Des immeubles qui auraient pu se retrouver sur le marché locatif ordinaire à fort prix deviennent des logements abordables à Cartierville. Les bâtiments ont de plus bénéficié de travaux de rénovation majeurs après un incendie.
L’organisme Interloge a mis la main sur les deux immeubles, 11945 et 11955, rue Lachapelle à Cartierville. Ils avaient été vidés de leurs occupants après un incendie en 2020. Ce sont 79 appartements de une et de deux chambres qui seront loués en deçà du prix du marché.
«Ce sera du logement abordable, donc il n’y a pas de subvention à la personne qui est admissible. Cependant, il n’est pas exclu en cours de route qu’on puisse évoluer», confie au Journal des voisins le directeur général d’Interloge, Louis-Philippe Myre.
La moyenne des loyers se situera à 834 $ par mois. Un prix introuvable à Cartierville, un quartier dit populaire où les 2 1/2 sont proposés à pas moins de 950 $ ou 1000 $ mensuellement.
Pour se qualifier pour ces logements, un niveau de revenu maximum est exigé selon le type de ménage. Ce sont les seuils de revenu du Programme d’habitation abordable Québec qui s’appliquent.
Une personne seule devra gagner moins de 43 900 $; une famille de quatre, moins de 87 841 $.
Cela dit, pratiquement tous les logements sont déjà occupés. «Je sais qu’on en a 14 à louer pour le premier juillet», indique M. Myre.
Social efficace
Interloge est un développeur immobilier particulier. Souvent loin des projecteurs, cet organisme à but non lucratif (OBNL) reconnu comme organisme de bienfaisance développe depuis 1978 du logement pour les ménages à bas revenus.
Il possède à Montréal plus de 700 unités dans les quartiers Saint-Jacques et Sainte-Marie notamment. C’est la première fois qu’il prend possession d’un immeuble à Ahuntsic-Cartierville. Interloge est apparu tôt dans le projet et y travaille depuis septembre 2021.
Il faut rappeler qu’au moment de l’incendie en avril 2020, la moitié des logements étaient loués par l’organisme La traversée qui offre de l’hébergement et des logements sociaux notamment pour des personnes avec des problématiques de santé mentale, en perte d’autonomie ou avec des difficultés d’intégration sociale.
Quand le propriétaire avait décidé de vendre, l’organisme n’a pas voulu acheter. Interloge est apparu dans le décor.
«C’est un défi présentement de financer des projets ,parce que la demande est de loin supérieure aux disponibilités financières actuelles. Nous avons fait deux tentatives d’acquisition auprès du vendeur avec une première offre d’achat qui a été refusée. Nous sommes revenus à la charge avec une deuxième offre améliorée. À partir du moment où elle a été acceptée, nous avons déposé le projet au Programme d’habitation abordable Québec et il n’a pas été retenu», énumère M. Myre.
Il a fallu beaucoup de persévérance pour enfin arriver à réunir des partenaires financiers et conclure la transaction.
On y trouve le Fonds de solidarité immobilier FTQ avec le Fonds Capital pour TOIT – un Fonds dédié à des projets immobiliers sociaux, communautaires ou abordables – la Ville de Montréal, un capital patient levé par l’organisme Interloge, et une hypothèque.
Actuellement, le coût de l’opération est confidentiel. L’acquisition sera officielle en mai.
Interloge achète des biens immobiliers qui demeurent dans le giron des logements sociaux et abordables. Même quand il vend des immeubles, ils sont destinés à des OBNL d’habitation ou à des coopératives.
Triste feuilleton
La saga des 11945 et 11955, rue Lachapelle a commencé en 2020. Le feu s’était déclaré dans le garage d’un des immeubles, le 7 avril 2020. Une dizaine d’appartements sur les 40 que compte l’édifice ont été endommagés. Mais surtout le système électrique devait être remplacé alors que de nombreux appartements étaient plongés dans le noir.
Les travaux achevés fin septembre 2020 n’ont pas permis de mettre aux normes les bâtiments. Une inspection du Service de sécurité incendie de la Ville de Montréal (SIM) en octobre avait considéré le bâtiment inhabitable. Les locataires ont dû être logés durant des mois dans un hôtel aux frais de la Ville qui devait refiler la facture au propriétaire.
Les locataires qui n’en pouvaient plus de l’exiguïté des chambres d’hôtel s’étaient manifestés auprès des élus de l’arrondissement. Le milieu communautaire s’était également ému de leur situation et s’était mobilisé pour ces gens mal pris alors que les prix des logements à louer ne cessaient de grimper même à Cartierville.
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Bonjour comment fait on pour avoir des renseignement et si on veux un logement “Merci
Tres bon sujet, très bon article, et très bonne nouvelle pour les gens de Cartierville , bravo