La firme d’investissement immobilier Carbonleo a jusqu’ici fait peu de cas des dépenses d’infrastructures qu’elle devra assumer dans le cadre de son projet (magasins, hôtels, bureaux, etc.) à l’intersection des autoroutes 40 et Décarie, au sud de l’arrondissement Saint-Laurent, non loin d’Ahuntsic-Cartierville.

Certes, l’entreprise a publiquement fait montre d’ouverture pour défrayer le coût d’une passerelle piétonnière faisant le lien entre son projet, appelé temporairement Royalmount, et la station de métro de la Savane, située du côté est de Décarie. Mais rien pour le reste alors que dans ce genre de projet, tout promoteur doit sortir ses propres deniers pour défrayer les coûts quand on ajoute des accès routiers ou encore une sortie d’autoroute, des améliorations se trouvant d’abord à avantager le promoteur.

Positions claires

À Transport Québec, le porte-parole Bryan Saint-Louis a confirmé ce que doit faire tout promoteur dans ce genre de projet. « C’est le promoteur qui doit prendre en charge ces coûts au niveau des infrastructures, a indiqué M. St-Louis, depuis Québec. Il doit aussi faire des demandes de permis et présenter son plan d’accès » a-t-il ajouté.
À Ville Mont-Royal, le porte-parole de la municipalité, Alain Côté a mentionné qu’il n’avait pas encore reçu de plan en ce sens, nonobstant l’engagement pris pour payer la fameuse passerelle.

« Nous avons franchi, a affirmé M. Côté, diverses étapes avec le plan particulier d’urbanisme (PPU) qui a été accepté par le conseil ainsi que tout ce qui concerne la concordance entre le Plan d’urbanisme de la municipalité et le règlement de zonage pour le secteur dont on parle dans le projet », a-t-il précisé.

M. Côté a tenu à rappeler que le périmètre en question est déjà pourvu d’égouts et d’aqueducs compte tenu de son historique à caractère industriel.

Mais on devrait en savoir plus prochainement quand, à Montréal, la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation tiendra des audiences compte tenu de l’impact du projet de 1,7 milliard $ pour la grande ville.

En attente

Concrètement, il faudra attendre les prochains pas du promoteur en ce qui regarde le plan financier du projet. Compte tenu de l’accès difficile dans ce secteur, avec des autoroutes très achalandées, le promoteur devrait arriver avec des propositions solides.

« Peut-être aussi que le promoteur serait disposé à assumer le coût d’une entrée/sortie autoroutière; cela se pratique parfois dans les Laurentides pour l’autoroute 15, et en Montérégie aussi » a déclaré une experte au Québec en matière urbanistique, Danielle Pillette, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.

Mme Pillette a expliqué la démarche qui devra être suivie.

« Pour le reste, sur le site du projet comme tel, il y aura une entente sur les travaux municipaux, entre Ville Mont-Royal et le promoteur. Mais son contenu n’est pas encore connu. Dans ce genre d’ententes, le promoteur assume certains travaux, comme les rues locales, et cède ensuite les travaux à la Ville », de préciser Mme Pillette.

Immense défi : accès

Le promoteur et la ville devront éventuellement régler l’important problème des accès, alors que le projet est au carrefour d’un échangeur majeur à Montréal et au Québec.

«La grande inconnue, c’est celle des accès au site et des infrastructures et équipements requis, a indiqué Mme Pillette. Cette question a été traitée par Ville Mont-Royal en adoptant un nouveau plan d’urbanisme (PU) et un programme particulier d’urbanisme (PPU). En vertu de l’article 85 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, concernant le PPU, on doit y trouver la nomenclature des travaux prévus, les coûts approximatifs de leur réalisation, et une indication des organismes concernés.»

Mais les montants ne sont pas évoqués dans le programme particulier d’urbanisme (PPU 1408-3 de la ville).

«Ce projet d’envergure impliquerait une foule d’intervenants comme le MTQ (pour le boulevard Cavendish, par exemple), l’agglomération et la Ville de Montréal, ainsi que des organismes en transport comme la Société de transport de Montréal, Communauto, Vélo Québec, et autres partenaires dits privés », a ajouté l’experte en urbanisme.

Le projet commercial couvre pas moins de quatre millions de pieds carrés. Il devrait aussi englober un centre aquatique, un cinéparc extérieur et une salle de théâtre.

​Malgré les appels répétés du journaldesvoisins.com, le promoteur Carbonleo ne nous a pas rappelés.



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