Des sacs de sable sont installés sur la rue Cousineau, partiellement inondée. La crue des eaux rappelle de mauvais souvenirs. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

La crue des eaux de la rivière des Prairies inquiète. Malgré les moyens déployés pour contenir les flots, des riverains sont sur le qui-vive depuis des nuits craignant de revivre la catastrophe de 2017.

Chez Joachim Le Garrec, le souvenir des inondations est toujours vivace alors qu’il a vu sa maison envahie par les eaux il y a six ans. Depuis des jours, il suit à la minute l’évolution de la montée des eaux sur toutes les cartes disponibles en espérant être épargné cette fois.

En voyant le 30 avril les projections du site de surveillance des crues dans la région métropolitaine, il avait interpellé la mairesse de l’arrondissement, Emilie Thuillier, sur Facebook. L’eau allait monter dans la nuit du 2 au 3 mai. Puis il n’a cessé d’appeler le 311, enjoignant ses voisins à faire la même chose.

«On était très clairement à risque s’ils n’avaient pas posé les sacs là. Devant chez moi, c’est un lac. Si la digue n’était pas là, il n’y a aucun doute, aujourd’hui nous serions tous dans l’eau», confie-t-il.

Devant chez lui, c’est au bout de la rue Crevier, à Cartierville. L’eau est certes retenue par cette digue faite de grands sacs de sable, mais elle a largement submergé le club de canotage de Cartierville.

Entre les rues Crevier et Cousineau c’est la piste cyclable qui inquiète Hichem Mebarek. Lui aussi est un rescapé des inondations de 2017. À cet endroit a été posé un Muscle Wall, un dispositif de rétention de l’eau en plastique gris.

«On espère Inch Allah que ça va tenir», lance-t-il.

Lui aussi surveille la montée des eaux et il a développé ses propres repères. Il voit si le court de tennis et la piscine du club de canotage à côté de chez lui sont sous l’eau. Un peu plus loin, il scrute les piliers sous le pont Lachapelle. Il se souvient où l’eau était arrivée en 2017 et en 2019.

Comme son voisin de la rue Crevier, il valorise le travail des cols bleus de l’arrondissement qui se déplacent souvent dans le quartier.

«Hier [le 2 mai] ils ont renforcé la digue. Aujourd’hui ils ont ajouté une pompe», précise-t-il.

L’étanchéité des ouvrages est vérifiée en permanence et des pompes sont ajoutées si nécessaire. Actuellement, il y en a cinq qui tournent sans arrêt, dont une submersible.

Faites défiler les photos pour voir la galerie d’images:

Mobilisation

Depuis des semaines, 25 employés de l’arrondissement surveillent la crue tous les jours. Ils ont posé 90 m de muret Muscle Wall, aménagé 238 m de digue avec des sacs de jute Citadelle, transporté 320 tonnes de sable en vrac et ils ont étendu 238 m de membrane en polyéthylène.

Outre les rues Cousineau et Crevier, la rue Notre-Dame-des-Anges est protégée avec un ouvrage de 18 m de long.

Des digues ont été déployées au bout des rues Olivier et Jasmin ainsi que sur les avenues du Ruisseau et Leblanc.

«C’est rassurant dans une certaine mesure. Est-ce qu’ils ont anticipé en tout début de crise ce qu’il fallait faire? Hier soir tard, ils étaient en train de renforcer la digue. Quand tu commences à faire des shifts de nuit, c’est que tu n’as pas assez anticipé», observe M. Le Garrec.

Il milite par ailleurs pour des mesures définitives, notamment une digue permanente sur la rive.

«Pourquoi ne pas régler le problème une bonne fois pour toutes et on en parle plus? Tu laisses deux entrées en bout de rue pour un accès à la rivière que tu bouches avec un Muscle Wall. Nous ne serons plus soumis à ce stress-là tous les deux ou trois ans», plaide-t-il.

L’arrondissement pour sa part fait des démarches pour poser une digue en béton perpendiculaire aux berges. Cela facilitera le travail en vue d’installer des digues temporaires quand ce sera nécessaire, en situation de crue des eaux de la rivière.



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