Portrait de l’activiste politique Alain Querry. (Photo: Toma Iczkovits, collaboration spéciale)

En cette Journée nationale des Patriotes, nous publions un article de la Chronique Belle rencontre paru dans le Mag d’avril-mai sur Alain Querry.

On peut le croiser dans un parc avec ses deux jeunes enfants ou dans une épicerie du quartier, mais il est plus probable de le voir lors d’un événement politique. À 42 ans, Alain Querry est une figure connue du milieu indépendantiste à Ahuntsic-Cartierville. 

Jusqu’à tout récemment président de l’association locale du Parti Québécois, il vient de passer le flambeau à une militante. Alain Querry évoque avec le Journal des voisins ce qui motive son engagement politique dans le quartier et ailleurs. 

Journal des voisins (JDV): D’où vient cette envie de militer? 

Alain Querry: J’ai d’abord été militant pour l’environnement, puis militant syndical. Lors de l’élection de 2012, j’ai fait partie de la gestion de la campagne électorale pour le Parti Québécois (PQ). Ensuite, j’ai été conseiller dans l’exécutif. Après l’élection de 2014, je suis devenu président de l’association locale pour l’Acadie du PQ jusqu’en 2020. Puis on a jumelé Acadie avec Maurice-Richard. 

JDV: Militer, mais sans vouloir être candidat?

AQ: Pour l’instant, ce rôle me convient. J’ai aussi un travail intéressant dans l’électrification des transports, qui rejoint mes valeurs. C’est un milieu qui est en ébullition présentement. C’est là où il se passe quelque chose. C’est une occupation hyper stimulante en plus de mon engagement syndical.

JDV: Être à la tête de l’association locale du PQ, c’est aussi du labeur. 

AQ: Je présidais. Je ne faisais pas tout et, autour de moi, il y a des gens qui s’attellent à la tâche aussi. C’est un travail d’équipe. 

JDV: Pourquoi avoir choisi le PQ? 

AQ: J’ai d’abord choisi l’indépendance du Québec. Ensuite, j’ai rejoint la frange de gauche du PQ. C’est un parti qui est très pro-environnement, qui est très social-démocrate. Ce sont des choses qui me parlent. C’est aussi un parti qui a une expérience lui permettant de bien présenter ces choses. Et tant qu’à choisir une seule chose qui me motiverait au PQ, ce serait la défense de la langue. 

JDV: On a l’impression que le parti est en perte de vitesse, notamment à Ahuntsic-Cartierville. Dans la circonscription de Maurice-Richard, anciennement Crémazie, le PQ disputait le siège au Parti libéral du Québec. Ce n’est plus le cas. 

AQ: En fait, nous avons beaucoup de militants. Ils y croient. Ils sont motivés. Même si les élections ont été difficiles, on fait toujours salle comble lors des activités qu’on organise sur l’indépendance. Malgré les résultats aux dernières élections, avec deux semaines de plus, on aurait réussi à faire mieux.

JDV: Entre autres actions militantes, vous aviez lancé un club de lecture indépendantiste. C’est audacieux à une époque où les gens sont plus occupés sur leur cellulaire à naviguer sur les réseaux sociaux.

AQ: Avec la pandémie, on a dû arrêter. On veut le redémarrer. Il y a un ou deux auteurs qui sont prêts à venir parler avec les militants. Parce que c’est aussi cela l’intérêt: vous lisez un livre, vous allez rencontrer la personne qui l’a écrit et vous pourrez discuter avec elle directement. On rassemblait comme cela une trentaine de personnes qui ont lu le livre et ont préparé leurs questions, pour bien comprendre l’approche de l’auteur et, parfois, le remettre en question.

Le public était très varié. Il y avait autant des jeunes des cégeps que des retraités. On avait aussi comme objectif avant la pandémie de cibler les enfants avec des bandes dessinées et pour attirer plus de jeunes, par exemple.

JDV: Avez-vous regardé la Maison-Bleue, la série télé de Radio-Canada?

AQ: Je trouve ça drôle. C’est quand même de l’humour très poussé. 

JDV: Quand vous acceptez qu’on rie du projet indépendantiste, est-ce que cela n’est pas signe que les Québécois sont passés à autre chose?

AQ: Il faut savoir rire de tout. Je commence souvent mes réunions par une blague, pour partir sur quelque chose de positif. Militer, c’est quelque chose de très dur pour le moral. On ne gagne pas souvent, que ce soit au niveau syndical ou politique. On a devant nous de grosses machines et si tu ne te félicites pas des bons coups que tu fais, ça peut devenir vraiment lourd.

En tant que militant, je veux conserver cette faculté de m’émerveiller quand c’est beau et de m’indigner quand il le faut.

JDV: Et rire aussi.

AQ: C’est nécessaire de rire.

Cet article a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’avril-mai 2023, à la page 36.



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Dupont, Christiane

Merci, Amine, pour cette belle entrevue. Et merci à Alain Querry pour ses convictions.

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