiques, cultivés deux étages au-dessus.
La Ferme de rue, née au départ sur la rue Saint-Denis à Ahuntsic, était une idée pour transformer les pelouses en avant des maisons en jardins potagers. Elle prend cette année une ampleur aérienne.
La Ferme expérimente diverses avenues d’agriculture urbaine, et au-delà des récoltes ponctuelles, elle alimente les rayons d’une épicerie.
Cette fois, la Ferme de rue exploite le jardin sur le toit de l’IGA Duchemin à Saint-Laurent. Ce potager de 29 000 pi2 existe depuis 2017. C’est le seul aménagé sur un toit de supermarché au pays.
«On est très heureux que Sobeys ait non seulement accepté, mais que [l’enseigne] ait aussi contribué à notre mission», avoue M. Migneault.
L’opportunité qu’il saisit, cette fois, permet de vulgariser sa vision de l’agriculture urbaine auprès des consommateurs.
«Ce sont les escaliers que nous prenons tous les jours pour transporter la production», ironise M. Migneault alors que nous empruntons le chemin vers le toit. C’est probablement le chemin le plus court que doivent parcourir des légumes au Canada avant de se retrouver sur une tablette d’épicerie.
Expérimentations
Ainsi, de mai à probablement octobre, les produits cultivés sur le toit seront disponibles pour les consommateurs.
«L’avantage qu’on a sur le toit, c’est qu’étant donné son positionnement, la chaleur s’accumule plus rapidement, on peut commencer un petit peu avant [la saison] et on termine un peu après», convient M. Migneault.
L’agriculture urbaine qu’il propose, c’est aussi une accumulation de savoir-faire. Pratiquement, chaque année, il éprouve des approches, des processus.
«Nous arrivons dans le décor après une certaine maturité sur un projet novateur et dont les innovations sont encore très actuelles, notamment en ce qui concerne le terreau qui est utilisé, [d’une épaisseur moindre], donc d’un poids moins lourd, tout en étant suffisamment performant pour être en mesure de cultiver de la tomate, par exemple», relève-t-il.
Il y a aussi cette vocation sociale et éducative dont il ne veut pas se défaire. Une partie du surplus de produits est remis à des banques alimentaires. Il veille, par ailleurs, à ce que des jeunes contribuent toujours à la mission de sa ferme.
Chaque saison trois générations se côtoient entre les planches de production. Sur le toit de l’IGA Duchemin, cela ne change pas.
«On transporte cette mission, ici sur le toit, parce que cela fait partie de l’ADN de la Ferme de rue de remettre une partie de sa production à des organismes impliqués dans la sécurité alimentaire, [ou de favoriser] les politiques d’embauche pour des jeunes employés et pour un premier emploi, tout cela est maintenu», assure M. Migneault.
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Wow, super inspirant, merci du partage et bravo à La Ferme de rue!