Des citoyens confrontés à des chauffards qui traversent leurs rues locales comme s’ils roulaient sur une autoroute se disent désemparés. Ils souhaitent des mesures d’apaisement pour réduire la vitesse sur leurs rues, mais ne savent pas à quelle porte frapper.
Vanessa Godin, une lectrice du Journal des voisins (JDV) résidente sur Grande-Allée, craint que les voitures qui ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h causent un jour un drame. Des collisions et autres accidents de la route surviennent dans notre arrondissement, notamment cet événement et celui-ci couverts par le JDV l’an dernier.
Un accident sur Grande-Allée
Mme Godin rapporte qu’un accident avec dégâts matériels a eu lieu récemment dans sa rue.
«Un capotage complet d’une voiture en pleine nuit. Directement devant notre résidence. La voiture s’est retrouvée sur le côté et en sens inverse de la circulation. À quelle vitesse devait-elle rouler pour réaliser une telle embardée? Deux voitures percutées de plein fouet, mais aucun blessé», écrit-elle.
Elle assure que des signalements ont été faits à l’arrondissement, mais sans résultats.
«Aucun dos d’âne ou saillie de trottoir n’a été ajouté dans notre rue. Est-ce le fait d’une planification de chantier majeur à venir dans les mois ou années futurs? Nous n’avons aucune nouvelle concernant la planification de travaux de cet ordre.»
Elle souligne que beaucoup de jeunes familles viennent habiter dans son quartier et un CPE est localisé sur ce segment de rue.
Pour Mme Godin, des aménagements pour réduire la vitesse réduiraient du même coup la circulation de transit, le nombre de véhicules et les risques d’accident.
* Plus de détails sur les mesures d’apaisement dans cette fiche de l’arrondissement de Montréal-Nord.
Plusieurs critères
En entrevue avec le JDV, Mme Guicheteau insiste pour dire que les citoyens qui appellent sont invités à fournir le plus de détails possible.
«Il faut donner le plus d’informations sur le problème que les gens rencontrent pour que nous puissions comprendre ce qui se passe», précise-t-elle.
C’est à partir de là que l’équipe de deux ingénieurs, bientôt trois, et six agents techniques jugeront de l’importance d’agir pour aménager des mesures d’apaisement de la circulation.
Bien entendu, la perception de l’urgence chez le citoyen n’est pas forcément la même à ce service de l’arrondissement.
«Nous recevons des centaines de requêtes et nous avons développé une façon de prioriser les demandes reçues en prenant en compte certains facteurs», relève Mme Guicheteau.
Une demande sur une rue où se trouve une école, une garderie, une résidence pour aînés ou un parc sera forcément mise sur le haut de la pile.
«Nous avons aussi des enjeux soulevés par la police. Lorsque les gens font une demande en lien avec quelque chose que les postes de quartier (PDQ) nous ont déjà signalé, cela augmente la priorité», avise Mme Guicheteau.
La demande des citoyens pour des mesures d’apaisement demeure le point de départ pour ce service particulier de l’arrondissement.
«Quand le nombre de requêtes que nous recevons dans un secteur est important, cela comptera au moment de compiler les demandes reçues», confie notre interlocutrice.
Cela vaut tout autant lorsque des résidents d’Ahuntsic-Cartierville arrivent au conseil d’arrondissement les bras chargés de pétitions.
«Un des critères, c’est le nombre de demandes reçues. Des personnes différentes ou des gens citent leurs voisins dans une même requête, donnent des noms et des numéros de téléphone, cela pèse dans le décompte final.»
Beaucoup de détails
Par ailleurs, si les demandes s’inscrivent dans le Plan local de déplacements (PLD), cela donne encore plus de chances d’aboutir.
Cela dit, mobiliser les voisins et appeler le 311 ne signifie pas que les mesures d’apaisement seront posées le lendemain. Une fois compilées et triées, les demandes sont évaluées par la Division mobilité et déplacements.
«Nous allons analyser la situation, recueillir des données, peut-être installer des caméras ou des analyseurs qui vont calculer le débit puis la vitesse des automobiles qui passent», prévient Mme Guicheteau.
D’autres services et personnes pourraient également participer à la réflexion.
«Par exemple, nos collègues des études techniques vérifieront s’il y a un puisard à un endroit, si on peut mettre une saillie de trottoir ou s’il faut qu’elle soit drainante. Les travaux publics aussi sont appelés pour s’assurer que l’aménagement permet le passage du camion-balai afin que le déneigement puisse se faire», liste Mme Guicheteau. On demandera en outre au Service de sécurité incendie de Montréal si les véhicules d’urgence peuvent intervenir.
Dans le cas où on demande un feu de circulation, cela est encore plus long et difficile.
«C’est un geste réservé aux ingénieurs. La programmation des feux de circulation apparaît au même titre que construire un pont. Ça peut donner une idée de la complexité.»
On pourrait ajouter que les rues de la ville ne sont pas toutes sous la responsabilité des mêmes entités. Certaines rues locales dépendent sur le plan administratif de l’arrondissement. Il y a aussi le Réseau artériel administratif métropolitain, qu’on appelle plus communément les rues artérielles, qui relève de la Ville-centre.
«Pour la signalisation et le marquage, c’est une compétence de l’arrondissement», rassure Mme Guicheteau.
Toutefois, cela n’exclura pas des échanges, des correspondances et une certaine coordination.
Évolutif
On déterminera après toutes ces étapes les mesures adéquates à prendre et quoi installer. C’est aussi à ce moment-là que se définit l’échéance. La Division travaille sur un programme annuel.
Entre les demandes des citoyens et les exigences du développement du territoire, la Division a du pain sur la planche même si les programmes annuels se suivent.
«Je dirais qu’on a fait de beaux progrès dans les dernières années. Cependant, je n’ai pas l’impression qu’on va manquer de travail dans les années à venir. Les besoins changent. On pourrait régler théoriquement tous les problèmes actuels, mais l’année prochaine il peut y en avoir d’autres», prévient Mme Guicheteau.
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