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Jean Lapointe, brigadier (Photo: Geneviève Patterson)

Jean Lapointe est brigadier à temps plein depuis trois ans dans Ahuntsic-Cartierville. Il s’occupe de la traverse piétonnière à l’angle des rues Prieur et St-Firmin, près de l’école de la Visitation, la plus vieille école du quartier, qui accueille 470 élèves. « Prieur le matin, dit M. Lapointe, c’est l’enfer! Il y a énormément de circulation jusqu’à De Lorimier. Les autos passent sur le stop, les cyclistes aussi. Un moment donné, il va y avoir un accident. », lance-t-il.

« Mes jeunes du primaire respectent les consignes, ils sont adorables, poursuit M. Lapointe. Ce sont ceux du secondaire, de l’école Mont-St-Louis avec leurs planches à roulettes… (NDLR : avec qui il a quelques soucis, laisse-t-il entendre avec sa phrase en suspens)». « Je les ai avisés bien qu’ils ne relèvent pas de moi, et leurs parents aussi, mais on dirait qu’ils s’en fichent, poursuit M. Lapointe. Pour le SPVM, je dirais que dans l’ensemble, ça se déroule bien. J’espère toutefois que ça va changer, parfois ils ne font que passer, ils pourraient s’arrêter pour observer et donner des contraventions, mais je sais qu’ils ont beaucoup à faire», conclut-il.

Sous la responsabilité des PDQ

Les brigadiers relèvent du SPVM et dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, on en retrouve quarante sous la responsabilité du commandant du poste de quartier 27, Jean-Michel Sylvestre. M. Sylvestre rencontre fréquemment les brigadiers scolaires: il fait la tournée le matin sur leurs lieux de travail, notamment pour les écouter.  Ces « régisseurs » de la circulation aux abords des écoles font appel à la présence des policiers si une situation problématique survient. Les jeunes ont-ils de la difficulté à suivre les consignes? « Les jeunes n’ont pas de mal à respecter les consignes, ils écoutent les brigadiers qui ont une très bonne relation avec les enfants, surtout ceux d’âge primaire. Ils aident aussi un peu ceux du secondaire. Ils ont un beau lien, ils se connaissent par leur prénom. Nous recevons de bons commentaires des parents », affirme le commandant Sylvestre.

Parents trop pressés!

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Louise St-Pierre, brigadière. (Photo: Geneviève Patterson)

Or, pour Louise St-Pierre, brigadière  à l’angle des rues Fleury et Olympia, ce sont les parents qui ne respectent pas les passages pour piétons pour traverser les rues.  « Ce n’est pas un bon exemple pour les enfants, dit Mme St-Pierre. Ils traversent au travers du trafic de Fleury, c’est dangereux! Et c’est dommage! Tout ça à cause du stress! », croit-elle. Madame St-Pierre ajoute que les deux conjoints travaillant, parfois la maman (ou le papa) partant au travail et qui doivent laisser aussi  bébé à la garderie en plus de reconduire le petit à l’école… « Si ce n’était que de moi, beaucoup de gens n’auraient plus leur permis de conduire », énonce la brigadière. « Heureusement, ajoute Mme St-Pierre, on sent qu’on a l’appui des policiers.»

Automobilistes, peu attentifs aux piétons

Les automobilistes seraient-ils le problème? « Ils sont pressés dans la circulation le matin, signale le commandant Sylvestre. Ils font fi de la présence des brigadiers dans leur culture automobile. Il faut être sensible au travail des brigadiers, on n’a pas envie qu’un enfant se fasse frapper! Et les parents ont beaucoup de distractions, notamment leur téléphone cellulaire, ce qui les retarde encore plus », ajoute le commandant.

La rue fait peur aux cyclistes

Les cyclistes respectent-ils les consignes? M. Sylvestre rapporte que les cyclistes pédalent sur le trottoir parce qu’ils s’y sentent plus en sécurité que dans la rue avec les automobilistes. « Les piétons m’en parlent souvent. La cohabitation des vélos avec les voitures est quasi inexistante, et cela rend maintenant la circulation sur les trottoirs difficile pour les piétons. »

Conseils et suggestions

Un conseil à nos lecteurs pour donner un coup de pouce aux brigadiers? « Faites attention!, met en garde le commandant Sylvestre. Il pourrait s’agir de vos propres enfants. Anticipez les mouvements des enfants près des zones scolaires, voyez large. C’est un grand principe de conduite. Respectez la ligne d’arrêt, évitez l’interbloquage (NDLR : voir en fin de texte) dans la ligne des enfants car les jeunes se trouvent à traverser entre deux voitures ou bien à attendre un autre feu vert, ce qui aggrave le retard. »

Pour sa part, le brigadier Lapointe suggère : « Soyez vigilants, gardez l’oeil sur la route, ce n’est pas compliqué. Les gens, le matin, on dirait qu’ils sont dans leur bulle et ils textent au volant! J’ai parfois peur pour moi-même et pour les enfants. Je ne veux pas qu’on se fasse frapper. »

Quant à elle, Mme St-Pierre y va d’un conseil : « Ayez plus de civisme. Manquer dix secondes à ton travail, ce n’est rien, pour laisser passer un enfant ou une maman avec son carrosse. »

Qu’est-ce que l’interblocage en circulation? Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

 



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