La Paruline à tête cendrée hiverne en Amérique centrale et dans quelques grandes îles des Antilles. (Photo: Jean Poitras, JDV)

Le mois d’octobre voit repartir vers le sud la Paruline à tête cendrée, qui était arrivée au Québec au printemps durant la migration de nombreuses espèces d’oiseaux.

Ce texte de la chronique ornithologique est paru dans la version imprimée du Journal des voisinsle Mag papier d’août-septembre 2023, à la page 35.

Description

Comme son nom l’indique, la tête de la Paruline à tête cendrée (Magnolia Warbler ou Setophaga magnolia) est de couleur gris cendré au-dessus d’un sourcil blanc. Le mâle porte un masque noir autour des yeux et sur les joues, masque qui est absent chez la femelle, celle-ci ayant les joues d’un gris similaire au dessus de sa tête.

Chez le mâle, le dos est noir, et les ailes arborent une zone blanche sur fond noir. La femelle montre un dos olive tacheté de noir, et ses ailes ont deux barres blanches moins larges que chez son compagnon. Les deux sexes ont un croupion jaune et une queue noire.

Leurs gorge, poitrine et ventre sont d’un jaune vif dont l’uniformité est brisée par un collier de lignes noires chez le mâle, ou de quelques lignes noires chez la femelle. À l’automne, le mâle perd son masque noir et une bonne partie de son collier pour ressembler à la femelle. Les juvéniles ont à peine quelques lignes grisâtres sur la poitrine et la coloration du dos est olivâtre sans grands motifs.

Habitat et comportement

La Paruline à tête cendrée préfère les forêts mixtes ou majoritairement conifériennes, bien qu’elle s’adapte aussi là où le couvert forestier est dominé par des feuillus. Elle n’est pas non plus sélective entre un milieu sec ou humide pourvu que celui-ci offre de jeunes arbres ou des massifs bas où elle préfère nicher. 

Dès son arrivée, le mâle courtise une femelle en étalant sa queue et ses ailes pour faire valoir la coloration de son plumage. Il la poursuit de branche en branche et l’on entend alors son chant court et sifflé «wiitsi – wiitsi – wiittseo». Une fois le territoire de nidification établi, le mâle le défend farouchement contre ses congénères ou des membres d’une autre espèce de paruline, ce comportement durant jusqu’à ce que les jeunes quittent le nid et parfois plus longtemps.

Nidification et alimentation

La Paruline à tête cendrée niche et s’alimente dans les basses strates de la forêt. Son nid, composé de brindilles et d’herbes dont l’intérieur est garni de poils ou de végétaux duveteux, est plutôt rudimentaire et d’aspect fragile. Il est généralement installé dans un petit conifère ou un arbuste touffu, à faible hauteur du sol, généralement à moins de trois mètres.

La femelle y pond entre 3 et 6 œufs vers la fin du mois de mai. L’incubation, assurée par la femelle seule, dure une douzaine de jours. L’alimentation des oisillons est assurée par les deux parents durant les 10 jours de leur séjour au nid. Une fois qu’ils ont quitté le nid, les oisillons demeurent dépendants de leurs parents pendant encore plusieurs jours.

L’alimentation de cette paruline est essentiellement composée d’insectes qu’elle glane le long des branches basses de leur territoire. Il lui arrive aussi de capturer au vol tout insecte qui passerait à proximité.

La Paruline à tête cendrée est moins commune dans la plaine du Saint-Laurent, qui lui offre peu d’habitats favorables. (Photo: Jean Poitras, JDV)

Territoire et migration

La Paruline à tête cendrée niche dans la partie sud du Canada, des provinces atlantiques jusqu’au pied des Rocheuses. Elle est aussi présente dans les États de la Nouvelle-Angleterre. Au Québec, on la retrouve de la frontière sud jusqu’à la Baie-James. Elle est beaucoup moins commune dans le sud-ouest du Québec, où la plaine du Saint-Laurent lui offre peu d’habitats favorables.

Elle nous arrive vers la mi-mai pour repartir en septembre ou tout au début d’octobre lorsque les insectes se font plus rares. Son aire d’hivernation se situe en Amérique Centrale et dans quelques grandes îles des Antilles. 

Dans Ahuntsic-Cartierville, c’est surtout dans nos parcs-nature et lors des migrations printanière et automnale qu’on a la chance de l’observer.

Tendances

Selon la comparaison faite entre les deux éditions de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, la Paruline à tête cendrée verrait ses effectifs en augmentation et son aire possiblement en extension.



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Vous pourriez aussi aimer ces articles

Belle rencontre – De prof à artiste-peintre, Josée-Marie Ouellet transpose maintenant sa passion sur des toiles

En cette Journée internationale du droit des femmes, le Journal des voisins…

Les Chiens Bloom, pour voir «fleurir» les gens

Les Ahuntsicoises Josianne Bisson et Mélina Boudrias s’aiment beaucoup. Elles aiment aussi…

EspaceTrad au cœur d’un renouveau vital pour la musique trad

EspaceTrad est l’un des hauts lieux de la musique traditionnelle (ou trad)…

Vert… un avenir possible – Le projet de la sobriété dans un monde capitaliste

Depuis plus d’un an déjà, le projet de Collectivité ZeN (zéro émission…